Claude a écrit :shokin a écrit :[...] En tout cas, leur accent est écoeurant [...]
Je passe sur les périodes de l'histoire que vous trouverez sur la vidéo mais nous avons emporté avec nous au Québec l'accent tel qu'il était à Paris. Actuellement les Québécois ont conservé cet accent mais les Parisiens l'ont modifié progressivement ; c'est pourquoi, pour les Québécois c'est nous qui avons un accent.
Écoutez plutôt.
Vous y croyez, vous ? J'avais déjà entendu parler de cette thèse. Si je reprends les mots de Mr Gendron :
...jusqu'en 1757, quand Bougainville dit, dans son rapport à l'administration française :« Les Canadiens, leur accent est aussi bon qu'à Paris »
Mais quand on arrive au XIXè siècle... les observateurs, les voyageurs disent : « l'accent des Canadiens est absolument bizarre, un drôle d'accent ; ça fait un accent populaire, un accent paysan ». Donc entre 1760, qui est le moment de la rupture avec la France, après la défaite des plaines d'Abraham, et 1810, qui est le premier témoignage que l'on ait de l'Anglais John Landsberg, en cinquante la prononciation de Paris (la nôtre n'avait pas changé) la prononciation de Paris avait complètement changé.
Vous croyez qu'on peut dire sérieusement que l'accent des Parisiens a changé radicalement en cinquante ans ?
Certes, il y a eu un changement au moment de la révolution : il est bien connu, en partie grâce aux récits des émigrés de retour après 1815, que les élites ont abandonné certaines caractéristiques cultivées dans la noblesse, en particulier la prononciation
oué de la diphtongue oi [wa]. Or si on en croit Jacqueline Picoche dans son Histoire de la langue française, une prononciation populaire [wa] « apparaît à Paris dès le début du XIVè siècle. Tenue pour vulgaire, elle est combattue par les grammairiens du XVIè et du début du XVIIè s. Mais Hindret (1687) constate qu'il y a beaucoup d'honnêtes gens, à la cour et à Paris,
qui disent du bouas, des nouas, trouas, mouas, des pouas, vouar. »
Je pense que ce monsieur Gendron a voulu se faire un bon coup de pub, mais que son étude repose sur de mauvaises interprétations. Je ne sais pas ce qu'a écrit Bougainville, mais si sa phrase est, comme le dit Mr Gendron, « Les Canadiens, leur accent est aussi bon qu'à Paris », on peut comprendre qu'ils parlent un français intelligible, et dont l'accent vaut bien celui de Paris (un défenseur de l'accent provincial, en sorte).
Alors, ces voyageurs qui auraient trouvé populaire ou paysan l'accent des Canadiens cinquante ans après ? Mr Gendron donne un seul exemple, celui d'un Anglais, en 1810.
C'est totalement absurde. Même à notre époque de grands bouleversements et de migrations de populations, l'accent des différentes régions est encore perceptible, et ne change pas du tout au tout.