Je vous assure que...

Répondre
Champernoon
Messages : 30
Inscription : mar. 05 janv. 2016, 14:27

Je vous assure que...

Message par Champernoon »

Bonjour,
Il m'a toujours semblé que l'expression "assurer quelqu'un que" était aussi naturelle que les formules "assurer quelqu'un de" ou "assurer à quelqu'un que". Or d'après le TLF la première est vieillie ou littéraire. Qu'en pensez-vous ?

La phrase "je consacrai tous mes efforts à assurer ces braves gens qu'on les aime beaucoup là d'où je viens" est-elle correcte et naturelle à vos yeux ? (vous avez aussi le droit de commenter la concordance des temps, mais c'est un autre problème).

Cordialement.
Avatar de l’utilisateur
Leclerc92
Messages : 5696
Inscription : jeu. 29 nov. 2012, 17:06

Message par Leclerc92 »

En dehors de la concordance des temps qui n'est pas respectée, l'emploi de "assurer que" me paraît parfaitement naturel, même si le TLF le note "vieilli". L'Académie le considère seulement comme littéraire. J'en conclus sans surprise que ce qui est vieilli et littéraire me paraît naturel !
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Re: Je vous assure que...

Message par André (G., R.) »

Champernoon a écrit :La phrase "je consacrai tous mes efforts à assurer ces braves gens qu'on les aime beaucoup là d'où je viens" est-elle correcte et naturelle à vos yeux ? (vous avez aussi le droit de commenter la concordance des temps, mais c'est un autre problème).
Mais le respect de la concordance des temps n'est pas, me semble-t-il, « un autre problème » ! Je crois qu'il concourt au contraire à la correction.
Comme vous, Leclerc92, je n'imaginais pas que l'on pût considérer comme littéraires les tournures « assurer que » et « assurer de ».
« Là d'où je viens » est d'une syntaxe irréprochable, mais je le trouve un peu lourd.
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 12918
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Je ne trouve rien à redire aux temps employés :

"je consacrai tous mes efforts" à un l'instant précis du passé où se situe l'action.

"à assurer ces braves gens qu'on les aime beaucoup là d'où je viens" hier, aujourd'hui et demain (présent de vérité générale).
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Évidemment le contexte manque. Mais je ne ressens pas « qu'on les aime beaucoup » comme un présent de vérité générale, à la différence de « Tout le monde savait que la Terre est ronde ». Les « braves gens » étant mortels, l'amour qu'on leur portait ne pouvait, me semble-t-il, qu'être provisoire. Je préfère nettement : « Je consacrai tous mes efforts à assurer ces braves gens qu'on les aimait... » Et le passé simple consacrai va probablement dans le même sens.
Avatar de l’utilisateur
Leclerc92
Messages : 5696
Inscription : jeu. 29 nov. 2012, 17:06

Message par Leclerc92 »

Et le "là d'où je viens" n'est plus forcément le même que le "là d'où je venais", qu'on aurait en principe attendu dans la phrase.
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 12918
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

"Là d'où je viens", n'est-ce pas une façon de dire "dans mon pays" et non pas une façon de désigner un lieu où l'on était provisoirement ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Leclerc92
Messages : 5696
Inscription : jeu. 29 nov. 2012, 17:06

Message par Leclerc92 »

Oui, le plus souvent, mais sans contexte, c'est quand même un peu ambigu, et cela ne justifie pas, de toute façon, le non respect de la concordance des temps. Je préfère donc :
"je consacrai tous mes efforts à assurer ces braves gens qu'on les aimait beaucoup là d'où je venais"

En parcourant la Toile, je tombe sur une chanson de Julie Zenatti, avec comme paroles :
De là d'où je viens on parle fort
On s'agite pour un rien sans effort
http://www.paroles.net/julie-zenatti/pa ... ymRWSd4.99
Il y a un fort goût de pléonasme, non ?
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 12918
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Ce qu'on m'a appris sur la concordance des temps (peut-être à tort, je ne suis pas fermée à la critique) c'est que chacun des temps des verbes de la phrase exprime un moment, une durée, une répétition... par rapport aux autres.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Champernoon
Messages : 30
Inscription : mar. 05 janv. 2016, 14:27

Message par Champernoon »

Puisque c'est la concordance des temps qui vous inspire, et pour corser les choses, figurez-vous que dans la phrase originale (que j'ai un peu simplifiée), l'auteur précise qu'on aime beaucoup les braves gens à présent, par opposition aux sentiments hostiles qu'on nourrissait jadis à leur endroit.
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Leclerc92 a écrit :En parcourant la Toile, je tombe sur une chanson de Julie Zenatti, avec comme paroles :
De là d'où je viens on parle fort
On s'agite pour un rien sans effort
http://www.paroles.net/julie-zenatti/pa ... ymRWSd4.99
Il y a un fort goût de pléonasme, non ?
Sans aucun doute !
Champernoon, puis-je vous demander pourquoi le passé simple (je consacrai) est utilisé dans la phrase si elle signifie qu'on aime beaucoup les braves gens à présent ?
Champernoon
Messages : 30
Inscription : mar. 05 janv. 2016, 14:27

Message par Champernoon »

Champernoon, puis-je vous demander pourquoi le passé simple (je consacrai) est utilisé dans la phrase si elle signifie qu'on aime beaucoup les braves gens à présent ?
Oui bien sûr, c'est un passage assez ardu.
L'auteur rapporte un discours qu'il a fait quelques temps plus tôt (mettons l'année précédente). Dans ce discours, il assure aux membres de son public qu'on les aime bien dans son pays (mettons depuis une vingtaine d'années, mais l'intention de l'auteur est de suggérer que cet amour est devenu une "vérité générale", si je puis dire, au moment de la narration).
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Dans ce cas il s'agit, je crois, plutôt d'une vérité permanente, mais la difficulté est la même.
De manière générale, je crains que la concordance des temps soit de moins en mois bien maîtrisée et comprise. Et je ne suis pas sûr que pour une vérité générale ou permanente on se trompe à appliquer la règle.
Soit la phrase de style direct : Hier mon voisin m'a dit : « Je n'aime pas la Grèce, je pars en Espagne ». Elle devient au style indirect : Hier mon voisin m'a dit qu'il n'aimait pas la Grèce et qu'il partait en Espagne.
On peut accepter « qu'il n'aime pas la Grèce », mais l'imparfait me paraît préférable, quand bien même le fait énoncé dure.
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4645
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

« Il n'aime pas la Grèce » n'est pas une vérité permanente ou générale, ce n'est qu'une opinion individuelle, sujette à changement de surcroît. Par contre, on doit dire : il m'a dit que la Grèce est le berceau de la démocratie, et non « était ».
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Il me semble que dans la bouche de mon voisin c'est une vérité permanente !
Répondre