jarnicoton
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- Perkele
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J'ai envie d'étrangler les personnes qui me demandent "Vous n'êtes pas d'ici, vous" quand je les accueille aimablement.Jacques a écrit :Il existe effectivement un ostracisme antiparisien, qui se justifie peut-être par les manières des habitants de la Région parisienne : la plupart considèrent que leur localisation géographique fait d'eux des êtres supérieurs, et beaucoup se conduisent comme des mufles, en terrain conquis (je dirai presque colonisé) quand ils vont en province.JR a écrit :Dans de nombreuses régions sévit un ostracisme anti-parisien. J'ai connu beaucoup de gens - des camarades syndiqués - qui, heureux d'avoir obtenu une mutation en province, rencontraient ensuite les pires difficultés pour se faire accepter; et c'est généralement vers le midi qu'ils partaient.
![[sadique] :twisted:](./images/smilies/icon_twisted.gif)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Ch'ti - ch'tite
A propos de ch'ti
Dans la France entière, ch'ti désigne ceux de ch'Nord.
Dans le Morvan, un ch'ti (et son féminin ch'tite") c'est un mauvais, une personne qui a commis un acte répréhensible ou quelqu'un de très laid. Se dit aussi d'un animal rétif, d'un chien qui aboie inconsidérément.
Dans la France entière, ch'ti désigne ceux de ch'Nord.
Dans le Morvan, un ch'ti (et son féminin ch'tite") c'est un mauvais, une personne qui a commis un acte répréhensible ou quelqu'un de très laid. Se dit aussi d'un animal rétif, d'un chien qui aboie inconsidérément.
- Jacques-André-Albert
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J'émets l'hypothèse que ce ch'ti est une prononciation familière et ancienne de chétif.
Chétif, qui s'écrivait aussi chaitif au moyen âge, vient du latin captivus contaminé par le gaulois cactos, de sens voisin (primitivement prisonnier, puis par glissement de sens misérable, puis maigrichon ou petit).
Ce chétif ou chaitif devait aussi se prononcer chetif par endroits. De toute façon, même ai dans une syllabe non accentuée peut aboutir à un e atone (voir je faisais -> je f'zais).
Pour le f en position finale, il rejoint la cohorte des consonnes qui, jusqu'à une époque plus ou moins récente, ne se prononçaient pas ou qui ne se prononcent toujours pas, selon les personnes : fusil (fuzi), persil (persi), vingt (vin), et plus anciennement ours (our), arc (ar), etc.
Chétif, qui s'écrivait aussi chaitif au moyen âge, vient du latin captivus contaminé par le gaulois cactos, de sens voisin (primitivement prisonnier, puis par glissement de sens misérable, puis maigrichon ou petit).
Ce chétif ou chaitif devait aussi se prononcer chetif par endroits. De toute façon, même ai dans une syllabe non accentuée peut aboutir à un e atone (voir je faisais -> je f'zais).
Pour le f en position finale, il rejoint la cohorte des consonnes qui, jusqu'à une époque plus ou moins récente, ne se prononçaient pas ou qui ne se prononcent toujours pas, selon les personnes : fusil (fuzi), persil (persi), vingt (vin), et plus anciennement ours (our), arc (ar), etc.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- JR
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Claude a écrit :Ch'ti est aussi un synonyme, peut-être régional, de petit
![[choqué] :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)
Jacques-André-Albert a écrit :J'émets l'hypothèse que ce ch'ti est une prononciation familière et ancienne de chétif.
![[choqué] :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)
Je ne suis qu'à moitié ch'ti (par ma mère) : physiquement, je ressemble plutôt à Obélix (et mentalement à Panoramix)
![[cool] 8)](./images/smilies/icon_cool.gif)
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
Elevé comme vous dans un patelin de Seine-et-Marne distant de 28 km de Paris, j’étais le « Parisien à gros bec ». Scolarisé à Paris après la classe du certif, je suis devenu le « pécore avec de la paille dans ses sabots ».Jacques-André-Albert a écrit :On est souvent le Parisien des Provinciaux sans en être un ; je l'ai moi-même éprouvé en province, où Paris commence à cent kilomètres de la capitale, alors que j'ai vécu mon enfance et mon adolescence à vingt kilomètres de Paris. Et dans ma banlieue, j'étais déjà un provincial pour les Parisiens.
