"l'envie lui prend" ou "l'envie le prend"

Répondre
Invité

"l'envie lui prend" ou "l'envie le prend"

Message par Invité »

Mon instinct (rien d'autre) me suggère que :
. "l'envie le prend de s'en aller..."
est plus correct que :
. "l'envie lui prend de s'en aller...",
mais l'usage semble privilégier la seconde formule...
Mais qu'en est-il avec "reprend" ? À l'oreille, "l'envie le reprend", semble plus correct que "l'envie lui reprend"...
Entre les deux, mon coeur balance...
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 12920
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Il suffit de savoir si c'est un accusatif ou un datif.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4647
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Re: "l'envie lui prend" ou "l'envie le prend&

Message par Jacques-André-Albert »

alain michalovitz a écrit :Mon instinct (rien d'autre) me suggère que :
. "l'envie le prend de s'en aller..."
est plus correct que :
. "l'envie lui prend de s'en aller...",
mais l'usage semble privilégier la seconde formule...
Mais qu'en est-il avec "reprend" ? À l'oreille, "l'envie le reprend", semble plus correct que "l'envie lui reprend"...
Entre les deux, mon coeur balance...
Formulez la phrase autrement :
diriez-vous il le prend l'envie ou il lui prend l'envie ? Vous avez la réponse.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Perkele a écrit :Il suffit de savoir si c'est un accusatif ou un datif.
Nous sommes tous deux au fait de cette question de déclinaisons, et d'autres membres du forum aussi, mais il semble que peu de gens sachent en Francophonie que le français a gardé des déclinaisons dans les pronoms personnels. C'est pourtant, quand on est courant, un type de raisonnement commode.
Dernière modification par Jacques le sam. 12 févr. 2011, 16:00, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Re: "l'envie lui prend" ou "l'envie le prend&

Message par Jacques »

Jacques-André-Albert a écrit :
alain michalovitz a écrit :Mon instinct (rien d'autre) me suggère que :
. "l'envie le prend de s'en aller..."
est plus correct que :
. "l'envie lui prend de s'en aller...",
mais l'usage semble privilégier la seconde formule...
Mais qu'en est-il avec "reprend" ? À l'oreille, "l'envie le reprend", semble plus correct que "l'envie lui reprend"...
Entre les deux, mon coeur balance...
Formulez la phrase autrement :
diriez-vous il le prend l'envie ou il lui prend l'envie ? Vous avez la réponse.
Je pense que quand la phrase se formule dans l'absolu, c'est-à-dire sans quoi que ce soit derrière le verbe, on dit plus volontiers quand l'envie le prend (cas de l'accusatif). Et autrement : quand il lui prend l'envie de faire ceci ou cela (cas du datif). Mais tout cela reste à prouver. JAA, bon conseil votre petite astuce.
Je crois qu'il ne faut pas se laisser influencer par le risque de confondre envie, désir de faire, d'accomplir une action et envie, convoitise, désir de s'approprier une chose ou d'en jouir.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Manni-Gédéon
Messages : 1217
Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
Localisation : Genève (CH)

Message par Manni-Gédéon »

Instinctivement, j'aurais dit :
L'envie le prend de s'en aller ou Il lui prend l'envie de s'en aller.

Mais voici les exemples les plus proches que j'ai trouvés :
Dans le dictionnaire de l'Académie française :
Fig. La fièvre l’a pris dans la soirée. Une odeur qui vous prend à la gorge, au nez ou, ellipt., qui prend à la gorge, au nez, dont l’âcreté, la force saisit. Être pris de vomissements. La fureur l’a pris. Il fut soudain pris d’un accès de panique, d’une crise de fou rire. Fam. Qu’est-ce qui l’a pris ? Cela le prend-il souvent ? se dit à propos d’une personne dont le comportement paraît surprenant, extravagant.

Dans le nouveau dictionnaire des difficultés du français de J.-P. Colin :
ça l'a pris ou ça lui a pris. Le verbe prendre est considéré comme transitif direct ou indirect quand il s'agit d'une "idée ou d'une maladie qui prend possession de quelqu'un" : Cela le prenait tous les matins. (Chraïbi). Qu'est-ce qui leur a pris de s'en aller brusquement ?

Dans le Bon usage de Grevisse :
Prendre, servant à marquer les premières atteintes d'une maladie, les premiers mouvements d'un sentiment, d'une passion, etc., s'emploie comme transitif direct ou comme transitif indirect (même remarque pour reprendre) : La faim le prit - L'accès le prit à telle heure. -
La frayeur, la colère, l'ennui, l'enthousiasme, etc., le prit. - La goutte, la fièvre, etc., l'a repris. - Qu'est-ce qui les prend ? (H. Troyat, Tant que la terre durera..., p.585) - La fièvre, la goutte lui a pris. - La goutte, la fièvre, etc., lui a repris. - Le frisson lui prit à Versailles (Sèv., 18 sept. 1676) - Cette délicatesse lui prit un matin. (Marmontel dans Littré). Selon Littré, L'idée les a pris d'aller à la campagne n'est pas bon ; il faut dire : L'idée leur a pris d'aller à la campagne. - La fantaisie leur a pris d'aller à Genève. (Sév., 25 déc. 1675). - Le tour impersonnel n'admet que la construction indirecte : Il lui prit un étouffement (Marivaux, Marianne, X).


Manifestement, Littré me donne tort en ce qui concerne ma première proposition. :?
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Voilà un travail de recherche qui mérite un coup de chapeau.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Anne
Messages : 714
Inscription : ven. 23 janv. 2009, 13:41
Localisation : France

Message par Anne »

Pas trop fort tout de même, ne lui faites pas mal. :)
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Anne a écrit :Pas trop fort tout de même, ne lui faites pas mal. :)
C'est vrai certains idiotismes laissent perplexe. Je me suis toujours demandé ce que pense un étranger apprenant notre langue, à qui on dit : « Je vous donnerai un coup de téléphone ».
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4647
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Notez qu'on passe encore un coup de fil avec un téléphone portable (ou plutôt portatif).
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Jacques-André-Albert a écrit :Notez qu'on passe encore un coup de fil avec un téléphone portable (ou plutôt portatif).
Et en argot, pour évoquer un autre sujet, on « file un coup de bigo ».
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4647
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Des Parisiens un peu plus âgés que moi que j'avais rencontrés dans le bus m'expliquaient qu'en primaire l'instituteur passait quelquefois par l'argot pour expliquer des mots français, comme en province on avait recours au patois (je n'ai pas connu cette situation : dans la banlieue où j'habitais, on ne parlait que... le français).
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Je ne me souviens pas d'avoir bénéficié d'une telle mesure : l'argot était un langage proscrit, on devait ignorer son existence et tout passait par le français.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Répondre