Perles d'inculture 5
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
La confusion entre car et parce que (sujet déjà traité sur FNBL) se répand, me semble-t-il. Je lis dans mon journal :
F*** épinglé pour de nombreuses clauses abusives
Impossibilité de demander des factures papier lors de la souscription, frais de résiliation trop élevés (49 €)... la justice a ordonné à F*** (et *****) de supprimer de très nombreuses clauses, jugées abusives, sous astreinte. F*** a également été épinglé car le mode de livraison le plus onéreux était coché par défaut lors de la commande. (C'est moi qui mets cette partie en italiques)
La dernière phrase signifie : Si F*** a été épinglé, c'est aussi parce que le mode de livraison le plus onéreux était coché...
Une relation de subordination diffère d'une relation de coordination.
Considérons :
Il était pauvre. Mais sa vieille mère l'aidait beaucoup, car elle était généreuse.
Cette phrase fournit trois informations à égalité d'importance. Dans l'indépendante introduite par car, cette conjonction établit une relation de causalité avec l'indépendante précédente, mais la générosité de la vieille mère l'emporte dans l'esprit du narrateur sur la causalité. Et rien ne gênerait le lecteur si l'on supprimait « car elle était généreuse ».
Il n'en va pas de même dans :
Heureusement sa vieille mère était là : il s'en sortait parce qu'elle était généreuse.
On ressent alors la relation de causalité comme un élément essentiel de la phrase complexe (principale et subordonnée).
F*** épinglé pour de nombreuses clauses abusives
Impossibilité de demander des factures papier lors de la souscription, frais de résiliation trop élevés (49 €)... la justice a ordonné à F*** (et *****) de supprimer de très nombreuses clauses, jugées abusives, sous astreinte. F*** a également été épinglé car le mode de livraison le plus onéreux était coché par défaut lors de la commande. (C'est moi qui mets cette partie en italiques)
La dernière phrase signifie : Si F*** a été épinglé, c'est aussi parce que le mode de livraison le plus onéreux était coché...
Une relation de subordination diffère d'une relation de coordination.
Considérons :
Il était pauvre. Mais sa vieille mère l'aidait beaucoup, car elle était généreuse.
Cette phrase fournit trois informations à égalité d'importance. Dans l'indépendante introduite par car, cette conjonction établit une relation de causalité avec l'indépendante précédente, mais la générosité de la vieille mère l'emporte dans l'esprit du narrateur sur la causalité. Et rien ne gênerait le lecteur si l'on supprimait « car elle était généreuse ».
Il n'en va pas de même dans :
Heureusement sa vieille mère était là : il s'en sortait parce qu'elle était généreuse.
On ressent alors la relation de causalité comme un élément essentiel de la phrase complexe (principale et subordonnée).
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S'ACQUITTER
Le saviez-vous ? Le « Final Four » n'est pas l'échec que rencontre un artiste lors de sa tournée d'adieux, mais le fait d'organiser en un seul lieu, en fin de semaine, les demi-finales et finale d'une compétition de basket-ball, de volley-ball ou de handball. Carré final en français.
Dans mon journal ce matin : 200 000 Le montant que doit s'acquitter l'organisateur du Final Four, en l'occurrence le HBC Nantes, auprès de l'EHF pour accueillir cet évenement (sic). (que mis en gras par moi) (l'EHF est l' « European Handball Federation »).
Dans mon journal ce matin : 200 000 Le montant que doit s'acquitter l'organisateur du Final Four, en l'occurrence le HBC Nantes, auprès de l'EHF pour accueillir cet évenement (sic). (que mis en gras par moi) (l'EHF est l' « European Handball Federation »).
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Le club nantais en question doit payer 200 000 euros pour qu'aient lieu à Nantes les demi-finales et finales de la compétition.
Bien entendu s'acquitter n'est pas transitif, son complément est introduit par de.
Conviendrait donc probablement mieux quelque chose comme
200 000 euros : telle est la somme dont doit s'acquitter l'organisateur...
ou, tout simplement
200 000 euros : telle est la somme que doit payer l'organisateur...
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Oui, c'est parfois volontaire :
http://www.philomag.com/lepoque/lalter-egal-5608
http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/arc ... -egal.html
mais sûrement pas dans le contexte que vous décrivez.
http://www.philomag.com/lepoque/lalter-egal-5608
http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/arc ... -egal.html
mais sûrement pas dans le contexte que vous décrivez.
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Non, je ne sais pas si on peut le qualifier de néologisme, mais il pourrait figurer dans la rubrique des « expressions détournées par ignorance ». Alter ego, rappelons-le, est une expression latine signifiant un autre moi. C'est sans doute l'homophonie entre le mot ego et le pluriel d'égal qui a permis cette approximation.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
C'est bien de cela qu'il s'agit.Jacques-André-Albert a écrit :Non, je ne sais pas si on peut le qualifier de néologisme, mais il pourrait figurer dans la rubrique des « expressions détournées par ignorance ».
