le verbe colérer
le verbe colérer
Bonjour à tous,
je ne suis pas venue sur notre forum depuis plusieurs jours, débordée d'activités, mineures certes, mais abondantes.
Aujourd'hui, le verbe "colérer" me fait douter de son usage.
En écriture, on cherche toujours à employer des verbes forts au lieu d'une suite de mots plus banals. Aussi, la phrase suivante est-elle juste ?
L’insolence tranquille de Marthe acheva de colérer la logeuse.
Je crois que le verbe colérer accepte un complément, mais je ne suis pas certaine que ce soit encore d'usage.
je ne suis pas venue sur notre forum depuis plusieurs jours, débordée d'activités, mineures certes, mais abondantes.
Aujourd'hui, le verbe "colérer" me fait douter de son usage.
En écriture, on cherche toujours à employer des verbes forts au lieu d'une suite de mots plus banals. Aussi, la phrase suivante est-elle juste ?
L’insolence tranquille de Marthe acheva de colérer la logeuse.
Je crois que le verbe colérer accepte un complément, mais je ne suis pas certaine que ce soit encore d'usage.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Littré ne connaît que la forme pronominale réfléchie :
COLÉRER (SE) (ko-lé-ré), v. réfl.
Se mettre en colère. Qu'il ne se colère pas si fort. La colère t'emporte. - On se colère à moins, HAUTEROCHE, Nobles de province, II, 3.
Ce mot a vieilli ; il peut pourtant être encore employé.
Le Dictionnaire historique admet les deux formes, « se mettre en colère » donc pronominale et « mettre en colère », non pronominale.
Il signale que le verbe est sorti de l'usage au XVIIe siècle, et que seul subsiste son antonyme décolérer.
IL n'y a donc pas de barbarisme, mais un sacré archaïsme dans son emploi actuel.
PS : Nous sommes contents que vos nombreuses tâches vous aient laissé le temps de venir nous saluer.
COLÉRER (SE) (ko-lé-ré), v. réfl.
Se mettre en colère. Qu'il ne se colère pas si fort. La colère t'emporte. - On se colère à moins, HAUTEROCHE, Nobles de province, II, 3.
Ce mot a vieilli ; il peut pourtant être encore employé.
Le Dictionnaire historique admet les deux formes, « se mettre en colère » donc pronominale et « mettre en colère », non pronominale.
Il signale que le verbe est sorti de l'usage au XVIIe siècle, et que seul subsiste son antonyme décolérer.
IL n'y a donc pas de barbarisme, mais un sacré archaïsme dans son emploi actuel.
PS : Nous sommes contents que vos nombreuses tâches vous aient laissé le temps de venir nous saluer.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
C'est vrai, Jacques, colérer est un terme dit vieilli. Il parait que Balzac l'a utilisé, dans au moins un texte : Lettres à l'étrangère.
Il est évident que je n'arrive pas à la cheville, et pas davantage à l'ongle du petit orteil de monsieur Balzac; je ne vais donc pas laisser ce terme dans mon texte. Pour "encolérer", je n'y avais pas du tout pensé, et cela sonne beaucoup mieux dans la phrase. Le dictionnaire Lexiligos l'accepte.
Il est évident que je n'arrive pas à la cheville, et pas davantage à l'ongle du petit orteil de monsieur Balzac; je ne vais donc pas laisser ce terme dans mon texte. Pour "encolérer", je n'y avais pas du tout pensé, et cela sonne beaucoup mieux dans la phrase. Le dictionnaire Lexiligos l'accepte.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il ne faut pas faire de complexes en vous comparant à des auteurs qui figurent parmi les plus grands. Dans ces conditions, aucun d'entre nous n'oserait écrire une ligne. Un excès de modestie est nuisible. Laissons-nous aller à nos tendances, du moment que nous sommes sûrs d'être dans le vrai. Ressusciter un archaïsme peut donner un ton plaisant.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
J'étais sûre d'avoir déjà rencontré ce verbe dans l'emploi intransitif, dans le sens de se mettre en colère et j'ai été surprise qu'il ne figure pas dans les dictionnaires. Mais je l'ai trouvé dans le CNRTL :
B.− Emploi intrans. [Le suj. est un animé hum.] Se mettre en colère :
Comme on y prévenait ses moindres désirs, d'ordinaire il s'y tenait tranquille, et ne colérait que pour des choses du dehors : par exemple, s'il recevait une lettre dont l'enveloppe portait « 27, boulevard Arago », au lieu de « 27 bis »; on aurait dit alors, à le voir colérer, que le bis était une sorte de particule des chiffres.
Montherlant, Les Célibataires, 1934, pp. 858-859.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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- Manni-Gédéon
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- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
Délébile, d'accord. Mais tanche... ![[confus] :?](./images/smilies/icon_confused.gif)
![[confus] :?](./images/smilies/icon_confused.gif)
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je n'ai pas nopn plus trouvé tanche. En voici d'autres (liste non exhaustive) qui ne sont pratiquement jamais utilisés à la forme positive : algésique, commensurable, dicible, froqué, narrable, peccable, placable, résistible, transigeant, vincible.
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