temps de verbe

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isabelle

temps de verbe

Message par isabelle »

Bonjour,
J'ai un petit soucis d'accord.
Voici une phrase de narration :

Satanés bouchons. Déjà qu’il y avait dix heures de route, le trajet n’allait pas être une partie de plaisir. Accoudée à la fenêtre, Emilie se demandait ce qui lui avait pris d’accepter cette offre. Ce qu’elle n’avait dit à personne, c’était qu’on lui offrait le même genre d’opportunité à Zurich, et de surcroît, mieux payée.

Un correcteur me conseille :

Satanés bouchons. Déjà qu’il y avait dix heures de route, le trajet n’allait pas être une partie de plaisir. Accoudée à la fenêtre, Emilie se demandait ce qui lui avait pris d’accepter cette offre. Ce qu’elle n’avait dit à personne, c’est qu’on lui offrait le même genre d’opportunité à Zurich, et de surcroît, mieux payée.

Ca me semble bizarre de changer de temps. Qu'en pensez-vous ? merci pour votre aide.
isabelle

Message par isabelle »

et hop, encore un accord de verbe qui m'interpelle :

Mayer était une de ces grandes gueules qui ne pouvaient s’empêcher de se faire remarquer dès qu’elles entraient dans un bain de foule.


on me propose :
Mayer était une de ces grandes gueules qui ne pouvaient s’empêcher de se faire remarquer dès qu’il entrait dans un bain de foule.


il me semble que la partie "dès qu’elles entraient dans un bain de foule" est encore liée à "les grandes gueules" car j'explique comment celles-ci agissent.
Qu'en pensez-vous ?
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Jacques
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Re: temps de verbe

Message par Jacques »

isabelle a écrit :Bonjour,
J'ai un petit soucis d'accord.
Voici une phrase de narration :

Ce qu’elle n’avait dit à personne, c’était qu’on lui offrait le même genre d’opportunité à Zurich, et de surcroît, mieux payée.

Un correcteur me conseille :

Ce qu’elle n’avait dit à personne, c’est qu’on lui offrait le même genre d’opportunité à Zurich, et de surcroît, mieux payée.

Ca me semble bizarre de changer de temps. Qu'en pensez-vous ? merci pour votre aide.
Les deux sont corrects, mais la forme avec le présent est plus légère, plus élégante. Le présent ici n'évoque plus un fait qui se déroule au moment où on parle, mais un fait établi permanent.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques
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Message par Jacques »

isabelle a écrit :et hop, encore un accord de verbe qui m'interpelle :

Mayer était une de ces grandes gueules qui ne pouvaient s’empêcher de se faire remarquer dès qu’elles entraient dans un bain de foule.


on me propose :
Mayer était une de ces grandes gueules qui ne pouvaient s’empêcher de se faire remarquer dès qu’il entrait dans un bain de foule.


il me semble que la partie "dès qu’elles entraient dans un bain de foule" est encore liée à "les grandes gueules" car j'explique comment celles-ci agissent.
Qu'en pensez-vous ?
Il faut s'accorder, si on met entrait au singulier, il faut aussi mettre pouvait au singulier. Il y a deux manières de rédiger la phrase :
– Mayer était une de ces grandes gueules, qui ne pouvait s’empêcher de se faire remarquer dès qu’il entrait dans un bain de foule.
Remarquez la virgule après gueules, elle est obligatoire. C'est comme si vous écriviez ...il ne pouvait s'empêcher...
– Mayer était une de ces grandes gueules qui ne peuvent s’empêcher de se faire remarquer dès qu’ils entrent dans un bain de foule.
Notez encore une chose : on n'entre pas dans un bain de foule, on prend un bain de foule. Il faudrait donc écrire : dès qu'il est ou qu'ils sont dans un bain de foule ; ou, mieux, dès qu'il prend/qu'ils prennent...
Dernière modification par Jacques le dim. 30 mai 2010, 12:44, modifié 1 fois.
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isabelle

Message par isabelle »

