"On" et la concordance
"On" et la concordance
Bonjour tout le monde,
Disons qu'on est un groupe de professeurs. Quelle est la phrase correcte :
- On est professeur.
OU
- On est professeurs.
Moi, je trouve la deuxième plus logique.
Disons qu'on est un groupe de professeurs. Quelle est la phrase correcte :
- On est professeur.
OU
- On est professeurs.
Moi, je trouve la deuxième plus logique.
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion.
- Jacques-André-Albert
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Bonjour Gihad,
Les deux sont logiques, si on se rappelle que le pronom « on » a aussi le sens indéfini dont l'équivalent pourrait être « tout le monde » ou « n'importe qui ».
Le sens « nous » est plus récent mais n'a pas totalement éclipsé l'autre.
Donc on est professeur peut être utilisé dans une phrase telle que « chez les Dupont, on est boucher de père en fils », sans préciser de qui il s'agit.
Si on fait partie de la famille Dupont, on peut écrire « chez les Dupont, on est bouchers de père en fils », c'est à dire « nous sommes bouchers de père en fils ».
Les deux sont logiques, si on se rappelle que le pronom « on » a aussi le sens indéfini dont l'équivalent pourrait être « tout le monde » ou « n'importe qui ».
Le sens « nous » est plus récent mais n'a pas totalement éclipsé l'autre.
Donc on est professeur peut être utilisé dans une phrase telle que « chez les Dupont, on est boucher de père en fils », sans préciser de qui il s'agit.
Si on fait partie de la famille Dupont, on peut écrire « chez les Dupont, on est bouchers de père en fils », c'est à dire « nous sommes bouchers de père en fils ».
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Re: "On" et la concordance
Il me semble que ce n'est pas une question de logique, mais de sens que l'on veut donner à ces phases.Gihad a écrit :Bonjour tout le monde,
Disons qu'on est un groupe de professeurs. Quelle est la phrase correcte :
- On est professeur.
OU
- On est professeurs.
Moi, je trouve la deuxième plus logique.
Dans la première, je mets l'accent sur le métier en général, dans la seconde sur les personnes qui l'exercent. Cela rejoint ce que souligne Jacques-André.
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- Jacques-André-Albert
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- Jacques-André-Albert
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C'est une question de niveau de langue. À l'écrit, ou dans un souci de qualité à l'oral, le nous s'impose. Dans un contexte plus familier, il peut paraître affecté ou distant, là ou le pronom on est entré dans l'usage.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Islwyn
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Permettez-moi de vous faire part de ma confusion, lors d'une de mes premières visites en France (je parle des années 1960) : en m'entendant dire par un ami de fraîche date « on est allé au cinéma cet après-midi », j'ai vainement cherché à comprendre de qui il parlait. Il voulait dire : « je suis allé avec des amis au cinéma... ».
Quantum mutatus ab illo
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N'avez-vous pas voulu dire « cet emploi fautif d'« on » » ?Yeva Agetuya a écrit :Mais il ne faut pas entériner cet emploi fautif de nous !
Il me semble qu'en parlant de niveau de langue, JAA, vous avez bien résumé la situation. Je crois par ailleurs avoir déjà eu l'occasion de dire combien les étrangers, à mon grand étonnement, s'accommodent facilement du pronom « on » remplaçant « nous ». D'autre part le pronom personnel « tu » prend de plus en plus souvent la valeur impersonnelle impartie normalement à « on » : mon voisin de seize ans, qui me vouvoie, provoque chez moi un étonnement bref quand il en va ainsi lorsqu'il me parle.
- Jacques-André-Albert
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Oui, c'est une manie récente, peut-être due à l'influence de l'anglais, où on perçoit, à tort le pronom « you » comme la deuxième personne du singulier.André (G., R.) a écrit :D'autre part le pronom personnel « tu » prend de plus en plus souvent la valeur impersonnelle impartie normalement à « on » : mon voisin de seize ans, qui me vouvoie, provoque chez moi un étonnement bref quand il en va ainsi lorsqu'il me parle.
Je rencontre aussi ces situations étonnantes où des personnes se mettent à vous tutoyer en se parlant à elles-mêmes.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Yeva Agetuya
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Sans avoir fait la moindre étude sérieuse du phénomène, j'imagine deux raisons au passage de nous à on :
1 - Depuis longtemps, dans certains emplois la limite entre les deux sens pouvait être ressentie comme floue. « On a eu du beau temps en juillet en Vendée » me paraît facilement susceptible de passer de « Il y a eu du beau temps... » à « Nous avons eu du beau temps... »
2 - Cela a été dit et redit, la paresse est rarement hors de cause dans ce genre de phénomène : « On a bien mangé » est plus court que « Nous avons bien mangé ».
1 - Depuis longtemps, dans certains emplois la limite entre les deux sens pouvait être ressentie comme floue. « On a eu du beau temps en juillet en Vendée » me paraît facilement susceptible de passer de « Il y a eu du beau temps... » à « Nous avons eu du beau temps... »
2 - Cela a été dit et redit, la paresse est rarement hors de cause dans ce genre de phénomène : « On a bien mangé » est plus court que « Nous avons bien mangé ».