Hypothèse

Avatar de l’utilisateur
Islwyn
Messages : 1492
Inscription : sam. 16 févr. 2013, 12:09
Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)

Message par Islwyn »

Voltaire croyait bien que le peuple était falot... :D
Quantum mutatus ab illo
Avatar de l’utilisateur
Claude
Messages : 9173
Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.

Message par Claude »

Jacques a écrit :[...] J'espère ne pas vous voler la vedette en expliquant aussi cela. [...]
Au contraire, ça m'arrange car j'avais oublié les détails.
Avatar de l’utilisateur
Claude
Messages : 9173
Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.

Message par Claude »

Islwyn a écrit :Voltaire croyait bien que le peuple était falot... :D
Il fallait y penser. :lol:
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

J’ai connu le falot comme lanterne portable bien avant l’adjectif falot. Mais je vois que le Larousse parle pour le premier d’une grande lanterne portable et ne fournit aucune photo. J’ai souvenir, en campagne, dans les années cinquante, d’un objet d’une vingtaine de centimètres de hauteur.
Avatar de l’utilisateur
Islwyn
Messages : 1492
Inscription : sam. 16 févr. 2013, 12:09
Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)

Message par Islwyn »

Le Petit Larousse illustré de 1905 porte une illustration :
http://dictionnaire1905.u-cergy.fr/inde ... er=Valider
Mon édition de 1966 en porte la même.
Quantum mutatus ab illo
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit :Quand on connaît l'explication de l'expression, il n'y a rien de bizarre.
C'est une allusion à une fable de Florian où le singe avait voulu donner un spectacle de lanterne magique, mais avait omis l'essentiel : Il n'avait oublié qu'une chose, c'était d'éclairer sa lanterne.
Il faut comprendre que la lanterne, pour projeter les images, s'éclairait de l'intérieur.
Quand on demande à quelqu'un : Éclairez ma lanterne, c'est une erreur, on devrait dire « Éclairez votre lanterne » (allumez-la, qu'on y voie plus clair dans vos propos).
Merci de ces explications, qu'il me semble lire pour la première fois.
Il n'empêche qu'"éclairer" paraît avoir dans cette expression un sens qu'il a perdu aujourd'hui, celui d'"allumer".
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

André (Georges, Raymond) a écrit :Il n'empêche qu'"éclairer" paraît avoir dans cette expression un sens qu'il a perdu aujourd'hui, celui d'"allumer".
Il a toujours eu le sens d'apporter de la lumière. Voici la définition de l'Académie dans son premier dictionnaire (1694) :
ESCLAIRER. v. n. impersonnel. Faire des esclairs. Il n'a fait qu'esclairer toute la nuit.
Esclairer. v. act. Illuminer, jetter, respandre de la lumiere. Le soleil esclaire la terre. ce flambeau esclaire toute la chambre. On dit aussi absolument. Le soleil esclaire. la lune n'esclairoit plus.
Il est aussi neutre, & sign. Apporter de la lumiere à quelqu'un, pour luy faire voir clair. Esclairez-moy. esclairez à Monsieur. esclairez. allez esclairer.

On peut interpréter ainsi le sens de la fable : quand vous entrez dans une pièce, vous l'éclairez en donnant de la lumière. La lanterne magique est une chambre noire percée d'un trou minuscule à l'avant. Vous placez un objet dans le fond et apportez un éclairage par un orifice où vous introduisez une ampoule électrique. La chambre est violemment éclairée et la lumière réfléchie par l'objet sort par le trou minuscule de l'avant. C'est évidemment le principe expérimental.
Dans un modèle plus évolué on met devant le trou un objectif, et une image est sur une lame de verre derrière l'objectif qui sera traversée par la lumière de l'intérieur. L'objectif redressera l'image pour qu'elle apparaisse à l'endroit sur l'écran. J'ai connu ces systèmes dans mon enfance. Mon père nous projetait ainsi des images, parfois en couleurs, en déposant des décalcomanies sur une lamelle en verre (plusieurs images étaient transférées sur le verre pour créer une série).
Donc, le singe devait bien éclairer sa lanterne.
Tapez lanterne magique dans google puis cliquez sur "images".
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Je comprends mieux !
Avatar de l’utilisateur
Lleolyn
Messages : 29
Inscription : mar. 08 janv. 2013, 16:49
Localisation : Dax / Fribourg

Message par Lleolyn »

Perkele a écrit :Éclaircir... ou éclairer ? :wink:
Je dirais alors qu'il m'a aidée à éclairer un problème que j'avais. :wink:

Merci pour les explication concernant l'expression "éclairer la lanterne" car je ne les connaissais pas du tout.