Remarquons qu'une autre ignorance est à déplorer : le ministre titulaire en Égypte du même portefeuille que le français n'est pas son alter ego, mais son homologue.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
BOUTEILLE DE WHISKY
Dans mon entourage sarthois, lorsque j'étais enfant, une bouteille de vin contenait du vin et un verre d'eau ne pouvait être vide... Mais, lorsqu'on ne se souciait pas de savoir si le récipient contenait quelque chose, et en particulier, bien sûr, lorsqu'il était vide, on parlait de tasse à café, de boite à chaussures, de silo à grain...
En apprenant l'allemand, j'ai eu la confirmation de la pertinence de ces nuances en découvrant que ein Glas Bier (un verre de bière) désaltérait une personne assoiffée, tandis que ein Bierglas (un verre à bière) pouvait être renversé sans conséquence la plupart du temps.
Dans mon journal aujourd'hui : ... une bouteille de whisky contenant un parchemin s'est échouée sur la plage...
En apprenant l'allemand, j'ai eu la confirmation de la pertinence de ces nuances en découvrant que ein Glas Bier (un verre de bière) désaltérait une personne assoiffée, tandis que ein Bierglas (un verre à bière) pouvait être renversé sans conséquence la plupart du temps.
Dans mon journal aujourd'hui : ... une bouteille de whisky contenant un parchemin s'est échouée sur la plage...
Intéressant, mais diriez-vous ici "une bouteille à whisky" ? Pas moi. C'est une bouteille de whisky vide, mais ce n'est pas une bouteille à whisky, qui semble plutôt désigner, quand l'expression est employée, une bouteille décorative spécialement destinée à transvaser le whisky chez soi (une carafe à whisky) et non pas le contenant ordinaire à usage unique pour la vente.
Une bouteille de vin contient généralement du vin, nous sommes d'accord. Quand on l'a vidée, il reste une bouteille vide. Comme les bouteilles pour le vin ne ressemblent généralement pas aux bouteilles pour le lait, on peut parler de temps en temps de bouteilles de vin vides et on en trouve des exemples dans la littérature. Je n'ai que très rarement vu utiliser dans la littérature bouteilles à vin vides. Qu'auriez-vous dit dans la Sarthe dans cette circonstance ?
Une bouteille de vin contient généralement du vin, nous sommes d'accord. Quand on l'a vidée, il reste une bouteille vide. Comme les bouteilles pour le vin ne ressemblent généralement pas aux bouteilles pour le lait, on peut parler de temps en temps de bouteilles de vin vides et on en trouve des exemples dans la littérature. Je n'ai que très rarement vu utiliser dans la littérature bouteilles à vin vides. Qu'auriez-vous dit dans la Sarthe dans cette circonstance ?
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Je ne comprends pas ce qui vous gêne dans une bouteille à whisky.
Pour moi et pour mon entourage d'autrefois, une bouteille de quoi que ce fût n'était en aucun cas vide : dès qu'on en avait versé la dernière goutte de son contenu normal, elle ne pouvait plus être qu'une bouteille à quelque chose. Bien sûr on mettait de l'eau dans les bouteilles à vin pour les laver, de même que l'on pouvait verser du lait dans une tasse à café. Mais dans au moins neuf cas sur dix, et en réponse à votre question, la bouteille à quelque chose était vide : on aurait perçu alors l'ajout de cet adjectif comme redondant.
Je continue de voir les choses ainsi et j'ai beaucoup de mal à admettre que l'on renonce à cette règle si logique.
Pour moi et pour mon entourage d'autrefois, une bouteille de quoi que ce fût n'était en aucun cas vide : dès qu'on en avait versé la dernière goutte de son contenu normal, elle ne pouvait plus être qu'une bouteille à quelque chose. Bien sûr on mettait de l'eau dans les bouteilles à vin pour les laver, de même que l'on pouvait verser du lait dans une tasse à café. Mais dans au moins neuf cas sur dix, et en réponse à votre question, la bouteille à quelque chose était vide : on aurait perçu alors l'ajout de cet adjectif comme redondant.
Je continue de voir les choses ainsi et j'ai beaucoup de mal à admettre que l'on renonce à cette règle si logique.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Je pense que vous avez raison tous les deux. À moi aussi on a enseigné la différence entre la bouteille de et la bouteille à. Mais il faut reconnaître que l'usage ne suit pas toujours de manière exhaustive un système logique et cohérent, et, en l’occurrence, l'usage fait fi de la bouteille à whisky ou de la bouteille à vin.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Je crains que vous ayez raison en ce qui concerne la majorité des locuteurs d'aujourd'hui. Mais je connais aussi des personnes qui continuent de dire à bon escient bouteille à whisky. D'ailleurs l'évolution est d'autant plus incompréhensible et illogique que silo à grain, fosse à lisier, verre à digestif, boite à crayons, étui à lunettes, flûte à champagne... ne semblent (heureusement !) gêner personne.Jacques-André-Albert a écrit : l'usage fait fi de la bouteille à whisky ou de la bouteille à vin.