Vu/vus Verbe pronominal suivi d'un infintif
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
La grammaire de l'Académie française dit ceci :
« Dans les verbes pronominaux, le participe passé s'accorde avec le sujet, suivant la règle générale, quand l'auxiliaire conserve la valeur du verbe être.
...
Quand l'auxiliaire être a la valeur du verbe avoir, le participe s'accorde avec son complément direct ou reste invariable selon la règle générale :
Ils se sont coupés (ils ont coupé soi)
Ils se sont coupé du pain (ils ont coupé pour eux)
Ils se sont nui gravement (ils ont nui à eux)
Elles se sont frayé une route (elles ont frayé pour elles)
L'usage seul, et non la logique, a décidé que le participe des verbes se rire, se plaire est toujours invariable, tandis que le participe des verbes s'apercevoir, s'aviser, se taire s'accorde toujours avec le sujet. »
Le verbe voir n'est pas mentionné. Je pense qu'il ne constitue pas une exception à la règle.
« Dans les verbes pronominaux, le participe passé s'accorde avec le sujet, suivant la règle générale, quand l'auxiliaire conserve la valeur du verbe être.
...
Quand l'auxiliaire être a la valeur du verbe avoir, le participe s'accorde avec son complément direct ou reste invariable selon la règle générale :
Ils se sont coupés (ils ont coupé soi)
Ils se sont coupé du pain (ils ont coupé pour eux)
Ils se sont nui gravement (ils ont nui à eux)
Elles se sont frayé une route (elles ont frayé pour elles)
L'usage seul, et non la logique, a décidé que le participe des verbes se rire, se plaire est toujours invariable, tandis que le participe des verbes s'apercevoir, s'aviser, se taire s'accorde toujours avec le sujet. »
Le verbe voir n'est pas mentionné. Je pense qu'il ne constitue pas une exception à la règle.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Non ce n'est pas curieux ; ils se sont vus mourir, vieillir, etc. : ils se sont vus eux-mêmes en train de mourir, de partir... C'est le sujet qui subit une action exercée en quelque sorte par lui-même. Ils se sont vu attribuer un prix, ils se sont vu interdire l'accès par quelqu'un : le sujet subit l'action exercée de l'extérieur.Marc81 a écrit :Voilà qui est curieux...Jacques a écrit :Ils se sont vu suivi d'un infinitif est toujours invariable
"Les deux autres se sont vus mourir" (Bossuet).
"Elle s'est vue vieillir" (Marmontel).
C'est la même chose que : elles se sont laissées tomber, elles se sont laissé arrêter.
Je m'étonne que vous en soyez surpris. Je me suis peut-être un peu mal expliqué : en ce moment je croule sous les ennuis d'informatique, et je viens en coup de vent sur l'ordinateur de ma femme. Je n'ai pas eu le temps de peaufiner.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Le comportement de Mickaël est déroutant et choquant. Un forum est un lieu de discussions et d'échanges. Il n'a jamais participé à nos discussions, et vient ici comme on s’adresse à un bureau de renseignements. Il surgit de temps à autre pour demander quelque chose qui doit lui être utile sur un plan professionnel.
Puis il disparaît sans remercier les amateurs qui ont donné de leur temps et de leur peine, qui ont fait des recherches pour l'aider. Sans faire savoir si les réponses lui conviennent. On dirait que nous ne sommes pour lui que des objets utilitaires : on ne dit pas merci à un annuaire, une encyclopédie ou un distributeur automatique.
Plusieurs membres s'en sont émus et lui en ont fait la remarque, mais il n'en a pas tenu compte et n'a pas changé ses manières. S'il persiste ainsi, plus personne ne se donnera bientôt le mal de chercher à lui rendre service et ses questions resteront sans suite.
Puis il disparaît sans remercier les amateurs qui ont donné de leur temps et de leur peine, qui ont fait des recherches pour l'aider. Sans faire savoir si les réponses lui conviennent. On dirait que nous ne sommes pour lui que des objets utilitaires : on ne dit pas merci à un annuaire, une encyclopédie ou un distributeur automatique.
Plusieurs membres s'en sont émus et lui en ont fait la remarque, mais il n'en a pas tenu compte et n'a pas changé ses manières. S'il persiste ainsi, plus personne ne se donnera bientôt le mal de chercher à lui rendre service et ses questions resteront sans suite.
