Leclerc92 a écrit :Ces excursions lexicographiques ont attiré mon attention sur cette expression désuète qu'est la bouteille à l'encre, parallèle au pot au lait de Perrette. Nous ne parlons plus ainsi aujourd'hui.
Je ne suis pas sûr que pour ces deux expressions soit en cause une évolution de la langue : ne s'agit-il pas plutôt de la quasi disparition des objets qu'elles désignent ?
Plus ou moins car j'ai connu les deux objets en question dans ma jeunesse. Il est vrai que dans ma famille, on appelait le "pot à lait" une "laitière", donc le problème ne se posait pas vraiment.
En revanche, j'ai fait toutes mes études primaires au porte-plume et à l'encre. Mais je n'ai jamais entendu le mot "bouteille à l'encre" à l'époque. Les petits encriers de faïence de nos pupitres étaient remplis le matin avant notre arrivée. À la maison, nous avions de petites bouteilles d'encre.
Pour moi, le pot au lait n'existait que dans la fable de La Fontaine. Le laitier ambulant nous remplissait le pot d'un litre en aluminium, mais j'ai oublié son nom. C'était, je pense, le pot à lait (sans liaison).
Les petits encriers de faïence étaient remplis par un ou deux élèves choisis (au CM2 du moins) pour leur sagesse et leurs bons résultats, avec l'encre violette qu'ils avaient préparée. L'expression « la bouteille à l'encre », je l'ai apprise beaucoup plus tard.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Jacques-André-Albert a écrit :Pour moi, le pot au lait n'existait que dans la fable de La Fontaine. Le laitier ambulant nous remplissait le pot d'un litre en aluminium, mais j'ai oublié son nom. C'était, je pense, le pot à lait (sans liaison). [...]
Leclerc92 a écrit :Vous avez dû servir de modèle pour Wikipedia :
D’aucuns distinguent la « boite à lettres » (où le facteur dépose les lettres d’un individu) de la « boite aux lettres » (coffret postal destiné au public).
Savoir que je fais partie de ces d'aucuns me comble d'aise et je le proclamerai dorénavant à qui veut m'entendre !
Quant à boîte, le circonflexe est comme son couvercle et de ce fait indispensable.
C'est avec une « laitière », que dans les années cinquante j'allais chercher, comme vous, Leclerc92, le lait dans une ferme (à un kilomètre de la maison !) Et, comme vous aussi, j'ai connu les petits encriers de faïence des pupitres de l'école primaire. Étions-nous dans le même établissement sarthois ?
André (G., R.) a écrit :On ne voit aucune trace de modification de votre intervention, Perkele. Or hier j'étais persuadé d'avoir lu POTELÉES : vous m'avez bien eu !
J'étais moi aussi persuadée d'avoir écrit "potelées".
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
On demande à une chanteuse, pourtant généralement respectueuse de notre langue : Votre décision de ne plus chanter est définitive ?
Sa réponse : Pour l'instant, oui.
Entendu à la télévision dans un commentaire préparé sur un reportage : « Syrte, leur principale et unique conquête dans ce pays ».
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Eh oui, deux mots qui s'excluent mutuellement ! Si l'on parle de la principale conquête, cela suppose obligatoirement qu'il y en ait d'autres ; or ici elle est unique. Et le fait que le commentaire était préparé aggrave la faute.
Cela me permet d'actualiser ma précédente intervention et de vous prier, Perkele, d'excuser mon absence de réaction au commentaire que vous lui avez apporté (Je le découvre ce matin). Pareillement la chanteuse utilise deux mots en contradiction l'un avec l'autre : « Pour l'instant » et « oui ». Ce dernier signifie qu'elle considère sa décision comme définitive (irrévocable, fixée de manière qu'on ne devra plus y revenir [Larousse]), tandis que « pour l'instant » envisage qu'on y revienne, un certain délai passé.
Je crois que vous avez raison, Perkele, d'insister sur la différence entre pour l'instant et à présent : seul le premier signifie que l'avenir sera éventuellement différent de ce qui se passe actuellement.
Mais le Larousse lui-même est-il strictement irréprochable à écrire «... qu'on ne devra plus y revenir » ?
En langage spontané, au lieu de « Syrte, leur principale et unique conquête dans ce pays », on imagine facilement « Syrte, leur principale, pardon, leur unique conquête dans ce pays ».