Soixante-dix ans plus tard, les choses ont peu évolué, le géocentrisme couvé et entretenu par l’administration centralisée a généré ce que j’appelle l’effet Cognac-Jay par lequel la télévision notamment laisse croire aux populations provinciales que rien ne se fait de mieux qu’à Paris : la presse nationale est parisienne, les grandes chaînes de télé ont leur siège et leurs studios à Paris, les grandes premières de la scène ou de l’écran se tiennent à Paris, les grandes maisons d’édition ont leur siège dans le même quartier de Paris, le tissu routier et ferroviaire a Pais pour centre et quand une grande société quitte Paris où elle se sent à l’étroit, c’est pour aller s’installer à La Défense ou à Vélizy.
Ce phénomène de géocentrisme est tellement ancré dans les esprits que certains en viennent à s’étonner de ce qui se réalise en province, comme si tout ce qui mérite d’être pris en considération devait posséder le label parisien.
- Jacques
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Parisien gros bec ! Je l'avais oubliée celle-là. C'est pourtant bien l'insulte que je recevais quand, enfant, je m'aventurais sur ma terre natale en province.
Aujourd'hui je suis provincial comme vous, et Dieu ! que cela fait du bien. Je suis lavé de l'étiquette.
C'est vrai ce matraquage qui veut faire croire à la France entière qu'il n'y a qu'à Paris que tout se fait et se fait bien. Quand j'étais jeune, il y avait un préjugé bien ancré selon lequel c'est à Paris qu'on parle le meilleur français.
Aujourd'hui je suis provincial comme vous, et Dieu ! que cela fait du bien. Je suis lavé de l'étiquette.
C'est vrai ce matraquage qui veut faire croire à la France entière qu'il n'y a qu'à Paris que tout se fait et se fait bien. Quand j'étais jeune, il y avait un préjugé bien ancré selon lequel c'est à Paris qu'on parle le meilleur français.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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Pardon, le front province/Paris n'est pas à 20 km de la capitale, il passe par le 45e parallèle : tout ce qui est au nord est parisien.GB-91 a écrit :Elevé comme vous dans un patelin de Seine-et-Marne distant de 28 km de Paris, j’étais le « Parisien à gros bec ». Scolarisé à Paris après la classe du certif, je suis devenu le « pécore avec de la paille dans ses sabots ».Jacques-André-Albert a écrit :On est souvent le Parisien des Provinciaux sans en être un ; je l'ai moi-même éprouvé en province, où Paris commence à cent kilomètres de la capitale, alors que j'ai vécu mon enfance et mon adolescence à vingt kilomètres de Paris. Et dans ma banlieue, j'étais déjà un provincial pour les Parisiens.
Soixante-dix ans plus tard, les choses ont peu évolué, le géocentrisme couvé et entretenu par l’administration centralisée a généré ce que j’appelle l’effet Cognac-Jay par lequel la télévision notamment laisse croire aux populations provinciales que rien ne se fait de mieux qu’à Paris : la presse nationale est parisienne, les grandes chaînes de télé ont leur siège et leurs studios à Paris, les grandes premières de la scène ou de l’écran se tiennent à Paris, les grandes maisons d’édition ont leur siège dans le même quartier de Paris, le tissu routier et ferroviaire a Pais pour centre et quand une grande société quitte Paris où elle se sent à l’étroit, c’est pour aller s’installer à La Défense ou à Vélizy.
Ce phénomène de géocentrisme est tellement ancré dans les esprits que certains en viennent à s’étonner de ce qui se réalise en province, comme si tout ce qui mérite d’être pris en considération devait posséder le label parisien.
![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.