francité

Répondre
smadanco
Messages : 33
Inscription : mer. 12 janv. 2011, 18:06
Localisation : Jérusalem

francité

Message par smadanco »

Bonjour,

Dans la phrase suivante:

Le profond désir de l'auteur s'attachant inlassablement à vouloir embrasser son identité juive à sa francité constitue une véritable épreuve...

l'emploi de "francité", dans le sens d'identité française, est-il valable?

Merci
Avatar de l’utilisateur
Marco
Messages : 1038
Inscription : jeu. 09 juin 2005, 23:36

Message par Marco »

Vous le trouvez dans le dictionnaire de l’Académie...
embatérienne

Message par embatérienne »

Marco a écrit :Vous le trouvez dans le dictionnaire de l’Académie...
C'est vrai, mais dans un sens qui ne me paraît pas bien convenir : Communauté de culture entre les peuples francophones.
Le sens correctement décelé par smadanco est plus proche de la définition que donne le TLFi :
Francité, subst. fém., néol. Ensemble de caractères propres au peuple français, à sa culture. Il n'y a pas de contradiction entre la négritude et la francité (Senghor ds M. 21. 12. 66 d'apr. Gilb. 1971).
On trouve parfois dans le même sens le néologisme francitude. Mais on ne sait jamais trop s'il est employé à des fins comiques ou pas.
Dernière modification par embatérienne le mar. 15 févr. 2011, 18:21, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Manni-Gédéon
Messages : 1217
Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
Localisation : Genève (CH)

Message par Manni-Gédéon »

Il y a d'ailleurs en Belgique, la Maison de la Francité, qui oeuvre en faveur de notre belle langue.

Je ne dirais pas embrasser ... à, mais embrasser ... et.

Le Larousse donne comme définition de francité : Caractère de ce qui est français. En comparant les définitions des différents dictionnaires, il y a de quoi y perdre son latin.

Et si on rusait en disant : concilier son identité juive et sa culture française ?
Dernière modification par Manni-Gédéon le mar. 15 févr. 2011, 18:27, modifié 1 fois.
embatérienne

Message par embatérienne »

manni-gedeon a écrit : Je ne dirais pas embrasser ... à, mais embrasser ... et.
Ou bien remplacer embrasser par associer, marier, accoupler, unir, réunir et autres synonymes qui admettent les deux constructions.
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4647
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

embatérienne a écrit :Il n'y a pas de contradiction entre la négritude et la francité (Senghor ds M. 21. 12. 66 d'apr. Gilb. 1971).
Pas plus qu'il n'y en a entre négrité et francitude. Et ce n'est pas de la bravitude de le dire :lol:
Plaisanterie à part, ce mot francité me paraît mal construit : ne devrait-il pas être dérivé d'un adjectif ?
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

embatérienne a écrit : On trouve parfois dans le même sens le néologisme francitude. Mais on ne sait jamais trop s'il est employé à des fins comiques ou pas.
Je ne crois pas que ce soit dans un but de dérision. Vous savez que le président Senghor, grand amoureux et défenseur de notre langue, avait créé le mot négritude : état des personnes de race noire (voir le message de JAA ci-dessus).
J'ai lu ou entendu récemment dire que le mot francitude avait été forgé en se référant à son idée.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
embatérienne

Message par embatérienne »

Certes, le mot n'a pas été créé "pour rire", effectivement. Il est déjà recensé dans la Banque de mots en 1977, et Google en livre des exemples de 1970. Mais on ne peut pas non plus ignorer que le suffixe "-itude" a subi un emballement médiatique récent et qu'on a créé ou recréé une ... foultitude de mots en -itude à des fins comiques. Si bien que quand le mot est employé aujourd'hui, on ne sait pas nécessairement (si le contexte n'est pas assez clair) s'il y a une intention ironique ou non.
Dernière modification par embatérienne le mer. 16 févr. 2011, 13:36, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Klausinski
Messages : 1295
Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
Localisation : Aude

Message par Klausinski »

Roland Barthes, le fameux sémiologue, collait volontiers le suffixe « ité » à un mot ou à une expression pour désigner l'essence de la chose désignée. Cela pouvait aller du plus sérieux au plus absurde (et bien conscient de cette absurdité, il s'en amusait). Ainsi l'on trouve sous sa plume l'expression bouvard et pécuché ité, en référence au livre de Flaubert.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
Répondre