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- Jacques
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Mettons les choses au point JAA. Vous avez vécu dans un endroit où la langue régionale avait son importance. Vous avez épousé la cause des indigènes, et leur point de vue selon lequel les tentatives des gouvernements français pour faire l’unité linguistique du pays sont ressenties comme une oppression, du mépris et une volonté d’étouffer le folklore local. Vous vous êtes fait l’avocat d’une cause.
Soucieux de tolérance et du respect de la liberté d’opinion, je ne porte pas de jugement ni même d’appréciation sur votre engagement que l’on peut qualifier de culturel.
Moi je suis né dans une région où le français est la seule langue connue. J’ai grandi dans un autre endroit où le français est encore la seule langue pratiquée. Je suis à présent en retraite, toujours dans un lieu où l’on ne pratique que le français. Les langues régionales n’ont jamais fait partie de mon univers, et me laissent aussi indifférent que le prix du pain d’épices dans les boutiques de Tananarive. Je ne suis ni contre ni pour.
Nous ne trouverons donc aucun terrain d’entente sur le sujet. Je ne chercherai jamais à vous gagner à mon indifférence, vous ne parviendrez pas à me convaincre de l’utilité de votre combat, parce que nous sommes tous les deux des gens raisonnables et sensés. Toute discussion est forcément stérile et ne peut que créer un climat de tension. Je compte juste sur vous pour m’accorder le droit de me désintéresser de l’affaire comme je vous reconnais celui de vous passionner, et pour ne pas me prêter des intentions que je n’ai jamais eues.
Soucieux de tolérance et du respect de la liberté d’opinion, je ne porte pas de jugement ni même d’appréciation sur votre engagement que l’on peut qualifier de culturel.
Moi je suis né dans une région où le français est la seule langue connue. J’ai grandi dans un autre endroit où le français est encore la seule langue pratiquée. Je suis à présent en retraite, toujours dans un lieu où l’on ne pratique que le français. Les langues régionales n’ont jamais fait partie de mon univers, et me laissent aussi indifférent que le prix du pain d’épices dans les boutiques de Tananarive. Je ne suis ni contre ni pour.
Nous ne trouverons donc aucun terrain d’entente sur le sujet. Je ne chercherai jamais à vous gagner à mon indifférence, vous ne parviendrez pas à me convaincre de l’utilité de votre combat, parce que nous sommes tous les deux des gens raisonnables et sensés. Toute discussion est forcément stérile et ne peut que créer un climat de tension. Je compte juste sur vous pour m’accorder le droit de me désintéresser de l’affaire comme je vous reconnais celui de vous passionner, et pour ne pas me prêter des intentions que je n’ai jamais eues.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Islwyn
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La portée de l'Édit de Villers-Cotterêts de 1539 a été vivement débattue dernièrement. Le plus souvent on croit qu'il visait non seulement l'emploi du latin dans l'administration de la justice, mais aussi celui des langues régionales. Mais on a récemment pu soutenir que « Comme il y avait bien plus d'un seul langage maternel francoys dans le royaume de 1539, certains juristes ont pu interpréter que l'édit royal ne se limitait pas à la seule langue française et que sa protection s'étendait à toutes les langues maternelles du royaume ». Opinion mal reçue de ceux qui s'y connaissent.Jacques-André-Albert a écrit :La vérité, c'est que François Ier a voulu imposer le français face au latin dans les documents administratifs, ni plus, ni moins. Le multilinguisme de la France, qui commençait aux portes du palais royal, était un état de fait que personne, à l'époque, ne pouvait imaginer abolir.
Quantum mutatus ab illo
- Jacques
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Il s'agit d'une ordonnance, qui comportait 192 articles, dont celui-ci :
art. 111.De prononcer et expedier tous actes en langaige françoys Et pour ce que telles choses sont souventesfoys advenues sur l'intelligence des motz latins contenuz es dictz arretz. Nous voulons que doresenavant tous arretz ensemble toutes aultres procedeures, soient de nous cours souveraines ou aultres subalternes et inferieures, soient de registres, enquestes, contractz, commisions, sentences, testamens et aultres quelzconques actes et exploictz de justice ou qui en dependent, soient prononcez, enregistrez et delivrez aux parties en langage maternel francoys et non aultrement.
