Je crains ne m'être pas fait comprendre. Je ne voulais pas dire qu'il y avait quelque chose d'inopportun, encore moins d'illégitime, à utiliser un nom masculin pour une femme ou un nom féminin pour un homme. Je voulais dire que le rapprochement des deux noms constituait un procédé stylistique à même de susciter un effet paradoxal - le terme "troublant" est peut-être un peu fort, je vous le concède... - sur le lecteur. Un peu comme lorsque Hugo, dans "L'Homme qui Rit" met en scène Ursus et Homo : Ursus, le vieux saltimbanque philosophe, vieil "ours" au grand coeur et Homo, son loup, plus intelligent que bien des hommes... Ce doit être, d'ailleurs, une figure de rhétorique bien identifiée, un "chiasme sémantique" peut-être ?Jacques a écrit :Je ne suis nullement troublé par l'emploi d'un nom féminin pour un homme ou le contraire.
Mots féminins applicables à un homme
- Perkele
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Ne nous privons donc pas d'un moyen que nous offre notre langue pour éveiller des émotions, rôle de l'écriture narrative et poétique.Bertrand Z a écrit :Je crains ne m'être pas fait comprendre. Je ne voulais pas dire qu'il y avait quelque chose d'inopportun, encore moins d'illégitime, à utiliser un nom masculin pour une femme ou un nom féminin pour un homme. Je voulais dire que le rapprochement des deux noms constituait un procédé stylistique à même de susciter un effet paradoxal - le terme "troublant" est peut-être un peu fort, je vous le concède... - sur le lecteur. Un peu comme lorsque Hugo, dans "L'Homme qui Rit" met en scène Ursus et Homo : Ursus, le vieux saltimbanque philosophe, vieil "ours" au grand coeur et Homo, son loup, plus intelligent que bien des hommes... Ce doit être, d'ailleurs, une figure de rhétorique bien identifiée, un "chiasme sémantique" peut-être ?Jacques a écrit :Je ne suis nullement troublé par l'emploi d'un nom féminin pour un homme ou le contraire.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Madame de Sévigné
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- Jacques
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Perkele, qui a lancé le sujet, nous dira ce qu'elle en pense, mais il me semble que les emplois métaphoriques ne devraient pas faire partie de la liste, et que nous devrions nous en tenir aux noms de fonction ou assimilés.Madame de Sévigné a écrit :Cet homme n'est pas une lumière.
Celui-ci reste une énigme.
Mais je me trompe peut-être.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Madame de Sévigné
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- Perkele
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Le souci avec ces titres est que ces messieurs ne sont pas une majesté, une altesse, une noblesse, une grandeur ou une excellence mais on en appelle à leur majesté, leur altesse (leur hauteur) etc. par Votre Majesté, Votre Excellence, Votre Seigneurie, Votre noblesse...
"Sire, puisque Votre Majesté daigne m'autoriser à parler..."
"Monsieur le cardinal, Votre Eminence fait preuve d'un jugement très sûr"
"Sire, puisque Votre Majesté daigne m'autoriser à parler..."
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
En fait oui, en employant ces titres on s'adresse à eux à la troisième personne.
Il ne viendrait à l'esprit d'aucun officier de dire : Votre sentinelle daignera-t-elle monter la garde cette nuit ?
Remarquez bien que dans le milieu de la noblesse, les domestiques parlent souvent à la 3e personne : « Madame la duchesse souhaite-t-elle... ? », « Quand monsieur le comte désire-t-il... ? », et là il s'agit bien de titres.
Il ne viendrait à l'esprit d'aucun officier de dire : Votre sentinelle daignera-t-elle monter la garde cette nuit ?
Remarquez bien que dans le milieu de la noblesse, les domestiques parlent souvent à la 3e personne : « Madame la duchesse souhaite-t-elle... ? », « Quand monsieur le comte désire-t-il... ? », et là il s'agit bien de titres.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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Certes, cependant un empereur administre un empire ; un roi, un royaume ; un duc un duché ; un comte, un comté ; un archevêque, un archevêché, un évêque une évêché...
Une altesse ? une majesté ?
Mais on demandera à un comte si Sa Seigneurie.... On dira au pape : Très Saint-père, Votre Sainteté...
Ce qui n'empêchera pas le petit personnel de dire le cheval de Monsieur le conte est sellé et de demander "Monsieur le comte n'a plus besoin de mes services ? tout comme la femme de chambre annoncera à une bourgeoise Madame-t-elle encore besoin de quelque chose avant que je me retire dans l'office ?"
Une altesse ? une majesté ?
Mais on demandera à un comte si Sa Seigneurie.... On dira au pape : Très Saint-père, Votre Sainteté...
Ce qui n'empêchera pas le petit personnel de dire le cheval de Monsieur le conte est sellé et de demander "Monsieur le comte n'a plus besoin de mes services ? tout comme la femme de chambre annoncera à une bourgeoise Madame-t-elle encore besoin de quelque chose avant que je me retire dans l'office ?"
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- Jacques-André-Albert
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- Jacques
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Nous sommes tout à fait d'accord. Cependant, les nobles d'empire n'adiministraient rien, Napoléon distribuait des titres mais pas des territoires, c'est la raison pour laquelle ils n'ont pas de particule nobiliaire. Le titre ne valait rien de plus qu'une décoration.
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