Jusqu'à tant que
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Jusqu'à tant que
C'est ce qu'écrit la traductrice d'un roman anglais publié en 2005. J'ai failli sauter au plafond en lisant cette locution conjonctive une première fois. Je l'ai cherchée sur la Toile après l'avoir lue à nouveau un peu plus loin dans le texte. Et j'ai constaté à mon grand étonnement que ladite traductrice n'était pas la seule à l'utiliser, malgré son incorrection que personne ne semble contester. Employez-vous « jusqu'à temps que » ? « Jusqu'à ce que » n'est-il pas largement préférable ?
- Jacques
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Je n'ai jamais utilisé cette formule, qui pour moi relèverait d'un usage populaire.
J'en trouve une mention dans le Robert des difficultés, selon qui c'est un archaïsme ou un régionalisme. Il cite un écrivain appelé E. Henriot : « Plusieurs années s'écoulèrent ainsi, grâce aux subventions d'Estelle, jusqu'à tant que la mère mourût. »
Selon Hanse, jusqu'à tant que « ...se rencontre dans la langue classique et chez de très grands écrivains modernes. L'expression paraît aujourd'hui soit affectée, soit dialectale. » Il ajoute, à mon grand étonnement, car je n'avais pas connaissance de cette possibilité : « La graphie jusqu'à temps que est nettement vieillie. »
J'en trouve une mention dans le Robert des difficultés, selon qui c'est un archaïsme ou un régionalisme. Il cite un écrivain appelé E. Henriot : « Plusieurs années s'écoulèrent ainsi, grâce aux subventions d'Estelle, jusqu'à tant que la mère mourût. »
Selon Hanse, jusqu'à tant que « ...se rencontre dans la langue classique et chez de très grands écrivains modernes. L'expression paraît aujourd'hui soit affectée, soit dialectale. » Il ajoute, à mon grand étonnement, car je n'avais pas connaissance de cette possibilité : « La graphie jusqu'à temps que est nettement vieillie. »
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Ernest de la Coquecigrue
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L'indulgence de Hanse est surprenante. La plupart des dictionnaires et des grammaires ne mentionnent même pas la graphie « jusqu'à temps que ». Selon Bruno Dewaele, elle résulte d'une incompréhension (Ne dites plus : jusqu'à tant que...) ; Grevisse mentionne aussi cette orthographe et la présente comme un abus d'écriture (§1136 - Les mots de liaison).
- Jacques
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Je ne crois pas. Bien que cette graphie soit contestée par certains spécialistes, elle est acceptée par la majorité d'entre eux. Mais il est admis qu'on puisse écrire autant pour moi qui s'est imposé dans l'usage.Islwyn a écrit :À comparer donc au célèbre au temps pour moi !
Dernière modification par Jacques le mar. 13 mai 2014, 12:30, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Claude
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- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Dans ce lien je viens de découvrir qui pis est alors que j'aurais dit qui plus estErnest de la Coquecigrue a écrit :[...] Selon Bruno Dewaele, elle résulte d'une incompréhension (Ne dites plus : jusqu'à tant que...) [...]
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'aimerais avoir le contexte, c'est-à-dire la phrase entière.Claude a écrit :Dans ce lien je viens de découvrir qui pis est alors que j'aurais dit qui plus estErnest de la Coquecigrue a écrit :[...] Selon Bruno Dewaele, elle résulte d'une incompréhension (Ne dites plus : jusqu'à tant que...) [...]
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'étais mal réveillé.
Bruno Dewaele est une référence en matière de français. Telle que sa phrase est construite, je ne vois rien à y redire.
Pour moi, qui pis est n'a pas le même sens que qui plus est, synonyme de « en outre ». Qui plus est signifie qu'il y a un petit quelque chose à ajouter, c'est un renforcement. Qui pis est représente un superlatif : « mais le pire est que... ».
Bruno Dewaele est une référence en matière de français. Telle que sa phrase est construite, je ne vois rien à y redire.
Pour moi, qui pis est n'a pas le même sens que qui plus est, synonyme de « en outre ». Qui plus est signifie qu'il y a un petit quelque chose à ajouter, c'est un renforcement. Qui pis est représente un superlatif : « mais le pire est que... ».
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
C'est une affaire de sens des mots, en effet, la grammaire n'est pas en cause. Bruno Dewaele transforme plaisamment l'expression consacrée « qui plus est » pour exprimer une idée différente, comme vous l'avez expliqué, Jacques. Toutefois « pis », dans l'emploi qu'en fait M. Dewaele, m'apparaît davantage comme un comparatif que comme un superlatif.