(De dire et faire tous les actes en langue française Et parce que de telles choses sont arrivées très souvent, à propos de la [mauvaise] compréhension des mots latins utilisés dans les arrêts, nous voulons que dorénavant tous les arrêts et autres procédures, que ce soit de nos cours souveraines ou autres, subalternes et inférieures, ou que ce soit sur les registres, enquêtes, contrats, commissions, sentences, testaments et tous les autres actes et exploits de justice ou de droit, que tous ces actes soient dits, écrits et donnés aux parties en langue maternelle française, et pas autrement.) »
Il reste à définir ce qu'on appelait à l'époque langue française, justement à cause de la diversité des dialectes.
art. 111.De prononcer et expedier tous actes en langaige françoys Et pour ce que telles choses sont souventesfoys advenues sur l'intelligence des motz latins contenuz es dictz arretz. Nous voulons que doresenavant tous arretz ensemble toutes aultres procedeures, soient de nous cours souveraines ou aultres subalternes et inferieures, soient de registres, enquestes, contractz, commisions, sentences, testamens et aultres quelzconques actes et exploictz de justice ou qui en dependent, soient prononcez, enregistrez et delivrez aux parties en langage maternel francoys et non aultrement.
(De dire et faire tous les actes en langue française Et parce que de telles choses sont arrivées très souvent, à propos de la [mauvaise] compréhension des mots latins utilisés dans les arrêts, nous voulons que dorénavant tous les arrêts et autres procédures, que ce soit de nos cours souveraines ou autres, subalternes et inférieures, ou que ce soit sur les registres, enquêtes, contrats, commissions, sentences, testaments et tous les autres actes et exploits de justice ou de droit, que tous ces actes soient dits, écrits et donnés aux parties en langue maternelle française, et pas autrement.) »
Il reste à définir ce qu'on appelait à l'époque langue française, justement à cause de la diversité des dialectes.
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- Islwyn
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Et ce fut justement cette équivoque qui provoqua le débat récent. Il s'agirait de savoir si la prescription de l'Ordonnance fut sentie comme équivoque à l'époque où elle fut promulguée. Il y a forte tendance à croire que non.Jacques a écrit :Il reste à définir ce qu'on appelait à l'époque langue française, justement à cause de la diversité des dialectes.
Quantum mutatus ab illo
- Jacques-André-Albert
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Reportez-vous à ce que je vous ai expliqué quand vous parliez du francien : ce qu'on appelait à l'époque langaige françoys, c'est cette langue cultivée à la cour et dans l'administration royale depuis plusieurs siècles déjà, quand François Ier promulgue cette ordonnance de Villers-Cotterêt.Jacques a écrit :Il s'agit d'une ordonnance, qui comportait 192 articles, dont celui-ci :
...
(De dire et faire tous les actes en langue française Et parce que de telles choses sont arrivées très souvent, à propos de la [mauvaise] compréhension des mots latins utilisés dans les arrêts, nous voulons que dorénavant tous les arrêts et autres procédures, que ce soit de nos cours souveraines ou autres, subalternes et inférieures, ou que ce soit sur les registres, enquêtes, contrats, commissions, sentences, testaments et tous les autres actes et exploits de justice ou de droit, que tous ces actes soient dits, écrits et donnés aux parties en langue maternelle française, et pas autrement.) »
Il reste à définir ce qu'on appelait à l'époque langue française, justement à cause de la diversité des dialectes.
Dernière modification par Jacques-André-Albert le jeu. 25 avr. 2013, 22:56, modifié 1 fois.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Notre belle langue française ne serait sans doute pas devenue ce qu’elle est devenue sans le volontarisme ancien des autorités, sans l’ordonnance de Villers-Cotterêts et d’autres textes de réglementation. Malgré ces mesures, on a utilisé jusqu’au début du vingtième siècle les parlers locaux, dont un grand nombre de locuteurs étaient cependant conscients qu’ils dérogeaient plus ou moins à la règle. Mais leurs dérogations de toutes natures n’étaient souvent pas suffisantes pour qu’ils aient le sentiment d’être brimés, dans leur expression, par la langue conçue comme standard. Dans l’Ouest de la France, par exemple, on a parfois simplement considéré que l’on continuait d’employer des mots que le français réglementé se mettait à voir comme désuets.
Il me semble que cela vaut, à des degrés divers, pour l’ensemble des parlers de langue d’oïl. Les relations de la langue d’oc avec le français réglementé sont plus compliquées. Dans cette zone, les différences entre les parlers étaient importantes : une grande partie du Massif Central et le Bordelais, théoriquement concernés, n’avaient pas forcément le sentiment que leurs parlers étaient plus éloignés de celui de Paris ou de Touraine que de celui de la Provence. Pour le Bordelais, l’occupation anglaise au Moyen Âge, puis les différentes activités commerciales de la région ont peut-être accéléré l’évolution vers l’adoption du français standard : Montaigne, né six ans avant Villers-Cotterêts, ne militait pas, à ma connaissance, pour l’occitanisme. C’est tout au sud de la zone de langue d’oc que l’on s’est senti le plus différent des locuteurs septentrionaux. Mais cette considération doit aussi être nuancée : le parler béarnais et le provençal ne sont pas éloignés que géographiquement.
