inversion de l'ordre canonique

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b0uillie-de-m0
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inversion de l'ordre canonique

Message par b0uillie-de-m0 »

Bonjour à tous,

Je suis en train d'étudier le pont Mirabeau de Guillaume Apollinaire . Je me demande pourquoi il y a l'inversion en Verbe-Sujet dans les vers suivants :

"Tandis que sous / Le pont de nos bras passe / Des éternels regards l'onde si lasse"

:shock:

Merci de d'éclairer ma lanterne. :D
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Perkele
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Message par Perkele »

Je dirais : pour la rime... :?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
b0uillie-de-m0
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Message par b0uillie-de-m0 »

Est-il possible que cela soit dû au complément circonstanciel spatial : sous le pont ?

Je ne trouve pas d'autres exemples où les CCL déclanchent l'inversion Sujet-verbe ....

Est-il réellement possible que cela soit juste pour la rîme ? :shock:


(j'ai vu que je n'avais pas placé mon sujet dans la bonne catégorie...Syntaxe aurait été plus approprié. Veuillez m'excuser :oops: )
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Jacques
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Message par Jacques »

J'ai spontanément pensé comme Perkele : pour les besoins de la rime. Y a-t-il donc quelque chose qui vous choque dans ce procédé ?
Non classiques certes, je vous propose des vers holorimes où la nécessité impose une inversion :
Étonnamment monotone et lasse
Est ton âme en mon automne, hélas !


J'ai une autre inversion à proposer, dans le poème Les éléphants de Leconte de Lisle :
L'oreille en éventail, la trompe entre les dents,
Ils cheminent, l'oeil clos. Leur ventre bat et fume,
Et leur sueur dans l'air embrasé monte en brume ;
Et bourdonnent autour mille insectes ardents.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Marco
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Message par Marco »

La poésie, pour des raisons de rythme, de prosodie et de sonorités, a volontiers recours à une syntaxe étrangère à la prose commune.
b0uillie-de-m0
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Message par b0uillie-de-m0 »

Merci pour vos réponses. :)
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Claude
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Message par Claude »

b0uillie-de-m0 a écrit :...complément circonstanciel spatial : sous le pont ? ...
Dans les années 50-60 nous parlions de complément circonstanciel de lieu ; cette nouvelle appellation rappelle peut-être que nous vivons dans un monde à trois dimensions :?: :D
b0uillie-de-m0
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Message par b0uillie-de-m0 »

Dans les années 50-60 nous parlions de complément circonstanciel de lieu
à vrai dire, j'ai toujours entendu complément circonstanciel de lieu mais c'est à la fac qu'ils m'ont parlé pour la première fois de complément spatial... J'ai été également troublée !
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Jacques
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Message par Jacques »

Cela fait partie du langage pédant moderne, qui ne parle plus de cantine mais d'unité de production culinaire. Il y a ainsi des quantités de choses qui sont rebaptisées de noms ronflants et ridicules.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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