collégial/collégialité

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JR
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Message par JR »

Pour ma part, je comprends "collégial" comme égalitaire et consensuel : il n'y a à-priori pas de meneur, pas de hiérarchie. Ce qui est dit, fait, décidé, l'est au nom de tous, avec l'accord au moins implicite de tous, est assumé par tous.
Ce qui est collectif peut être organisé, structuré, hiérarchisé.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
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Jacques
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Message par Jacques »

On peut le voir ainsi, mais il faut rappeler que cette acception n'est pas admise par l'Académie française ni par les dictionnaires d'usage, et qu'elle a un fameux air d'anglomanie.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
cyrano
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Message par cyrano »

Comme sur un autre sujet récent, j'émettrais l'idée qu'il s'agit moins d'un anglicisme proprement dit que d'une évolution spontanée qui se produit en parallèle dans plusieurs langues (le français, l'anglais... peut-être aussi le portugais, qui sait?).

On a la situation suivante: "une décision collégiale" = une décision prise en tant que collège, donc de manière consensuelle, avec l'accord au moins implicite de tous (comme le dit JR). Dans la pratique d'une entreprise, d'une administration, d'une organisation, ce consensus concerne souvent des collègues de travail. Comme il y a une proximité formelle entre collège et collègue (qui ont d'ailleurs au départ la même origine étymologique, dérivant tous deux de lex, legis, la loi), "collégial" tend à être compris comme "avec l'accord de tous les collègues" et non plus comme "avec l'accord de tous les membres du collège".

Mais il est tout à fait exact que cette acception n'est encore attestée nulle part - à mon grand étonnement, d'ailleurs: il y a des évolutions de sens plus contestables et moins répandues qui le sont beaucoup plus vite...
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
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Jacques
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Message par Jacques »

Je crois que cela viendra, mais que l'usage est encore trop récent pour être généralisé et dûment constaté. L'Académie l'accueillera probablement dans la prochaine édition de son dictionnaire... autour de 2130 - 2140.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Jacques a écrit :[...] L'Académie l'accueillera probablement dans la prochaine édition de son dictionnaire... autour de 2130 - 2140.
Jacques, nous saurons être patients n'est-ce pas :?:
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est sûr, j'attendrai jusque là, je veux voir la réponse
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Manni-Gédéon
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Re: collégial/collégialité

Message par Manni-Gédéon »

cyrano a écrit :Bonjour à tous,

Avez-vous déjà entendu, par exemple à propos d'un collègue qui n'aime guère collaborer avec les autres ou qui crée une mauvaise ambiance de travail: "Il n'a pas le sens de la collégialité" ou "Il n'est pas très collégial"? Et est-ce que cela vous dérange?

Ou encore: "Dans un souci de bonne collégialité, je vous demanderais de..."
Depuis longtemps, j'entends souvent les termes collégial et collégialité dans ce sens et ça me paraît tout à fait normal.
Je n'ai jamais pensé que cet usage pouvait être influencé par l'anglais parce qu'il est apparu à une époque où l'anglomanie était bien moins envahissante qu'aujourd'hui dans la langue courante.
Cette acception semble être répandue aussi bien en Suisse qu'en Belgique. (Amis français, vous êtes cernés. :wink: )
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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