On ne peut mettre sur le même plan les langues régionales non latines : basque, breton, néerlandais (flamand) et allemand (dialectal). Le patriotisme ne se décrète pas : si un Breton se sent davantage breton que français et dénonce la répression qu’a subie sa langue, il me met mal à l’aise, mais je n’ai guère d’arguments pour lui montrer qu’il se trompe. Je ressens même plutôt le besoin de défendre sa langue, conscient que je suis que toute disparition de langue est une perte irréparable.
Et surtout : je voudrais être certain que le français n’est pas aujourd’hui, vis-à-vis de l’anglais, dans la même situation que le breton jadis en face du français.
Il me semble que cela vaut, à des degrés divers, pour l’ensemble des parlers de langue d’oïl. Les relations de la langue d’oc avec le français réglementé sont plus compliquées. Dans cette zone, les différences entre les parlers étaient importantes : une grande partie du Massif Central et le Bordelais, théoriquement concernés, n’avaient pas forcément le sentiment que leurs parlers étaient plus éloignés de celui de Paris ou de Touraine que de celui de la Provence. Pour le Bordelais, l’occupation anglaise au Moyen Âge, puis les différentes activités commerciales de la région ont peut-être accéléré l’évolution vers l’adoption du français standard : Montaigne, né six ans avant Villers-Cotterêts, ne militait pas, à ma connaissance, pour l’occitanisme. C’est tout au sud de la zone de langue d’oc que l’on s’est senti le plus différent des locuteurs septentrionaux. Mais cette considération doit aussi être nuancée : le parler béarnais et le provençal ne sont pas éloignés que géographiquement.
On ne peut mettre sur le même plan les langues régionales non latines : basque, breton, néerlandais (flamand) et allemand (dialectal). Le patriotisme ne se décrète pas : si un Breton se sent davantage breton que français et dénonce la répression qu’a subie sa langue, il me met mal à l’aise, mais je n’ai guère d’arguments pour lui montrer qu’il se trompe. Je ressens même plutôt le besoin de défendre sa langue, conscient que je suis que toute disparition de langue est une perte irréparable.
Et surtout : je voudrais être certain que le français n’est pas aujourd’hui, vis-à-vis de l’anglais, dans la même situation que le breton jadis en face du français.
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Dans les parlers d'oïl, la diffusion du français s'est faite par imprégnation progressive des patois. Les patois qui subsistent sont abâtardis et contaminés par le français. Cette diffusion s'est faite par l'aspiration de la petite bourgeoisie à rejoindre les élites de la société. Dans ma famille du Nord, paysans aisés et commerçants dès le dix-neuvième siècle, on parlait français à la maison, et patois avec les amis d'enfance.
Quant à Montaigne, il ne militait certes pas pour l'occitanisme parce que les différents niveaux de langue se côtoyaient de façon naturelle. Il écrit, quelque part dans ses Essais, qu'au cours de ses réflexions, si le français lui fait défaut, il a recours au gascon.
J'ai connu un intellectuel allemand, professeur d'université, qui parlait dialecte en famille. Il aurait été incongru de pratiquer le Hochdeutsch entre proches.
En France, c'est cette chasse aux langues vernaculaires, surtout à partir de la révolution, qui a engendré cette coupure entre patois et langue officielle, en y introduisant un sentiment de honte. Au seizième siècle, il n'était pas question d'abolir les dialectes.
Quant à Montaigne, il ne militait certes pas pour l'occitanisme parce que les différents niveaux de langue se côtoyaient de façon naturelle. Il écrit, quelque part dans ses Essais, qu'au cours de ses réflexions, si le français lui fait défaut, il a recours au gascon.
J'ai connu un intellectuel allemand, professeur d'université, qui parlait dialecte en famille. Il aurait été incongru de pratiquer le Hochdeutsch entre proches.
