Les pléonasmes

[Claude]

Merci ! Par voie de conséquence je reconduis la fonction d'archiviste en chef adjoint ; Bernard, prenez note !

[Jacques]

Au fait, de la définition de l'Académie nous pouvons déduire que jaune pastel et rose pastel ne sont pas des impropriétés. Plus d'antinomie, d'impropriété ni de pléonasme, nous avons fait du bon travail.

[Claude]

Que cela soit écrit et accompli !

[Perkele]

J'ai reçu une publicité pour une loupe grossissante.

[Jacques]

Et moi je reçois même des offres qui promettent un cadeau gratuit.

[Perkele]

Il nous faut un "projet pour l'avenir" ai-je entendu dire à Mme M.A. lors de l'émission C dans l'air de vendredi soir.

[valiente]

Il nous faut un "projet pour l'avenir" ai-je entendu dire à Mme M.A. lors de l'émission C dans l'air de vendredi soir.

Il s'agissait probablement d'un projet incertain.

Un cadeau gratuit ? Méfiance... Jacques, n'avez-vous pas remarqué un astérisque ? (Claude, je ne dis pas ça pour vous !)

Perkele, une loupe grossissante pourrait nous être utile.

[Jacques]

Quelqu'un m'a même un jour parlé de cadeaux qui avaient été donnés gratuitement !

[Vianney]

Encore une des choses les plus courantes consiste à abuser des pléonasmes comme par exemple :
- monter en haut ou descendre en bas,
-moi, personnellement,
- chanter une chanson etc, etc...
A quoi donc sert l'école alors que nos chères têtes blondes entendent ces malversations de la langue à longueur de journées et que les médias participent largement à ce massacre ?

Ces expressions sont fautives, mais elles sont typiques de l'affaiblissement du sens des démonstratifs observé en latin et par ailleurs dans toutes les langues. On sait maintenant que même est un dérivé du latin ipse. Nous avons du mal à voir la ressemblance ? C'est parce que l'on disait en latin vulgaire *metipsimum, avec l'insistance *met, et la marque tronqué du superlatif imum (pour issimum) !

[Jacques-André-Albert]

C'est sans doute le même affaiblissement qui est à l'œuvre dans « le jour d'aujourd'hui ».

[Jacques]

Je ne suis pas versé en latin, je vous laisse à tous les deux le soin d'en discuter, mais je prends note qu'il y avait donc déjà cette tendance à des affaiblissements de sens dans la langue mère. Ce qui amène à des renforcements, dans le monde actuel, c'est d'une part une surabondance d'informations qui endort notre attention par lassitude, d'autre part un manque d'écoute à l'autre. Alors, on insiste lourdement pour que les données soient bien enregistrées. Mais la faute reste la faute.

[Vianney]

Autre pléonasme, ou qui semblerait tel à nous chers auteurs jusqu'à Voltaire, maintenant autorisé :

C'est le nôtre,
C'est le vôtre,
C'est le leur.

Nôtre, vôtre et leur sont les génitifs modernes (NOSTRI, VESTRI, ILLORUM) de nous, vous, ils (NOS, VOS, ILLOS) ; la langue classique le comprenait bien, puisque l'on lit Molière ou Racine écrivant "cette chose est nôtre", etc.

Quand on nous explique que le français ne se décline plus...

[Jacques]

J'ai publié un article affirmant le contraire, avec les déclinaisons des pronoms personnels au nominatif, au datif et à l'accusatif.

[Bernard_M]

[...] la langue classique le comprenait bien, puisque l'on lit Molière ou Racine écrivant "cette chose est nôtre", etc.

Peut-être, mais Louis XIV en personne et à la même époque, parlant de son jardinier, ne disait pas ce jardinier est nôtre, mais plutôt ce jardinier est Le Nôtre !

[gerhec]

Entendu aux informations d'une grande station de radio :

"Cet homme est soupçonné d'être l'auteur présumé de l'attentat."

Que pensez-vous de cette tournure?