Sur le sort du passé simple
- Islwyn
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- Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)
Sur le sort du passé simple
Article intéressant dans Hérodote.net :
https://www.herodote.net/Le_passe_simpl ... e-1711.php
https://www.herodote.net/Le_passe_simpl ... e-1711.php
Quantum mutatus ab illo
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Il ne s'agit peut-être pas d'utiliser les uns ou les autres ! Je crois que les uns et les autres conviennent lorsqu'on rapporte un dialogue au style direct :
« Que fais-tu demain matin ? demanda-t-il.
– Je pense aller au bureau à pied, répondit-elle.
– Tiens, tu te mets au sport ?
– Non, ma voiture est en panne ! »
L'évolution du passé simple peut mettre mal à l'aise ceux qui aiment notre langue. Le texte sous le lien que vous fournissez, Islwyn, le montre bien : on ne peut pas ne pas prendre en considération deux faits antagonistes : l'ignorance de ce temps rend moins accessibles beaucoup de textes importants, mais la langue de 2018 ne l'utilise presque plus. À vrai dire, dès les années 1950 ou 1960, j'ai entendu parler de la désuétude du passé simple.
Je me garderai bien d'un jugement sans nuances !
« Que fais-tu demain matin ? demanda-t-il.
– Je pense aller au bureau à pied, répondit-elle.
– Tiens, tu te mets au sport ?
– Non, ma voiture est en panne ! »
L'évolution du passé simple peut mettre mal à l'aise ceux qui aiment notre langue. Le texte sous le lien que vous fournissez, Islwyn, le montre bien : on ne peut pas ne pas prendre en considération deux faits antagonistes : l'ignorance de ce temps rend moins accessibles beaucoup de textes importants, mais la langue de 2018 ne l'utilise presque plus. À vrai dire, dès les années 1950 ou 1960, j'ai entendu parler de la désuétude du passé simple.
Je me garderai bien d'un jugement sans nuances !
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Au moins trois raisons à cela :
• Les trop grandes différences avec l'infinitif. On peine à accepter qu'à savoir, pouvoir, prendre, venir, vivre... correspondent « sus », « pûmes », « prîtes », « vînmes », « vécurent »..., formes dans lesquelles on reconnaît à peine le radical dudit infinitif.
• Les possibilités de confusions avec la troisième personne du singulier du subjonctif imparfait : « qu'il partît », « qu'elle lût », « qu'on vainquît »... ne sont différenciés que par un accent circonflexe des passés simples « il partit », « elle lut », « on vainquit »...
• Le fait que les écoliers n'entendent presque jamais de passés simples en dehors de l'école. Ce temps leur paraît artificiel.
• Les trop grandes différences avec l'infinitif. On peine à accepter qu'à savoir, pouvoir, prendre, venir, vivre... correspondent « sus », « pûmes », « prîtes », « vînmes », « vécurent »..., formes dans lesquelles on reconnaît à peine le radical dudit infinitif.
• Les possibilités de confusions avec la troisième personne du singulier du subjonctif imparfait : « qu'il partît », « qu'elle lût », « qu'on vainquît »... ne sont différenciés que par un accent circonflexe des passés simples « il partit », « elle lut », « on vainquit »...
• Le fait que les écoliers n'entendent presque jamais de passés simples en dehors de l'école. Ce temps leur paraît artificiel.
- Islwyn
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D'autant plus que les première et deuxième personnes du pluriel du passé simple de ces mêmes verbes portent, elles, le circonflexe. Dès qu'on pense à « nous partîmes / vous partîtes » on est déjà sur le chemin d'écrire « il / elle partît ».André (G., R.) a écrit :• Les possibilités de confusions avec la troisième personne du singulier du subjonctif imparfait : « qu'il partît », « qu'elle lût », « qu'on vainquît »... ne sont différenciés que par un accent circonflexe des passés simples « il partit », « elle lut », « on vainquit »...
Dernière modification par Islwyn le lun. 19 févr. 2018, 19:19, modifié 1 fois.
Quantum mutatus ab illo
- Jacques-André-Albert
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Islwyn n'est peut-être pas le mieux placé pour en juger. Quand on parle une langue étrangère, on ne perçoit pas les imperfections que l'on commet, celles que perçoivent les locuteurs natifs.Claude a écrit :Je vous crois, surtout avec cette maîtrise du français que vous possédez.
Question indiscrète : quand vous parlez français, avez-vous comme on dit en France l'accent anglais ?
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Monsieur Pogo
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Re: Sur le sort du passé simple
Le passé simple (le passé défini ou parfait) désigne une action passée qui n'a aucun rapport avec le présent et qui s'est accomplie dans un temps révolu. On n'emploi pas le passé simple pour un événement qui dure encore. Ainsi, on ne peut écrire : il vint me voir aujourd'hui, cette semaine, etc. Il faut plutôt écrire : il vint me voir hier, la semaine dernière, le mois dernier, etc.Islwyn a écrit :Article intéressant dans Hérodote.net :
https://www.herodote.net/Le_passe_simpl ... e-1711.php
Dans la narration, le passé simple indique un événement ponctuel qui a eu lieu à un moment déterminé dans le passé : J'étudiais quand il entra. Nous marchions près de l'étang, quand s'envolèrent des canards.
Tandis que le passé composé (passé indéfini) place vaguement dans le passé un événement d'où résulte souvent une situation présente : J'ai perdu mon portefeuille, on me l'a rendu vide. Je suis donc fauché.
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La liberté de se soumettre est une perversion
- Islwyn
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Ah ! Difficile à dire. On m'a souvent fait des compliments sur la qualité de mon accent français, et je reconnais certes l'accent « anglais » quand je l'entends (consonnes approximatives, rythme du phrasé, voyelles parfois relâchées...). Souvent aussi je me suis entendu dire « je vous croyais Français, mais pas d'ici ».Claude a écrit :Question indiscrète : quand vous parlez français, avez-vous comme on dit en France l'accent anglais ?
![[grand sourire] :d](./images/smilies/icon_biggrin.gif)
Quantum mutatus ab illo
- Yeva Agetuya
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