En France, c'est cette chasse aux langues vernaculaires, surtout à partir de la révolution, qui a engendré cette coupure entre patois et langue officielle, en y introduisant un sentiment de honte. Au seizième siècle, il n'était pas question d'abolir les dialectes.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
André, en dehors de tout parti pris je trouve votre analyse fort intéressante. Il me semble que le flamand a totalement disparu. La capitale de la Flandre a même été rebaptisée du nom français de Lille. Les Flamands, aujourd'hui bien francophones, ne paraissent pas souffrir de la situation, et restent néanmoins fidèles à leurs traditions folkloriques tout en se sentant bien français. C'est la démonstration que l'attachement aux origines n'est pas forcément lié à la pratique d'une langue.
Je reste prudent sur ce point ; n'ayant jamais été confonté au bilinguisme je ne peux pas juger. Mais la situation des Bretons, des Basques, etc. est peut-être différente.
Je reste prudent sur ce point ; n'ayant jamais été confonté au bilinguisme je ne peux pas juger. Mais la situation des Bretons, des Basques, etc. est peut-être différente.
Dernière modification par Jacques le ven. 26 avr. 2013, 11:22, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
À propos de l'amour des mots qui habite un académicien cités dans un autre sujet, il faut bien comprendre qu'il existe aussi dans les parlers populaires.
Si un habitant du Nord trouve qu'une maronne lui évoque beaucoup plus de choses qu'un pantalon, ou qu'un pousse-rassaque est bien plus imagé qu'un trombone (ce en quoi je le rejoins), on ne peut pas le blâmer. Ses mots vivent dans son esprit, les équivalents français lui paraissent artificiels.
Si un habitant du Nord trouve qu'une maronne lui évoque beaucoup plus de choses qu'un pantalon, ou qu'un pousse-rassaque est bien plus imagé qu'un trombone (ce en quoi je le rejoins), on ne peut pas le blâmer. Ses mots vivent dans son esprit, les équivalents français lui paraissent artificiels.
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(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Hippocampe
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- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
À noter une histoire intéressante que j'ai lue dans un livre d'Henriette Walter.
En 1914 beaucoup de régiments étaient constitués à l'aide d'un recrutement régional donc les soldats utilisaient leur langue ou patois local en plus du français pour bien se comprendre. Quand de nombreux soldats furent morts il fallut constituer de nouveaux régiments en prenant des soldats d'un peu partout. Ces soldats n'étant pas du même coin, ils ne pouvaient communiquer qu'en français. Cette époque fut donc une étape importante dans le développement en France du Français.
De sorte que cette action contre un ennemi de la France a contribué à unifier la France du point de vue linguistique comme certaines guerres unifient politiquement un peuple (la guerre de 70 pour les Allemands).
En 1914 beaucoup de régiments étaient constitués à l'aide d'un recrutement régional donc les soldats utilisaient leur langue ou patois local en plus du français pour bien se comprendre. Quand de nombreux soldats furent morts il fallut constituer de nouveaux régiments en prenant des soldats d'un peu partout. Ces soldats n'étant pas du même coin, ils ne pouvaient communiquer qu'en français. Cette époque fut donc une étape importante dans le développement en France du Français.
De sorte que cette action contre un ennemi de la France a contribué à unifier la France du point de vue linguistique comme certaines guerres unifient politiquement un peuple (la guerre de 70 pour les Allemands).
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Lille a toujours été francophone. Mes ancêtres lillois du Dix-huitième siècle se nomment Dugardin (du jardin), Le Clercq, Tiédrez, Lévesque, Mahieu, Duvocelle, Capron, Doignies. Les noms flamands n'apparaissent dans les registres d'état-civil qu'au dix-neuvième siècle.Jacques a écrit :André, en dehors de tout parti pris je trouve votre analyse fort intéressante. Il me semble que le flamand a totalement disparu. La capitale de la Flandre a même été rebaptisée du nom français de Lille.
Les précisions suivantes vous sont données sur cette page :
« Dès le milieu du IVe siècle, au déclin de l'empire romain d'Occident, des peuples Germains se sont installés au nord de la route Boulogne-sur-Mer-Cologne : la frontière linguistique passait alors au sud de Lille comme le signale la toponymie en hem de Wazemmes, Esquermes, Hellemmes, etc.4. Pourtant, Lille et ses environs appartiennent à la région historique de la Flandre romane, c'est-à-dire aux anciens territoires du comté de Flandre ne faisant pas partie de l'aire linguistique du flamand occidental, contrairement à Dunkerque ou Bailleul. Au XIe siècle, lors de la naissance de Lille, la frontière linguistique passait déjà à l'ouest de la ville5. Ainsi, à l'opposé d'une idée assez répandue, Lille n'a jamais été une ville de langue flamande, mais de dialectes romans. »
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
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- Hippocampe
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