Un pantalon ou des pantalons
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Un pantalon ou des pantalons
Ma grand-mère disait "une paire de pantalons" et la maîtresse nous avait expliqué qu'il s'agissait d'un pantalon avec deux jambes...
Je me suis aperçue qu'en langage parlé j'employais aussi bien le pluriel que le singulier. Qu'en est-il pour vous ?
Je me suis aperçue qu'en langage parlé j'employais aussi bien le pluriel que le singulier. Qu'en est-il pour vous ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
À part les chaparejos (ou chaparajos) mexicains adoptés par les cow-boys du grand Ouest américain, les culottes, comme on les appelait autrefois, sont faites d'une seule pièce. Il est vrai que les Anglais et les Allemands en parlent au pluriel (respectivement trousers et Hosen, mais pantalon, mot d'origine italienne, ne nous évoque pas un tube de tissu.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Excusez-moi, JAA : le mot allemand a suivi et suit une évolution très proche de celle du français. Aujourd'hui on dit peu "die Hosen", dans l'espace germanophone, pour désigner le pantalon. Le mot s'est employé au pluriel jusque dans les années soixante du vingtième siècle, mais pas dans tous les milieux ni toutes les régions. De nos jours "die Hosen" correspond à plusieurs vêtements, à moins que l'on veuille produire un effet particulier.
Lorsque j'étais jeune enfant, j'ignorais tout du pantalon, ou des pantalons : je ne parlais que de culotte, au singulier. Ma mère aimait beaucoup Édith Piaf et je remarquai avec surprise que celle-ci parlait des culottes de cuir de "l'homme à la moto". À l'âge d'une dizaine d'années j'appris que ma culotte était aussi un pantalon et quelques années plus tard je constatai que certains parlaient de pantalons pour désigner... le mien ! Je n'ai personnellement jamais utilisé ces mots au pluriel quand il s'agit d'un seul vêtement.
Lorsque j'étais jeune enfant, j'ignorais tout du pantalon, ou des pantalons : je ne parlais que de culotte, au singulier. Ma mère aimait beaucoup Édith Piaf et je remarquai avec surprise que celle-ci parlait des culottes de cuir de "l'homme à la moto". À l'âge d'une dizaine d'années j'appris que ma culotte était aussi un pantalon et quelques années plus tard je constatai que certains parlaient de pantalons pour désigner... le mien ! Je n'ai personnellement jamais utilisé ces mots au pluriel quand il s'agit d'un seul vêtement.
Dernière modification par André (G., R.) le mer. 09 oct. 2013, 10:29, modifié 1 fois.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Je n'ai plus de lien en Allemagne, c'est pourquoi j'en suis resté à ce Hosen pluriel. Je sais quand même qu'au singulier, le mot désigne une sorte de tuyau, et que là où nous parlons de manche à air les Allemands disent Windhose.
Pour en revenir à la culotte, le mot ne désigne plus de nos jours qu'un survêtement. Mon arrière-grand-mère, comme bien d'autres, disait d'un coin de ciel bleu qu'il y avait de quoi faire une culotte de gendarme, et n'oublions pas les Sans-culottes, qui n'avaient rien d'indécent, mais qui portaient des pantalons, s'opposant à la noblesse qui portait ces culottes qui s'arrêtaient au dessous du genou pour laisser voir leurs bas de soie.
Pour en revenir à la culotte, le mot ne désigne plus de nos jours qu'un survêtement. Mon arrière-grand-mère, comme bien d'autres, disait d'un coin de ciel bleu qu'il y avait de quoi faire une culotte de gendarme, et n'oublions pas les Sans-culottes, qui n'avaient rien d'indécent, mais qui portaient des pantalons, s'opposant à la noblesse qui portait ces culottes qui s'arrêtaient au dessous du genou pour laisser voir leurs bas de soie.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
La culotte, de nos jours, est surtout un sous-vêtement, plutôt féminin (l'équivalent du slip pour les hommes).Jacques-André-Albert a écrit :Pour en revenir à la culotte, le mot ne désigne plus de nos jours qu'un survêtement. Mon arrière-grand-mère, comme bien d'autres, disait d'un coin de ciel bleu qu'il y avait de quoi faire une culotte de gendarme, et n'oublions pas les Sans-culottes, qui n'avaient rien d'indécent, mais qui portaient des pantalons, s'opposant à la noblesse qui portait ces culottes qui s'arrêtaient au dessous du genou pour laisser voir leurs bas de soie.
Le terme de culotte pour désigner un pantalon se trouve encore dans l'expression porter la culotte, qu'on emploie en parlant d'une femme qui a tendance à prendre toutes les décisions pour le couple à la place traditionnelle de l'homme. Il s'agit là de la culotte par opposition à la jupe, donc bien du pantalon.
Pour répondre à la question initiale du sujet, je n'ai pas le souvenir, moi non plus, d'avoir déjà entendu parler de pantalons au pluriel pour désigner un pantalon.
Le terme a-t-il un rapport direct avec Pantalone, le personnage de la Comedia del Arte ? Auquel cas, me semble-t-il, le singulier l'emporte.
Dans le même esprit, je porte la moustache. Non, des bacchantes ! Je n'ai jamais su choisir et je ne déments jamais mon interlocuteur qui dit "des moustaches".
Dans le même esprit, je porte la moustache. Non, des bacchantes ! Je n'ai jamais su choisir et je ne déments jamais mon interlocuteur qui dit "des moustaches".
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
J'ajoute que, dans mon enfance, les garçons portaient des culottes courtes, c'est à dire l'équivalent du pantalon, à fermeture éclair ou boutons sur le devant, éventuellement une ceinture, mais qui descendait jusqu'à mi-cuisses, voire au dessus des genoux. C'était donc le modèle court de l'ancienne culotte. L'expression est restée dans une publicité vantant le fromage des gastronomes en culottes courtes.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Il y a nettement une séparation médiane dans la pilosité de la lèvre supérieure, lèvre d'ailleurs composée de deux muscles, me semble-t-il, alors que l'inférieure n'en comprend qu'un. Cette séparation peut justifier le pluriel de moustache.GB-91 a écrit :Dans le même esprit, je porte la moustache. Non, des bacchantes ! Je n'ai jamais su choisir et je ne déments jamais mon interlocuteur qui dit "des moustaches".
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
Si je me souviens bien, durant toute mon enfance et mon adolescence, j'employais systématiquement le pluriel en partant du principe qu'il s'agissait d'une paire de pantalons.Perkele a écrit :Ma grand-mère disait "une paire de pantalons" et la maîtresse nous avait expliqué qu'il s'agissait d'un pantalon avec deux jambes...
Je me suis aperçue qu'en langage parlé j'employais aussi bien le pluriel que le singulier. Qu'en est-il pour vous ?
Actuellement, je crois que comme Perkele, j'emploie les deux. Je me laisse probablement influencer par mes interlocuteurs.
Chez nous, il y a aussi ce genre de culotte.Anne a écrit :
La culotte, de nos jours, est surtout un sous-vêtement, plutôt féminin (l'équivalent du slip pour les hommes).
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
La bouche n'est pas un sphincter, un sphincter se maintient fermé hermétiquement et s'ouvre sous une poussée. Les lèvres sont mues indépendamment et elle ne reste fermée que parce que nous faisons l'effort de la garder telle.Perkele a écrit :Il me semblait que la bouche était composée d'un seul muscle circulaire, comme tous les sphincters.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).