Féminisations
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Féminisations
J'ai à deux reprises aujourd'hui lu le mot amatrice. Son implantation dans la langue avait jadis échoué. Mon Bordas de 1986, qui commence à dater sérieusement, donne amateur comme seul envisageable. Peut-être a-t-il changé d'avis depuis.
Je rangerais volontiers amatrice dans la petite liste des féminisations bien pensées et de bon aloi, comme par exemple avocate, chirurgienne et députée. Il me semble que pharmacienne s'est fait adopter depuis longtemps, même si, dans l'exercice officiel de leur profession, ces dames se disent pharmacien.
Dépêchons-nous de prendre en compte amatrice, avant que l'Office québécois ne le remplace par « amateure », comme il l'a déjà fait avec le plus parfait mauvais goût pour d'autres noms de fonctions qui ont leur masculin en -teur, en dépit de la règle.
Je rangerais volontiers amatrice dans la petite liste des féminisations bien pensées et de bon aloi, comme par exemple avocate, chirurgienne et députée. Il me semble que pharmacienne s'est fait adopter depuis longtemps, même si, dans l'exercice officiel de leur profession, ces dames se disent pharmacien.
Dépêchons-nous de prendre en compte amatrice, avant que l'Office québécois ne le remplace par « amateure », comme il l'a déjà fait avec le plus parfait mauvais goût pour d'autres noms de fonctions qui ont leur masculin en -teur, en dépit de la règle.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est également mon option, et c'est là justement que l'Office québécois de la langue française pèche gravement, car il préconise auteure, qui a l'air de s'implanter, y compris chez les francophones européens qui n'ont pas compris que sur notre continent, ce sont l'Académie et les spécialistes européens que nous devons suivre.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Bonjour,
Dommage cette féminisation à tous crins ! Elle est parfois mal venue, d'autant que la langue française ne connaissant pas le neutre (comme l'anglais) le remplace par le masculin.
Ainsi je me souviens d'une certaine dame nommée président du tribunal de grande instance qui a bien insisté lors de la rentrée judiciaire sur le fait qu'elle voulait être appelée Madame le président, s'agissant d'une charge, d'une fonction ou d'une distinction qui n'a donc pas de sexe.
Dommage cette féminisation à tous crins ! Elle est parfois mal venue, d'autant que la langue française ne connaissant pas le neutre (comme l'anglais) le remplace par le masculin.
Ainsi je me souviens d'une certaine dame nommée président du tribunal de grande instance qui a bien insisté lors de la rentrée judiciaire sur le fait qu'elle voulait être appelée Madame le président, s'agissant d'une charge, d'une fonction ou d'une distinction qui n'a donc pas de sexe.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Les médias sont les principaux fautifs. Un certain Premier ministre avait envoyé aux agents de la fonction publique une circulaire recommandant de féminiser autant que possible les noms de fonctions. Il allait très loin puisqu'il recommandait une liste, dont j'ai retenu sapeuse pompière.
C'était une gaffe et une maladresse, mais les médias l'ont gonflée à outrance. D'abord ils ont menti et triché en faisant croire que c'était une réforme lexicale applicable à tout le monde et obligatoire. Et ils sont ensuite partis ventre à terre dans les féminisations les plus aberrantes, prêchant ainsi par le mauvais exemple, allant même jusqu'à mettre un article féminin devant un nom masculin, ce qui trangresse la première règle que nous avons apprise, qui dit que l'article s'accorde en genre et en nombre avec le nom qu'il précède (ex. : la médecin).
C'était une gaffe et une maladresse, mais les médias l'ont gonflée à outrance. D'abord ils ont menti et triché en faisant croire que c'était une réforme lexicale applicable à tout le monde et obligatoire. Et ils sont ensuite partis ventre à terre dans les féminisations les plus aberrantes, prêchant ainsi par le mauvais exemple, allant même jusqu'à mettre un article féminin devant un nom masculin, ce qui trangresse la première règle que nous avons apprise, qui dit que l'article s'accorde en genre et en nombre avec le nom qu'il précède (ex. : la médecin).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Précisons toutefois que cela n'est valable que pour une fonction officielle, attachée à un organisme d'État, ce qui était le cas. Si une femme est à la tête d'un organisme privé, d'une association, d'un club... elle madame la présidente.Herdé76 a écrit : Ainsi je me souviens d'une certaine dame nommée président du tribunal de grande instance qui a bien insisté lors de la rentrée judiciaire sur le fait qu'elle voulait être appelée Madame le président, s'agissant d'une charge, d'une fonction ou d'une distinction qui n'a donc pas de sexe.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
De même, dans un tribunal, ça me choque d'entendre "Madame la juge". Mais ma soeur, qui est avocate, m 'a dit que ça s'entend de plus en plus souvent. Manifestement, ce genre de féminisations n'est pas uniquement une tendance suisse.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
- JR
- Messages : 1301
- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
- Localisation : Sénart (décédé le 15 mai 2013)
- Contact :
La série télévisée "Boulevard du Palais", où le commandant Rovere donne régulièrement du "madame la juge à Nadia Lintz n'y est probablement pas pour rien : elle est diffusée et rediffusée sur différentes chaines depuis environ 13 ans !manni-gedeon a écrit :De même, dans un tribunal, ça me choque d'entendre "Madame la juge". Mais ma soeur, qui est avocate, m 'a dit que ça s'entend de plus en plus souvent. Manifestement, ce genre de féminisations n'est pas uniquement une tendance suisse.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
- Perkele
- Messages : 12920
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
J'ai toujours eu l'impression que les feuilletons télévisés obéissaient à un cahier des charges les contraignant à diffuser des stéréotypes et du vocabulaire politiquement correct.
Il a fallu habituer le bon peuple de France à voir des femmes à un poste élevé, si bien que l'on s'étonnerait presque, dans la réalité, d'avoir affaire à un commissaire ou un juge qui soit un homme.
"La proviseure" se propage grâce au feuilleton du même nom et "la procureure" grâce aux nombreuses séries policières.
Il a fallu habituer le bon peuple de France à voir des femmes à un poste élevé, si bien que l'on s'étonnerait presque, dans la réalité, d'avoir affaire à un commissaire ou un juge qui soit un homme.
"La proviseure" se propage grâce au feuilleton du même nom et "la procureure" grâce aux nombreuses séries policières.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Moi aussi. Rien d'écrit mais une sorte d'entente tacite. Vous aurez probablement remarqué que, dès qu'un journaliste ou présentateur lance une ânerie, elle est aussitôt reprise par tous ses collègues (ou confrères, je ne sais). Toute nouvelle faute ou atteinte à la langue se propage comme une traînée de poudre.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
Pourtant, il y a quelques années, la série s'intitulait Madame le proviseur.Perkele a écrit :"La proviseure" se propage grâce au feuilleton du même nom et "la procureure" grâce aux nombreuses séries policières.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde