Euphémismes

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Perkele
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Message par Perkele »

Claude a écrit :Heureusement que vous êtes là, prête à bondir !
À propos, pouvez-vous nous décrire votre casquette ? Plutôt genre chef de gare ou voleur de poules ?
Genre Père Bugeaud :wink:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Perkele
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Message par Perkele »

Hippocampe a écrit :Nous avons dérivé dans ce fil, c'est sûr.

Mais dans certains cas, on ne peut comprendre pourquoi on utilise tel mot à la place de tel autre ou telle expression à la place de telle autre que si l'on réfléchit à ce qu'on associe à ces mots ou expressions.
Par exemple, je me demande toujours pourquoi on ne dit plus "homo".

Maintenant, l'étude de l'état des discriminations dans notre pays ou les conseils matrimoniaux sont hors-sujet, j'en conviens. Mais si nous ne dérivions jamais, nous serions des machines, des machines bien réglées j'entends.
Comme nous sommes des humains nous dérivons parfois.
D'où l'intérêt des barrières anti-dérives!
Vous avez dû constater, cher Hippo, que je ne suis pas la dernière à faire des digressions. Comme vous le dites, nous sommes des humains et nous avons besoins d'agrémenter nos conversations d'exemples, de témoignages et de plaisanteries.
Je voulais juste avertir les cotélépapoteurs de la mouvance du terrain sur lequel nous avancions. Nous pouvons continuer, mais avec prudence... personne ne souhaite sauter sur une mine Godwin. :D
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Hippocampe
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Message par Hippocampe »

Mille mercis, Perkele.

Je cherchais ces derniers temps à retrouver le nom "Godwin".
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
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Perkele
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Message par Perkele »

De raciste à facho, de facho à Nazi il n'y a qu'un pas à chaque fois. :wink:
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Claude
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Message par Claude »

Perkele a écrit :Genre Père Bugeaud :wink:
J'en connais qui ne se refusent rien.

Quant à la loi de Godwin, j'ai pu constater sa véracité en famille, même en évoquant au départ l'achat d'un bois de lit. :lol:
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Perkele
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Message par Perkele »

Ce bon Mike Godwin n'aurait fait qu'appliquer aux échanges en ligne une constatation faite dès le fin de la 2e guerre mondiale. L'internet n'était donc pas nécessaire à la naissance de ce phénomène comme nous le démontre la "loi du bois de lit de Claude" autrement connue sous le nom de "Claudium reductio ad fascim".

Il faut cependant reconnaître que cette "loi Godwin" ou l'atteinte du point (de non retour) Godwin se vérifie régulièrement sur les forums.

On ne m'enlèvera pas de l'esprit qu'elle appartient tout bêtement à certains mécanisme de l'argumentation qui amènent à s'en prendre à la personne de l'interlocuteur lorsqu'on n'a plus d'arguments sur le sujet débattu, ou à le comparer à quelqu'un de haïssable (Barbe bleu, Judas, Pilate...) selon le cas.
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jarnicoton
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Message par jarnicoton »

Perkele a écrit : On ne m'enlèvera pas de l'esprit qu'elle appartient tout bêtement à certains mécanisme de l'argumentation qui amènent à s'en prendre à la personne de l'interlocuteur lorsqu'on n'a plus d'arguments sur le sujet débattu

Oui, mais pas seulement. On est parfois opposé à une personne contre les dires de qui on a de bons arguments, que cette personne connaît aussi, mais vous empêche savamment de prononcer. Par écrit, on passe outre ; oralement en public, il faut bien finir par lui dire son fait. Le parallèle est très faisable avec une célébrité odieuse, à condition de le bien doser et de bien choisir la personnalité pour ne pas tomber dans l'inepte, ce qui exclut en effet presque toujours le nazisme.

