Risque et danger

Message par **Perkele** » jeu. 19 déc. 2013, 8:36

De nouveau fort employés lors de débats sur le récent incident mettant en cause la viande de chevaux ayant servi à la fabrication de sérum, je m'aperçois que ces mots ne sont plus compris.

"Risque" et "danger", que l'on s'acharne à qualifier de "potentiel" ou d'"éventuel", semblent compris comme "accident", "catastrophe" "malheur", "tragédie"... en somme ce qui arrive de néfaste, alors qu'ils n'expriment que le forte éventualité d'un accident.

J'ai même entendu "Cette viande représente l'éventualité d'un risque potentiel" ce qui revient à provoquer la panique dans les foyers alors que cette phrase signifie que la viande est à 99,9 % sans danger.

Un danger ou un risque n'"arrivent" pas. Avec ces deux mots, on désigne un ensemble de circonstances qui font craindre un accident. L'accident est potentiel, le risque ou le danger ne le sont pas, ils existent.

Jacques · Message par **Jacques** » jeu. 19 déc. 2013, 8:49

Risque potentiel, danger potentiel sont des pléonasmes ou au moins de fortes redondances puisqu'ils contiennent en eux-mêmes l'énoncé d'une éventualité, que l'adjectif potentiel exprime également. C'est bien ce que vous voulez dire ?
On entend tellement de sottises qu'on finit par ne plus remarquer les fautes. L'esprit d'analyse s'émousse.

Message par **Perkele** » jeu. 19 déc. 2013, 9:25

L'association "risque potentiel" et "danger potentiel" voire "éventuel" sont certes des pléonasmes, mais ce que je trouve pire c'est le détournement de sens des mots "risque" et "danger" qui deviennent des conséquences alors qui sont des causes (éventuelles en l'occurrence).

Jacques · Message par **Jacques** » jeu. 19 déc. 2013, 9:38

Pléonasme et impropriété sont les deux mamelles des ignorants.

Message par **Perkele** » jeu. 19 déc. 2013, 10:51

Ignorants qui font école, malheureusement.

Jacques · Message par **Jacques** » jeu. 19 déc. 2013, 10:55

Perkele a écrit :Ignorants qui font école, malheureusement.

Je me pose depuis longtemps la question : pourquoi les mauvais exemples s'imposent-ils considérablement mieux
que les bons ?

Message par **Perkele** » jeu. 19 déc. 2013, 12:21

J'ai pu constater que ce qui semble nouveau à certains leur apparaît comme une correction de leur mauvaise habitude et, sans vérifier, ils suivent.

Il y a sans doute d'autres explications.

Jacques · Message par **Jacques** » jeu. 19 déc. 2013, 12:42

C'est probable, mais il y a quelque chose de pernicieux dans ce comportement qui consiste a adopter spontanément un usage fautif, et à rester imperméable à ce qui est correct.

André (G., R.)

À la télévision et à la radio les pléonasmes pullulent, on y entend fréquemment "L'État n'ajoute rien de plus", "Vous allez retrouver une seconde jeunesse", "Vous mangez deux repas"... Le plus caricatural est peut-être "au jour d'aujourd'hui". Mais parmi ceux qui m'irritent particulièrement j'allais oublier "Il y a deux ans en arrière" !

Jacques · Message par **Jacques** » jeu. 19 déc. 2013, 13:36

Ceux-là en effet sautent aux yeux, mais il y en a, hélas ! des quantités d'autres. Je l'ai déjà dit ici, ce qui m'irrite au plus haut point est cette habitude de dire les jeunes enfants, les jeunes adolescents, les jeunes bébés.

André (G., R.)

Je ne suis pas gêné par contre à voir que l'on parle d'un vieil adolescent à propos de tel chanteur de soixante ans ! (Oxymore, je crois)

André79 · Message par **André79** » jeu. 19 déc. 2013, 14:22

Jacques, vous parlez des jeunes adolescents, je pense que voulez dire des mineurs de moins de 18 ans ...
Je n'ai rien inventé :c'est ce que je vois en faisant des courses et en plus il est bien spécifié que la vente d'alcool leur est interdite ...

Jacques · Message par **Jacques** » jeu. 19 déc. 2013, 14:31

Mineurs de moins de 18 ans est aussi un pléonasme courant, je l'avais perdu de vue. Un qui s'impose de plus en plus : 18 heures du soir (ou un autre chiffre).

Jacques · Message par **Jacques** » jeu. 19 déc. 2013, 14:42

André (G., R.) a écrit :Je ne suis pas gêné par contre à voir que l'on parle d'un vieil adolescent à propos de tel chanteur de soixante ans ! (Oxymore, je crois)

Je ne suis pas spécialiste, mais j'hésite. L'oxymore présente une fausse contradiction, où l'un des termes est au sens propre et l'autre au sens figuré (un cousin éloigné qui habite à côté de chez moi). Ici les deux mots sont au sens propre, ne pourrait-on pas parler d'une antinomie humoristique ?

André (G., R.)

Jacques a écrit : Un qui s'impose de plus en plus : 18 heures du soir (ou un autre chiffre).

La Bourgogne serait-elle en avance sur les Pays de la Loire ? Celui-là ne m'est guère encore familier.
Je ne suis pas plus que vous spécialiste des oxymores ! Larousse annonce "Rapprochement de deux mots qui semblent contradictoires" et donne comme exemple "un silence éloquent", qui ne me semble pas très différent du vieil adolescent dans son mode de formation.