Mandat ou exercice
- Klausinski
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Mandat ou exercice
Ex. : Durant son premier exercice/mandat, le ministre a engagé un grand nombre de réformes.
On parle du mandat d'un président. Parle-t-on aussi du mandat d'un ministre ? Faut-il plutôt parler de son exercice ? Les deux mots sont-ils employables ? Dans ce cas, ont-ils un sens différent ? Un autre terme convient-il mieux pour parler des différents « exercices » d'un ministre ?
On parle du mandat d'un président. Parle-t-on aussi du mandat d'un ministre ? Faut-il plutôt parler de son exercice ? Les deux mots sont-ils employables ? Dans ce cas, ont-ils un sens différent ? Un autre terme convient-il mieux pour parler des différents « exercices » d'un ministre ?
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je crois que pour un ministre, on parle simplement de son ministère. Le premier emploi, si je ne me trompe, du mot ministre, fut celui de ministre du culte, et les prêtres exercent un ministère : ministre, originellement, désignait chez les Romains une personne de basse condition, un serviteur du dernier rang. C'est la même idée, ministre du culte veut dire serviteur de Dieu. Puis les ministres furent des serviteurs du roi dans l'administration du royaume.
Pour le président il y a mandat oui, puisqu'il a été mandaté par le peuple. Je crois que toute personne élue exerce un mandat. C'est donc vrai aussi pour le député, le maire...
Pour le président il y a mandat oui, puisqu'il a été mandaté par le peuple. Je crois que toute personne élue exerce un mandat. C'est donc vrai aussi pour le député, le maire...
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
C'est vrai, « ministère » convient tout à fait. Si je comprends bien, comme le ministre n'est pas élu, on ne parlera pas de mandat pour ce qui le concerne. Est-ce bien le cas ? « Mandat de ministre » est pourtant une expression qu'on lit couramment.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est une faute de vocabulaire, une impropriété. Le ministre n'est pas mandaté, il est nommé. Il n'agit pas par représentation d'une autre personne ; il exerce sa charge sous l'autorité du président de la République, mais pas par délégation de celui-ci, ni en son nom.
Consultons l'Académie au mot mandat : Acte par lequel une personne confère à une autre le pouvoir d'agir en son nom. Mandat politique, fonction, charge publique conférée par élection. Recevoir un mandat des électeurs.
Consultons l'Académie au mot mandat : Acte par lequel une personne confère à une autre le pouvoir d'agir en son nom. Mandat politique, fonction, charge publique conférée par élection. Recevoir un mandat des électeurs.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je n’ai jamais lu dans le Journal officiel qu’un ministre, un secrétaire d’État ou même un conseiller soit mandaté pour telle ou telle mission. Il est « chargé de ». Le ministre reçoit une mission et reste sous les ordres du Premier ministre, il obtempère et rend compte.
A mon sens, le mandaté reçoit ordre et manière d’agir d’un collège, d’une assemblée, d’un électorat. On pourrait le dire d’un président directeur général qui reçoit mandat de l’assemblée générale des actionnaires pour telle ou telle orientation à appliquer dans l’entreprise. Mais il est vrai que dans le français courant, surtout oral, les deux termes se confondent.
A mon sens, le mandaté reçoit ordre et manière d’agir d’un collège, d’une assemblée, d’un électorat. On pourrait le dire d’un président directeur général qui reçoit mandat de l’assemblée générale des actionnaires pour telle ou telle orientation à appliquer dans l’entreprise. Mais il est vrai que dans le français courant, surtout oral, les deux termes se confondent.
J’ai le souvenir que Casamayor, dans un de ses ouvrages (mais lequel ?) où il traite de la démocratie – sujet qu’il maîtrisait parfaitement – citait le conseil municipal par lequel chaque citoyen, par son vote, délègue son propre pouvoir à une équipe pour appliquer un programme qu’il a auparavant approuvé. L’électeur donne mandat à l’équipe municipale qui se choisira un numéro un en la personne du maire.
On retrouve donc la notion de collégialité et de délégation d’autorité (le mandat) en vue de l’application d’une mesure ou série de mesures à prendre pour le bien de tous.
On retrouve donc la notion de collégialité et de délégation d’autorité (le mandat) en vue de l’application d’une mesure ou série de mesures à prendre pour le bien de tous.
- Perkele
- Messages : 12919
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Donc, un ministre obtient un portefeuille et exerce un ministère. Il est chargé de l'éducation nationale, de la justice, etc.
Un élu reçoit un mandat électoral de la part d'électeurs. Il est mandaté par les électeurs.
N'importe qui peut recevoir un mandat (il est mandaté) de la part de l'autorité à laquelle il ressortit, pour accomplir une mission.
Un élu reçoit un mandat électoral de la part d'électeurs. Il est mandaté par les électeurs.
N'importe qui peut recevoir un mandat (il est mandaté) de la part de l'autorité à laquelle il ressortit, pour accomplir une mission.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est ce que je pense aussi. Quand nous avons quitté la Région parisienne pour venir à la campagne, nous avons signé un mandat à une agence immobilière pour qu'elle vende notre propriété.Perkele a écrit : N'importe qui peut recevoir un mandat (il est mandaté) de la part de l'autorité à laquelle il ressortit, pour accomplir une mission.
C'était un mandat à objet unique, et limité dans le temps : au bout d'un certain délai, si l'opération n'avait pas été menée à bonne fin, il devenait révocable à tout moment.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).