Attention aussi aux petits malins qui s'exclament "Godwin !" de façon abusive pour provoquer le réflexe "on n'écoute plus", à la façon dont certains se mettent à chanter la Marseillaise pour faire taire d'obligation quelque gauchiste pourtant resté dans le cadre légal de la liberté d'expression.
cyrano
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Message par cyrano »

manni-gedeon a écrit :Je trouve également absurde de parler d'une personne en situation de handicap quand elle présente un handicap permanent. À mes yeux, une personne qui a une jambe dans le plâtre (voire les deux) se trouve en situation de hadicap.
On emploie le mot situation pour désigner un ensemble de circonstances ; quand il se rapporte à un état permanent, il m'apparaît comme un contresens.
C'est vrai, mais est-ce que cela justifierait alors pour vous les "personnes en situation de pauvreté", que j'entends et lis de plus en plus?

Je n'aime guère cette périphrase, elle aussi caractéristique d'un certain politiquement correct, mais l'argument est que l'état de pauvreté n'est pas destiné à être permanent (même si, en pratique, il l'est hélas trop souvent): dire "en situation de pauvreté" implique que cette situation peut changer alors que "les pauvres" stigmatise les gens comme s'il s'agissait d'une caractéristique inhérente à leur personne (comme on dirait les droitiers, les chauves, les sourds...).

Je suis partagé. Qu'en pensez-vous?

(Perkele sera contente: c'est une question de forme plus que de fond, je pense... :wink: Je la taquine, mais je comprends sa réaction).
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Jacques
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Message par Jacques »

Je pense que, tout comme pour les infirmités, il s'agit d'une expression ridicule. J'ai grandi dans une famille pas bien riche du tout, quasiment pauvre, et dans un quartier pauvre. Pauvre ou handicapé, les choses ont un nom, pas la peine de tourner autour du pot. Ce sont des enfantillages. Déguiser les faits ne les atténue pas et n'y apporte pas remède.
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Message par Claude »

Perkele a écrit :[...] comme nous le démontre la "loi du bois de lit de Claude" autrement connue sous le nom de "Claudium reductio ad fascim".[...]
Je fais remarquer à la docte assemblée que je viens subitement de devenir célèbre.
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

Cyrano, je n'avais pas pensé à l'expression en situation de pauvreté et je ne me souviens pas de l'avoir entendue. Mais je suis d'accord avec Jacques quant au caractère ridicule de ce genre d'expressions.
Qaund je disais qu'une personne avec une ou deux jambes cassées est en situation de handicap, ce n'était pas une manière d'approuver cette expression dans le cas d'un handicap prassager, mais au contraire pour démontrer qu'en plus d'être ridicule, elle n'est même pas appropriée dans le cas d'un handicap permanent.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
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cyrano
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Message par cyrano »

D'un point de vue purement linguistique, nous sommes bien d'accord.

Reste l'argument plus large que j'avais utilisé plus haut: pour ma part, je suis assez sensible au fait que les personnes concernées elles-mêmes (ce serait différent si on le décidait à leur place) préfèrent être désignées de telle ou telle façon, même s'il s'agit d'un euphémisme qui peut nous paraître un peu ridicule à nous qui ne sommes pas dans le cas, et une autre part de moi-même (non linguistique, si vous voulez) aurait tendance à respecter ce choix.

Dans le cas présent, je sais que des organisations du quart-monde tiennent beaucoup à cette expression de "situation de pauvreté" parce qu'à leurs yeux elle est plus ouverte, nuancée et évolutive que "être pauvre". Mais je ne l'aime pas plus que vous.

Donc, non sans hypocrisie, je ne l'utilise pas moi-même, mais je ne la corrige pas dans des textes émanant de ces groupes ou personnes.
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Perkele
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Message par Perkele »

En premier lieu, je ne suis pas persuadée que toutes les personnes directement concernée préfèrent les euphémismes.

En second lieu, les euphémismes se salissent comme les mots qui les ont précédés. Faudra-t-il en inventer sans cesse ?
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Hippocampe
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Message par Hippocampe »

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Jacques
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Message par Jacques »

Je me félicite de constater que des gens raisonnables ont choisi d'appeler les choses par leur nom, tout simplement, sans hypocrisie, sans les déguiser sous des appellations ridicules.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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