Dernière modification par Jacques le jeu. 19 déc. 2013, 16:14, modifié 3 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est un verbe faussement pronominal, ce n'est pas un pronominal réfléchi ou réciproque, personne n'exerce une action sur soi-même ou sur autrui. Grammaticalement c'est la même chose que elles se sont fait confirmer le rendez-vous. Il n'y a pas de COD, et seul le COD peut commander un accord.Valérie a écrit :Hanse donne : "Il se sont vus mourir", avec l'accord classique du participe passé suivi d'un infinitif. Je n'ai trouvé nulle part cette invariabilité comme règle ?
Quand on dit elles se sont vues mourir, la question : elles ont vu qui ? entraîne la réponse : elles-mêmes représenté par le pronom se, qui est COD placé avant. Dans elles se sont vu attribuer un prix, il n'y a pas de COD, elles ont vu qui ou quoi ? Rien.
La règle que vous cherchez est celle du COD.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Bis repetita placent. J'ai déjà eu l'occasion, il n'y a pas si longtemps, sur un autre fil, de citer une phrase comportant un accord fautif du participe vu. En voici une nouvelle : La « mule » s'est vue infliger une amende de 100 000 roupies (dans un journal). Ce n'est pas la « mule » qui inflige l'amende, on la lui inflige (on l'inflige à elle) : « s' », qui vaut « à elle », n'est donc pas COD de voir, mais COS d'infliger, ce qui exclut l'accord du participe vu. Phrase correcte : La « mule » s'est vu infliger une amende de 100 000 roupies.
Jacques proposait ci-dessus deux phrases intéressantes à cet égard :
Elle s'est laissé arrêter.
Elle s'est laissée tomber.
Pourquoi accorde-t-on laissée devant tomber, tandis que ce participe est invariable devant arrêter ? Il ne s'agit pas exactement de savoir si l'on a ou non à faire à des verbes pronominaux, il est préférable de se demander de quel verbe le pronom est éventuellement COD. « Elle s'est laissé arrêter » signifie « Elle a laissé arrêter elle-même » (c'est « arrêter » qui a « s' » pour COD, ce pronom ne remplit alors aucune fonction par rapport à « laissé ») ; tandis que dans « Elle s'est laissée tomber », « s' » est COD de laisser, tomber étant intransitif.
Donc : « Elle s'est laissé arrêter » et « Elle s'est vu infliger une amende » ont grammaticalement à la fois une similitude et une différence. Similitude : « s' » n'est pas complément de laisser, ce qui rend impossible l'accord du participe. Différence : « s' » est COD (d'arrêter) dans la première, il est COS (d'infliger) dans la seconde.
Jacques proposait ci-dessus deux phrases intéressantes à cet égard :
Elle s'est laissé arrêter.
Elle s'est laissée tomber.
Pourquoi accorde-t-on laissée devant tomber, tandis que ce participe est invariable devant arrêter ? Il ne s'agit pas exactement de savoir si l'on a ou non à faire à des verbes pronominaux, il est préférable de se demander de quel verbe le pronom est éventuellement COD. « Elle s'est laissé arrêter » signifie « Elle a laissé arrêter elle-même » (c'est « arrêter » qui a « s' » pour COD, ce pronom ne remplit alors aucune fonction par rapport à « laissé ») ; tandis que dans « Elle s'est laissée tomber », « s' » est COD de laisser, tomber étant intransitif.
Donc : « Elle s'est laissé arrêter » et « Elle s'est vu infliger une amende » ont grammaticalement à la fois une similitude et une différence. Similitude : « s' » n'est pas complément de laisser, ce qui rend impossible l'accord du participe. Différence : « s' » est COD (d'arrêter) dans la première, il est COS (d'infliger) dans la seconde.
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Avec « sanctionner » – son participe –, « s' » devient COD : c'est l'objet même, en négatif, de ce sur quoi j'ai souhaité revenir !Leclerc92 a écrit :Mais on pourrait avoir : La « mule » s'est vue sanctionnée d'une amende de 100 000 roupies.
Il y a probablement eu confusion entre les deux constructions.
Mais alors, n'auriez-vous pas oublié un E à la fin de « vu » ? De toute manière, j'ai bien expliqué que c'est à la « mule » que l'amende est infligée !Islwyn a écrit :À moins que, dans votre exemple « Elle s'est vu infliger une amende », ce ne soit elle qui a infligé cette fameuse amende..., où il y aurait bien accord du participe passé de voir avec le sujet elle.
Dernière modification par André (G., R.) le mar. 26 sept. 2017, 11:14, modifié 1 fois.