Merci pour la réponse. Vous êtes incroyable. Ces règles de grammaire sont fascinantes.
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Jacques
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Message par Jacques »

isabelle a écrit :Merci pour la réponse. Vous êtes incroyable. Ces règles de grammaire sont fascinantes.
J'apprécie le compliment, mais ne suis qu'un amateur sans qualification. Quand on aime on se donne avec passion. Nous avons ici bien d'autres personnes habiles dans l'art de maîtriser notre langue, ou plutôt de le tenter. Oui, c'est vrai, ces règles sont fascinantes. Ce qui est exaltant, c'est la réflexion qu'elles inspirent, et les découvertes qu'elles entraînent.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

Bien que votre question concerne l'accord des verbes et pas autre chose, je ne peux m'empêcher de relever votre emploi du mot opportunité.
Vous l'utilisez dans le sens du mot anglais opportunity, qui signifie occasion, possibilité ou même chance ou perspective (d'avenir).
C'est un barbarisme très répandu depuis quelques années.
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Jacques
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Message par Jacques »

Un grand bon point pour avoir relevé le barbarisme. Je ne l'avais pas vu, c'est pourtant un de ceux qui m'agacent le plus.
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Claude
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Message par Claude »

Et dix grands bons points vous donneront droit à une grande image ; saisissez cette opp... occasion ! :lol:
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Message par Perkele »

Jacques a écrit :Un grand bon point pour avoir relevé le barbarisme. Je ne l'avais pas vu, c'est pourtant un de ceux qui m'agacent le plus.
Ben ça alors, Jacques ! Vous y habitueriez-vous ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Que nenni ! Mais on a ses faiblesses. Vous le savez bien, les hommes sont imparfaits (et pas du subjonctif). Que peut-on faire avec deux neurones ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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perspective

Message par isabelle »

Vous êtes trop forts mais c'est décourageant. Je corrige mon manuscrit depuis un an et je n'en vois pas le bout. Ce serait plus simple si je pouvais vous le confier. :wink:

Et bien maintenant, je suis en train de corriger le mot "opportunité" que j'ai évidemment utilisé plusieurs fois.

Donc la version correcte est :
Ils ne s’étaient plus revus depuis deux ans, depuis qu’il leur avait annoncé qu’il avait une perspective professionnelle en Australie et qu’il partait y vivre.

C'est bien la bonne utilisation du mot ?
isabelle

regard dans regard

Message par isabelle »

une autre difficulté :


Son regard tomba dans celui d'un homme situé au milieu de la file.

Je sais que la formule usuelle est "son regard tomba sur [un homme]",
mais comme j'aimerais relevé le fait qu'ils se regardent mutuellement, que leur regard se plonge l'un dans l'autre, puis-je utiliser ma première phrase ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Je crains que ce ne soit pas très bien reçu, car ce n'est pas la formule idiomatique ; en outre tomber dans ne convient pas dans ce sens figuré. Son regard croisa ou accrocha..., et pendant un moment ils se regardèrent fixement (ou avec attention) ; surtout pas « ils se fixèrent » qui est un barbarisme.
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Manni-Gédéon
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Re: perspective

Message par Manni-Gédéon »

isabelle a écrit :Vous êtes trop forts mais c'est décourageant. Je corrige mon manuscrit depuis un an et je n'en vois pas le bout. Ce serait plus simple si je pouvais vous le confier. :wink:
Je ne suis pas aussi érudite que certain(e)s autres habituée(e)s de ce forum, mais s'il existe une version de votre récit sur ordinateur, je suis intéressée. Si vous êtes partante, vous pouvez me l'envoyer à mon adresse personnelle. (Mais il vous faudra de la patience car je travaille lentement.)
Je ne suis ni écrivain, ni correctrice, mais j'écris moi-même des fictions, sans prétention. (Pour le moment, je n'en ai terminé aucune). J'ai une soeur qui écrit le même genre d'histoires et nous nous échangeons nos récits, nos corrections et nos commentaires. J'ai donc une certaine pratique dans ce domaine.
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