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embatérienne

Message par embatérienne »

Perkele a écrit :Bourguignon, brugnon, champignon, chignon, compagnon, gnon, grognon, guignon, lorgnon, lumignon, maquignon, mignon, moignon, oignon, pignon, pognon, quignon, rognon, trognon... pourraient tout aussi bien se terminer par "nion" sans que leur prononciation change. Le G ne s'entend pas.
Bien sûr que le "g" ne s'entend pas. Mais néanmoins, la prononciation mouillée du groupe "gn", notée "ɲ", n'est ou n'était en principe pas la même que celle du groupe "ni", notée "nj". Comparez dans un dictionnaire la transcription phonétique de "anion" et "gnon", ou de "agneau" et "niobium".
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Jacques
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Message par Jacques »

Je suppose que vous raisonnez ainsi parce que vous séparez nion en deux sons vocaliques : ni-on. Dans la prononciation moderne, nous avons une diphtongue montante, et nion se dit comme gnon.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
embatérienne

Message par embatérienne »

Non, pas du tout. Les deux sont articulés en une seule syllabe, mais ne viennent pas du même endroit de la bouche.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Ça doit dépendre des régions et des habitudes articulatoires personnelles.
Je prononce agneau exactement comme anion, à la voyelle finale près (o fermé ou o nasalisé).
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est un peu ce que j'avais pensé : dans mon français standard parisien, c'est rigoureusement la même articulation.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
embatérienne

Message par embatérienne »

Oui, c'est comme la différence entre "brin" et "brun" qui ne se fait pas dans de nombreuses régions.
Pour notre gn/ni, la différence se fait sûrement de moins en moins sentir :
2) La perte du /ɲ/ au profit du groupe /nj/ (ex. l'agneau vs l'Anio)
L'enquête de Martinet (1945) semblait déjà montrer une confusion des deux réalisations dans le nord et l'est de la France avec, cependant, un maintien du contraste à Paris notamment chez les locuteurs âgés. Selon Gadet (1996), cette tendance s'est généralisée. Une analyse phonétique fine des données des enquêtes PFC devrait permettre de documenter cette question.
http://www.projet-pfc.net/le-francais-e ... on?start=2
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

Pour ma part, je ne fais pas non plus de différence en parlant.
Dans le chant (lyrique), en revanche, lorsque je prononce un n, je touche le palais avec la pointe de la langue (même s'il est suivi d'un i), alors qu'en prononçant le son gn, je garde la pointe de la langue derrière les incisives inférieures et c'est le milieu de la langue qui monte.
Techniquement, ce sont deux sons différents, mais je ne sais pas dans quelle mesure la différence est perceptible à l'oreille.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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Gerard 63
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Message par Gerard 63 »

Desiderius a écrit :Oui, c'est comme la différence entre "brin" et "brun" qui ne se fait pas dans de nombreuses régions.
effectivement, et moi je trouve bien une différence entre "brin" et "brun". alors que ma famille parisienne les prononce de façon identique.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Autre remarque après avoir parcouru le document vers lequel vous avez fait un lien :
Desiderius a écrit :Une analyse phonétique fine des données des enquêtes PFC devrait permettre de documenter cette question.
http://www.projet-pfc.net/le-francais-e ... on?start=2[/quote]
Je prononce la fin de camping comme celle de ligne (ɲ) ; j'ai du mal à croire que la plupart des français la prononcent à l'anglaise (ŋ).
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TSOS
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Message par TSOS »

Il m'est arrivé de faire rimer "mignon" avec "anion" en écrivant un poème...
Avais-je donc tort?
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abgech
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Message par abgech »

Jacques a écrit :C'est un peu ce que j'avais pensé : dans mon français standard parisien, c'est rigoureusement la même articulation.
Le "parisien", français standard ?

Permettez-moi d'exprimer un doute. J'ai plutôt entendu parler de la Touraine.

De toute façon, j'aime beaucoup les accents régionaux, ne sont-ils pas le reflet de la vie telle qu'elle est ?

Je passe quelques mois par année dans le sud de la France et, à chaque fois, je déplore la disparition de l'accent. Mistral en serait tout retourné.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

abgech a écrit :
Jacques a écrit :C'est un peu ce que j'avais pensé : dans mon français standard parisien, c'est rigoureusement la même articulation.
Le "parisien", français standard ?

Permettez-moi d'exprimer un doute. J'ai plutôt entendu parler de la Touraine.
Tout d'abord, abgech, on peut comprendre, de ce qu'a écrit Jacques, qu'il pratique une variante parisienne du français standard.
Ensuite, la pureté du français de Touraine est un mythe, né à l'époque où les rois résidaient dans le val de Loire. Pour vous faire une idée de la langue anciennement parlée dans les campagnes tourangelles, vous pouvez écouter ce lien, ou encore celui-là.
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Jacques
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Message par Jacques »

JAA vous avez bien compris : je pratique un français standard à influence parisienne, surtout en ce qui concerne la prononciation.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques
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Message par Jacques »

TSOS a écrit :Il m'est arrivé de faire rimer "mignon" avec "anion" en écrivant un poème...
Avais-je donc tort?
Pas le moins du monde.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

abgech a écrit :
Jacques a écrit :C'est un peu ce que j'avais pensé : dans mon français standard parisien, c'est rigoureusement la même articulation.
Le "parisien", français standard ?

Permettez-moi d'exprimer un doute. J'ai plutôt entendu parler de la Touraine.

De toute façon, j'aime beaucoup les accents régionaux, ne sont-ils pas le reflet de la vie telle qu'elle est ?

Je passe quelques mois par année dans le sud de la France et, à chaque fois, je déplore la disparition de l'accent. Mistral en serait tout retourné.
C'est que de plus en plus de "Parisiens*" ont envahi le midi. :wink:


*NB : Pour être qualifié de Parisien, il suffit de venir de quelque kilomètre au nord de celui qui qualifie. :D
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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