Je me permets une autre question sur les hypothétiques. En faisant des recherches, j'ai trouvé cette phrase sur un autre site : Si j'avais touché ma paie, je t'aurais invité au restaurant. Ils disent que la conséquence peut se situer dans le passé, présent et futur.

Pour moi ce serait du passé. Pour que la conséquence soit dans le présent ou le futur, j'aurais utilisé le conditionnel présent : "Si j'avais touché ma paie, je t'inviterais au restaurant".
Comme par exemple dans la phrase : " Si on avait entretenu régulièrement l'immeuble, il ne serait pas en si mauvais état".

Quelle différence faites-vous entre les 2 structures hypothétiques : si + plus-que-parfait + conditionnel passé et si + plus-que-parfait + conditionnel présent ?

Merci !
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Lleolyn a écrit : En faisant des recherches, j'ai trouvé cette phrase sur un autre site : Si j'avais touché ma paie, je t'aurais invité au restaurant. Ils disent que la conséquence peut se situer dans le passé, présent et futur.

Quelle différence faites-vous entre les 2 structures hypothétiques : si + plus-que-parfait + conditionnel passé et si + plus-que-parfait + conditionnel présent ?

Merci !
Ce sont des notions subjectives, c'est-à-dire ressenties, d'ordre psychologique et non rationnelles. Il n'y a donc pas de vérité « scientifique », mais en extrapolant on peut dire :
– si j'avais touché ma paye hier matin, je t'aurais invité au restaurant le soir même (passé) ;
– si j'avais touché ma paye ce matin, je t'aurais invité au restaurant ce jour à midi, c'est-à-dire tout de suite puisqu'il est 11 h 55 (présent) ;
– si j'avais touché ma paye ce matin je t'aurais invité dimanche prochain au restaurant (futur).
Pour moi c'est plus de la spéculation intellectuelle qu'autre chose, et c'est plutôt tiré par les cheveux.
Ce n'est pas ce genre de théorie qui fait avancer le schmilblick de la langue française.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit :[
– si j'avais touché ma paye ce matin je t'aurais invité dimanche prochain au restaurant (futur).
Votre manière de voir cette phrase hypothétique, Jacques, m’étonne grandement. Le conditionnel passé sert pour moi à exprimer des hypothèses dans le passé. Je me demande si la notion de futur que vous envisagez ici n’est pas due au sens du verbe « inviter » et au complément "dimanche prochain", qui concerne non plus le moment de l'invitation, mais sa conséquence. Si l’on conjugue le verbe « emmener » et non plus « inviter » dans la principale, on se rend bien compte que le conditionnel passé ne convient guère :
« Si j’avais touché ma paie ce matin, je t’emmènerais au restaurant dimanche prochain. » est bien préférable à « Si j’avais touché ma paie ce matin, je t’aurais emmené au restaurant dimanche prochain. » : je ressens cette dernière phrase comme fautive.
« Si j’avais touché ma paie ce matin, je t’aurais invité à manger au restaurant dimanche prochain » ne me gêne pas si l’on veut dire par là que l’invitation aurait été lancée, le cas échéant, peu après la paie, en tout cas avant le moment présent. Mais pour la clarté de la formulation et la correction grammaticale, je crois devoir ajouter « à manger », qui permet de bien distinguer l’invitation de la conséquence de son acceptation.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

ATTENTION. J'ai essayé d'expliquer ce que, d'un point de vue subjectif, les gens qui avancent cette théorie fumeuse avaient voulu exprimer, mais j'ai bien précisé que pour moi, ce sont des élucubrations (j'ai écrit spéculation intellectuelle) et que c'est tiré par les cheveux. Je n'adhère absolument pas à ces extravagances, qui font de la philosophie avec la grammaire.
Quand quelqu'un vous sort des fadaises, vous essayez de percer le mystère de son raisonnement parce que l'esprit humain est ainsi fait : il a besoin de comprendre.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Entièrement d'accord.
Avatar de l’utilisateur
Lleolyn
Messages : 29
Inscription : mar. 08 janv. 2013, 16:49
Localisation : Dax / Fribourg

Message par Lleolyn »

Merci vous m'avez ôté le doute ! :D

Ce forum est vraiment très agréable et d'une grande utilité pour la langue ! :wink:
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Lleolyn a écrit :Ce forum est vraiment très agréable et d'une grande utilité pour la langue ! :wink:
C'est gentil de nous dire cela, les compliments font toujours plaisir. N'hésitez pas à en user (je parle du forum).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Répondre