Statut de "lequel"?
- Klausinski
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Je suis un ignare qui possède des manuels. :D
Hippocampe, il est tout à fait possible que vos professeurs n'aient jamais évoqué cette tournure, et il ne faut pas leur en faire un reproche. La grammaire, comme beaucoup de matières, est un sujet très vaste, qu'il est bien évidemment impossible de traiter de manière exhaustive. Mieux vaut être schématique et passer sous silence certaines subtilités si l'on veut bien se faire comprendre. Alain, le philosophe, qui était aussi un excellent professeur, dit qu'il faut d'abord enseigner des vérités partielles, inexactes aux yeux d'un homme de sciences mais claires et compréhensibles, de même que les idées d'un scientifique seront toujours inexactes, déficientes, par rapport à la richesse et à la complexité de son sujet.
Les tournures difficiles à expliquer, à propos desquelles linguistes et grammairiens s'écharpent, sont nombreuses. Vous n'avez pas besoin de savoir que le soleil émet un rayonnement ultraviolet pour bronzer et vous n'avez pas besoin de connaître la grammaire pour bien parler.
Hippocampe, il est tout à fait possible que vos professeurs n'aient jamais évoqué cette tournure, et il ne faut pas leur en faire un reproche. La grammaire, comme beaucoup de matières, est un sujet très vaste, qu'il est bien évidemment impossible de traiter de manière exhaustive. Mieux vaut être schématique et passer sous silence certaines subtilités si l'on veut bien se faire comprendre. Alain, le philosophe, qui était aussi un excellent professeur, dit qu'il faut d'abord enseigner des vérités partielles, inexactes aux yeux d'un homme de sciences mais claires et compréhensibles, de même que les idées d'un scientifique seront toujours inexactes, déficientes, par rapport à la richesse et à la complexité de son sujet.
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« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Hippocampe
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C'est fort joliment dit.
D'ailleurs j'enseigne parfois l'informatique et je me garde bien de tout expliquer dans certains cas car je me rends compte que si j'expliquais tout, l'élève ne comprendrait rien et, parfois, je laisse passer une erreur d'un élève en pensant qu'il vaudra mieux qu'il pige plus tard que c'est une erreur.
Si intervient alors un connaisseur de l'informatique se trouvant dans les parages et n'ayant pas de fibre pédagogue: "mais non, il faut dire qu'on peut ou doit faire aussi telle chose" ou "si Untel obtient un bon résultat c'est parce qu'il est dans tel contexte mais il ne s'en rend pas compte" ou autre... alors ça cause des dégâts qu'il faut rattraper.
D'ailleurs j'enseigne parfois l'informatique et je me garde bien de tout expliquer dans certains cas car je me rends compte que si j'expliquais tout, l'élève ne comprendrait rien et, parfois, je laisse passer une erreur d'un élève en pensant qu'il vaudra mieux qu'il pige plus tard que c'est une erreur.
Si intervient alors un connaisseur de l'informatique se trouvant dans les parages et n'ayant pas de fibre pédagogue: "mais non, il faut dire qu'on peut ou doit faire aussi telle chose" ou "si Untel obtient un bon résultat c'est parce qu'il est dans tel contexte mais il ne s'en rend pas compte" ou autre... alors ça cause des dégâts qu'il faut rattraper.
Dernière modification par Hippocampe le jeu. 27 déc. 2012, 17:44, modifié 1 fois.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
- Klausinski
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C'est, je crois, la meilleure façon de procéder. Si on y réfléchit bien, tout notre parcours scolaire est constitué d'approximations corrigées au fur et à mesure de notre progression. On nous dit d'abord que les nombres commencent à 0 ; puis on nous enseigne les nombres négatifs. On nous dit d'abord qu'une phrase est constituée d'un sujet et d'un verbe ; puis on nous enseigne les phrases non verbales, etc.
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- Hippocampe
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Mon fils, qui fréquente une école privée, utilise déterminant comme un nom générique. Dans les exercices d'analyse, il doit préciser de quel genre de déterminant il s'agit (article défini, adjectif démonstratif, etc.). Cette méthode me paraît être un bon compromis entre grammaire moderne et classique.Klausinski a écrit :Rappelons au passage que, pour la grammaire moderne, ce que l'on appelait traditionnellement des adjectifs démonstratifs ou possessifs doit maintenant être désigné sous les noms de déterminants démonstratifs ou possessifs.
En effet, pourquoi le terme déterminant devrait-il remplacer les autres ?
