Le bon jus
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Le bon jus
Lorsque j’étais enfant, si les adultes parlaient d’un jus, il s’agissait d’un café et du jus signifiait du courant électrique. Deux emplois un peu familiers du mot. Quand jus avait alors son sens d’origine, il n’était quasiment jamais employé sans complément : on disait du jus de pomme, un jus de tomate, le jus du poulet rôti, un bon jus de légumes…
Sous l’influence de l’anglais et peut-être aussi de l’allemand on lit et entend depuis quelques années jus seul dans le sens jus de fruit. Je me suis interrogé brièvement un jour lorsqu’une Allemande en compagnie de laquelle j’étais dans un bar me dit en français vouloir commander un jus : elle pensait à un jus de fruit et n’avait sans doute jamais appris l’autre sens du mot qui me vint pourtant d’abord à l’esprit. Le contact avec les langues étrangères ramène-t-il notre mot dans le droit chemin ?
Quoi qu’il en soit, son sens continue de dépendre du contexte et, à des degrés divers, de son déterminant. Voici ce que je comprends aujourd’hui :
L’électricité fonctionne bien chez moi, pour : J’ai du jus.
Allons boire un café ensemble, pour : On va prendre un jus ?
Rien n’a été ajouté à nos jus de fruits, pour : Nos jus sont parfaitement naturels.
Mais tout le monde ne ressent peut-être pas cela comme moi.
Sous l’influence de l’anglais et peut-être aussi de l’allemand on lit et entend depuis quelques années jus seul dans le sens jus de fruit. Je me suis interrogé brièvement un jour lorsqu’une Allemande en compagnie de laquelle j’étais dans un bar me dit en français vouloir commander un jus : elle pensait à un jus de fruit et n’avait sans doute jamais appris l’autre sens du mot qui me vint pourtant d’abord à l’esprit. Le contact avec les langues étrangères ramène-t-il notre mot dans le droit chemin ?
Quoi qu’il en soit, son sens continue de dépendre du contexte et, à des degrés divers, de son déterminant. Voici ce que je comprends aujourd’hui :
L’électricité fonctionne bien chez moi, pour : J’ai du jus.
Allons boire un café ensemble, pour : On va prendre un jus ?
Rien n’a été ajouté à nos jus de fruits, pour : Nos jus sont parfaitement naturels.
Mais tout le monde ne ressent peut-être pas cela comme moi.
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Bernard_M a écrit : Sans doute l'ami bidasse, l'était-il lui aussi. Lui pour lequel c'était du peu au jus...
:D
Déformation professionnelle ?
Bernard_M a écrit :On pourrait ajouter à cette liste : le jus de chaussettes pour désigner un café de piètre goût.
Il se pourrait même que le jus désignant le café en général vienne de ce jus de chaussettes !
- Jacques
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Voilà, voilà, voilà ! (battologie, voir FAQ)Claude a écrit :Alors Jacques, combien au jus avant la liste ?
Il n'y en a pas autant que je l'avais estimé, on se laisse toujours impressionner au premier jus, mais cette petite liste vaut le jus ; ce sont en fait les développements et exemples commentés qui grossissent le sujet :
– Étendue d’eau : Se foutre au jus, se jeter à l’eau ;
– Au jus ! : Debout, c’est l’heure du petit déjeuner ;
– Jus, délai. La quille c’est du 15 au jus ; la libération (des obligations militaires) c’est dans deux semaines ;
– Jus de chique ou de navet, manque de courage : Il a du jus de navet dans les veines ;
– Jus de groseille, situation périlleuse : Visez un peu dans quel jus de groseille vous vous êtes filés les mecs !
– Dans son jus, dans son milieu habituel : À Paris, loin de son jus, il était perdu ;
– Mariner dans son jus, s’éterniser dans une situation difficile ;
– C’est le même jus (le même tabac), c’est la même chose ;
– Jeter du jus (abrégé en – en jeter) : faire belle impression, avoir fière allure : Avec son costume tout neuf il jetait du jus ;
– Premier, second jus : soldat de première ou seconde classe.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Puisqu'il s'agit de l'abréviation plaisante d'un grade, je me sens obligé d'en évoquer une autre que l'anglomanie cherche à tout prix à nous imposer depuis des années : cap'tain'. Aucun soldat français n'a jamais dit cela, à ma connaissance, j'ai toujours entendu « pitaine » pour capitaine. Et « géné » pour général.
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