de gagnée

Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4645
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Je pense que le de est obligatoire, sur le modèle de « un de trop », « un de plus ».
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

« De trop », « de plus » et « de moins » ne méritent-ils pas qu'on les traite à part, du fait que « de » peut y être remplacé par « en », préposition non utilisable dans les tournures comme « un de perdu » ?
Avatar de l’utilisateur
dallia
Messages : 43
Inscription : sam. 14 févr. 2015, 22:51

Message par dallia »

Merci à Claude pour la rectification du titre, je n'avais pas reçu les nouvelles notifications sur le sujet.

Dans certaines expressions, le "de" est peut-être une survivance de patois ou d'expressions populaires ?
Avatar de l’utilisateur
Islwyn
Messages : 1492
Inscription : sam. 16 févr. 2013, 12:09
Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)

Message par Islwyn »

Je me demande si ce de explétif ou servant de liant phonétique ne figure le plus souvent après une indication de nombre ou de quantité :

Il y eut cent hommes de tués (Littré)
Il y aurait... bien des poissons de cuits (Diderot)
Il y avait eu six mille Barbares de tués (Flaubert)
Dès que j'aurai un moment de libre (Dumas fils)
Voilà une classe de passée (Fromentin)
Il y a un pari d'engagé (Romains)
Encore une journée de perdue pour le travail (Mauriac)

À plus forte raison, si l'expression comporte le pronom en l'adjectif ou le participe passé suivant est introduit par de :

Sur cent habitants, il y en a deux de riches (Littré)
Sur dix, il n'y en avait pas un de bon (Académie)
Des livres, j'en ai beaucoup de brochés ; je n'en ai que quelques-uns de reliés (Taine)

Tous mes exemples sont tirés du Bon Usage de Grevisse, qui ajoute :

« L'adjectif est obligatoirement introduit par de dans : la médecine n'a de certain que les espoirs trompeurs qu'elle nous donne (Renard) ; il n'y a de divin que la pitié (Bloy). »

J'ajoute tardivement que la présence de de peut signifier que le nombre indiqué n'englobe pas la totalité des choses ou personnes décrites :

il y avait dix voyageurs de blessés peut signifier qu'il y avait plus de dix voyageurs, mais que les autres ne furent pas blessés ;
il y avait dix voyageurs blessés n'implique pas la présence d'autres voyageurs non blessés ;
j'ai une heure de libre aujourd'hui implique que toutes les autres heures de la journée sont occupées ;
j'ai une heure libre aujourd'hui ne dit pas si les autres heures de la journée sont occupées ou non.
Quantum mutatus ab illo
Avatar de l’utilisateur
dallia
Messages : 43
Inscription : sam. 14 févr. 2015, 22:51

Message par dallia »

Voilà une autre remarque intéressante et pertinente.
Répondre