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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- Klausinski
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Pour le coup, je ne sais pas. Je trouve que cela manque un peu de cohérence. Ce n'est pas comme classer les losanges et les rectangles parmi les parallélogrammes. Un adjectif n'est pas une sorte de déterminant. Peut-être les exercices sont-ils tirés d'un manuel traditionnel alors que l'enseignement reprend la terminaison moderne. Ce n'est pas bien grave et je ne crois pas que l'enfant sera particulièrement désorienté, mais je trouve cela bizarre. À tout prendre, je trouverais plus acceptable de n'enseigner que les dénominations traditionnelles.manni-gedeon a écrit : Mon fils, qui fréquente une école privée, utilise déterminant comme un nom générique. Dans les exercices d'analyse, il doit préciser de quel genre de déterminant il s'agit (article défini, adjectif démonstratif, etc.). Cette méthode me paraît être un bon compromis entre grammaire moderne et classique.
En effet, pourquoi le terme déterminant devrait-il remplacer les autres ?
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- Claude
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Lorsque nous procédions à l'analyse grammaticale d'une phrase, il s'agissait pour chaque mot de définir sa nature, son genre, son nombre et sa fonction ; ainsi, pour la phrase le chat mange :
le : article défini, masculin singulier, détermine le nom chat.
On peut en déduire que déterminant est la fonction d'un mot.
le : article défini, masculin singulier, détermine le nom chat.
On peut en déduire que déterminant est la fonction d'un mot.
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Il y a les adjectifs qualificatifs et les adjectifs déterminatifs. Ces derniers sont des déterminants comme l'indique le dictionnaire de l'Académie sous déterminatif
Maintenant, si vous cherchez à faire un tableau de toutes les sortes de déterminants, ça vous paraîtra évident que les adjectifs déterminatifs y ont leur place.
D'ailleurs, je me suis toujours demandé pourquoi on appelle les déterminatifs adjectifs.
C'est bien lié à la fonction, comme dit Claude ; un déterminant détermine toujours un nom, mais le terme déterminant se rapporte à la nature du mot.
Dans le cahier d'analyse de mon fils, je trouve :
Ensuite, pour analyser un déterminant, il est écrit :
et sous adjectifSpécialt. Les adjectifs déterminatifs ou, subst., les déterminatifs, par opposition aux adjectifs qualificatifs (on dit aussi Déterminant).
Kéausinsky, vous partez du terme adjectif et je comprends que ça ne vous paraisse pas très logique.Les adjectifs déterminatifs peuvent être numéraux, possessifs, démonstratifs, relatifs, interrogatifs, exclamatifs ou indéfinis.
Maintenant, si vous cherchez à faire un tableau de toutes les sortes de déterminants, ça vous paraîtra évident que les adjectifs déterminatifs y ont leur place.
D'ailleurs, je me suis toujours demandé pourquoi on appelle les déterminatifs adjectifs.
C'est bien lié à la fonction, comme dit Claude ; un déterminant détermine toujours un nom, mais le terme déterminant se rapporte à la nature du mot.
Dans le cahier d'analyse de mon fils, je trouve :
Je laisse tomber la mise en page et les explications pour les énumérer : les noms (propre et commun), l'adjectif qualificatif, le verbe, le déterminant, le pronom, l'adverbe, la conjonction, la préposition et l'interjection.La nature d'un mot, c'est son espèce. Il en existe 9. On peut regarder le mot tout seul.
Ensuite, pour analyser un déterminant, il est écrit :
Je trouve que c'est tout à fait cohérent.Pour analyser un déterminant, on indique :
- sa nature. Ex. : article, adj. possessif, adj. démonstratif, etc.
- son genre et son nombre.
- sa fonction : il détermine toujours le nom.
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Gandhi, La Jeune Inde
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- Klausinski
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Oui, mais je les appellerais déterminants et non adjectifs. Si l'on définit l'adjectif en disant qu'il s'ajoute, qu'il est dispensable, qu'on peut le supprimer, alors il n'y a pas d'adjectifs possessifs, démonstratifs, numéraux, etc., mais bien, à chaque fois, des déterminants ceci et cela.manni-gedeon a écrit :Maintenant, si vous cherchez à faire un tableau de toutes les sortes de déterminants, ça vous paraîtra évident que les adjectifs déterminatifs y ont leur place.
Vous dites vous être toujours demandé pourquoi on appelait les déterminants des adjectifs… Justement, le but de cette nouvelle classification est, entre autres, de mettre un terme à cette incohérence (voir cet article).
Pour répondre à votre question, le nom d'adjectif vient, si je ne m'abuse, de ce que notre grammaire scolaire s'est construite sur la grammaire latine, qui n'a pas de déterminants, et dont ce qui s'en approche le plus peut être ôté de la phrase.
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- Manni-Gédéon
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Par souci de cohérence, on devrait faire de même avec les articles et dire déterminant défini et indéfini.Klausinski a écrit : Si l'on définit l'adjectif en disant qu'il s'ajoute, qu'il est dispensable, qu'on peut le supprimer, alors il n'y a pas d'adjectifs possessifs, démonstratifs, numéraux, etc., mais bien, à chaque fois, des déterminants ceci et cela.
Merci pour le lien.
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- Klausinski
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Pourquoi les articles ne pourraient-ils pas faire partie des déterminants ?
Voici la terminologie normalement en vigueur dans les écoles depuis 1998. Pour voir le classement des déterminants, il faut se rendre à la page 22. Cette terminologie n'est sans doute pas parfaite, mais on ne peut pas non plus en changer chaque année.
Voici la terminologie normalement en vigueur dans les écoles depuis 1998. Pour voir le classement des déterminants, il faut se rendre à la page 22. Cette terminologie n'est sans doute pas parfaite, mais on ne peut pas non plus en changer chaque année.
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Je n'ai jamais dit qu'ils ne devaient pas en faire partie, puisque je considère les adjectifs déterminatifs et les articles comme deux catégories de déterminants.Klausinski a écrit :Pourquoi les articles ne pourraient-ils pas faire partie des déterminants ?
Dans l'ancien système, c'était peut-être curieux d'avoir des adjectifs qui ne qualifiaient pas le nom, mais le déterminaient.
Mais je trouve que le nouveau système n'apporte rien. Il n'est pas plus logique ni plus cohérent que l'ancien.
Si on avait voulu simplifier l'analyse de manière cohérente, on aurait remplacé les anciennes appellations (article et adjectif [pour les adjectifs déterminatifs] par déterminant).
Dans le document que vous avez indiqué, je suis surprise que les adjectis définis contracés ne soient pas mentionnés et ne figurent pas dans les exemples d'articles définis. Si on prend par exemple la larve du hanneton : un enfant qui ignore l'existence des articles définis contractés ne saura pas comment l'analyser, ou pire, en fera un article partitif.
Avec ce nouveau système, que deviennent les adjectifs numéraux ordinaux ? Si un adjectif ne peut pas être un déterminant, ils ne peuvent plus être une sous-catégorie de déterminants. Deviennent-ils pour autant des adjectis qualificatifs ?
En effet, elle est loin d'être parfaite. Comme (certainement) de nombreuses personnes des anciennes générations, j'aurais préféré qu'on n'en changeât pas.Klausinski a écrit :Cette terminologie n'est sans doute pas parfaite, mais on ne peut pas non plus en changer chaque année.
Dernière modification par Manni-Gédéon le lun. 31 déc. 2012, 7:25, modifié 1 fois.
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- Klausinski
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Selon La grammaire méthodique du français,voici les deux principales raisons pour lesquelles on distingue les déterminants des adjectifs :manni-gedeon a écrit :Je n'ai jamais dit qu'ils ne devaient pas en faire partie, puisque je considère les adjectifs déterminatifs et les articles comme deux catégories de déterminants.Klausinski a écrit :Pourquoi les articles ne pourraient-ils pas faire partie des déterminants ?
— Contrairement à l'adjectif épithète, le déterminant est obligatoire pour constituer avec un nom commun un groupe nominal de base [On ne dira pas : Passe-moi chemise bleue.]
— n déterminant ne peut être ni attribut (*Les livres sont ces) ni épithète (*J'ai lu un livre ce) ni détaché en apposition au GN (*Le livre, ce, est intéressant).
Les articles sont en effet considérés comme des déterminants. Ce sont des déterminants définis, tout comme les déterminants démonstratifs et les déterminants possessifs.
Je vous donne le classement de ma grammaire. Parmi les indéfinis, on classe l'article indéfini, l'article partitif, des déterminants dits indéfinis (certain, tout, chaque, etc.) les déterminants négatifs (aucun, nul, pas un), les déterminants interrogatifs, exclamatifs et relatifs (quel, lequel).
Les adjectifs numéraux ordinaux restent des adjectifs numéraux ordinaux. La classe des adjectifs n'est pas réduite aux adjectifs qualificatifs.
L'article contracté reste l'article contracté, ou plutôt dira-t-on, peut-être : la forme contractée de l'article défini. S'il ne figure pas dans la terminologie, c'est qu'il n'y a rien de bien nouveau à dire à son sujet. Le document n'est pas un lexique exhaustif du vocabulaire grammatical à enseigner. C'est plutôt une sorte de guide.
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