Sur le sort du passé simple
- Yeva Agetuya
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Voir ici :Yeva Agetuya a écrit :Immanquable est intéressant.
Pourquoi le son in tandis qu'on a le son i dans immoral ?
http://www.achyra.org/francais/viewtopic.php?t=2633
et ailleurs :
https://forum.wordreference.com/threads ... 556/?hl=fr
https://www.etudes-litteraires.com/foru ... ml#p485523
- Yeva Agetuya
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(lettres mises en gras pas moi)Leclerc92 a écrit :Pour le préfixe de négation, la norme est clairement in-, mais pour des questions de phonétique, ce -in a pu être dénasalisé en il-, im-, in- ou ir- (par assimilation à la consonne suivante).
Excusez-moi, Leclerc92 et Yeva Agetuya : vous écrivez « in » aussi bien quand il s'agit du phonème /ɛ̃/ que de la graphie authentique, si bien qu'il est difficile de s'y retrouver.
Je suppose, Leclerc92, que, dans votre phrase ci-dessus, il faut lire « ce in- a pu être dénasalisé... ». Et la norme dont vous parlez ne concerne plus uniquement les mots commençant par imm-, pour lesquels elle s'applique à peine, comme le montrent immoral (déjà cité), immatériel, immuable, immobile, imminent, immigré, immeuble, immergé... Par ailleurs « dénasalisé » évoque une évolution contradictoire, me semble-t-il, avec l'étymologie de ces mots : si l'on est à peu près certain que le latin immobilis ne comportait pas le son nasal, comme on le voit sous votre lien vers l'article des Études littéraires, on admet généralement que dans cette langue, incertus, incertain, ne comportait pas davantage de voyelle nasale qu'illegitimus, illégitime. Pourtant le préfixe du premier est devenu /ɛ̃/ en français.
Je crois d'ailleurs, Yeva Agetuya, que la référence possible au latin constitue un élément important de réponse à votre question : on prononce /ɛ̃/ le préfixe im- dans immangeable et immanquable (mais il n'en a peut-être pas toujours été ainsi) parce que ces mots n'ont pas, en tant qu'unités graphiques, d'étymons latins directs.
- Jacques-André-Albert
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On peut constater que la nasalisation se restreint à deux adjectifs en -able (indiquant une propriété) dont le radical commence par une consonne, ce que semble oublier Martinon quand il écrit « Il n'y a pas plus de raison pour prononcer in-mangeable que pour prononcer in-neffaçable ».
Cette nasalisation du préfixe dans immangeable et immanquable est peut-être due à l'attraction des autres adjectifs en -able : introuvable, imbuvable, insolvable, etc.
Cette nasalisation du préfixe dans immangeable et immanquable est peut-être due à l'attraction des autres adjectifs en -able : introuvable, imbuvable, insolvable, etc.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Je ne comprends pas.Yeva Agetuya a écrit :Et effectivement, ce doit être la suffixation d'une racine vin- qui donne cet effet graphique bizarre.
- Yeva Agetuya
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Ah, pardon, vous reveniez (!) au verbe venir !Yeva Agetuya a écrit :La racine du verbe venir est vin- au passé.
- Monsieur Pogo
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- Inscription : ven. 08 août 2014, 14:32
- Localisation : Trois-Rivières (Québec)
Vous devriez recentrer la discussion sur le sujet du fil, parce que le sort du passé simple n'est pas sans intérêt pour les lecteurs et les écrivains.
Le passé simple a mauvaise presse, parce que l'on méconnaît aujourd'hui son rôle dans la narration.
Par rapport au passé composé et à l'imparfait de l'indicatif, le rôle du passé simple est distinct dans la narration.
Même si la sonorité de certains verbes au passé simple est désuète et que ceux-ci sont absents de la prose des auteurs contemporains, il n'empêche que ce temps détermine mieux les événements ponctuels dans la narration que le passé composé et l'imparfait de l'indicatif.
On ne saurait donc lui substituer indistinctement le passé composé et l'imparfait de l'indicatif sans affecter la mise en forme du récit.
Si aujourd'hui nous remplaçons avantageusement par le passé composé certains verbes au passé simple dont la sonorité ne convient plus (p.ex. ... tu mourus... vous mourûtes ; tu es mort... vous êtes mort), cependant bien des conjugaisons au passé simple, notamment au singulier, conviennent encore (voir infra).
À ce sujet, j'avais ainsi illustré mon précédent commentaire (i.e. que le passé simple indique un événement ponctuel qui a eu lieu à un moment déterminé dans le passé) :
J'étudiais quand il entra.
(La sonorité de «quand il entra» ne prête pas à rire et cette formulation ressort du récit littéraire, tandis que la tournure «quand il est entré» relève du procès-verbal)
De même, la concision de la formulation suivante adopte un style littéraire :
Nous marchions près de l'étang, quand s'envolèrent des canards.
... laquelle contraste avec la lourdeur de celle-ci :
Nous marchions près de l'étang, quand se sont envolés des canards
Par ailleurs, pour aborder la littérature et lire les classiques, il importe de connaître l'emploi du passé simple.
.
Le passé simple a mauvaise presse, parce que l'on méconnaît aujourd'hui son rôle dans la narration.
Par rapport au passé composé et à l'imparfait de l'indicatif, le rôle du passé simple est distinct dans la narration.
Même si la sonorité de certains verbes au passé simple est désuète et que ceux-ci sont absents de la prose des auteurs contemporains, il n'empêche que ce temps détermine mieux les événements ponctuels dans la narration que le passé composé et l'imparfait de l'indicatif.
On ne saurait donc lui substituer indistinctement le passé composé et l'imparfait de l'indicatif sans affecter la mise en forme du récit.
Si aujourd'hui nous remplaçons avantageusement par le passé composé certains verbes au passé simple dont la sonorité ne convient plus (p.ex. ... tu mourus... vous mourûtes ; tu es mort... vous êtes mort), cependant bien des conjugaisons au passé simple, notamment au singulier, conviennent encore (voir infra).
À ce sujet, j'avais ainsi illustré mon précédent commentaire (i.e. que le passé simple indique un événement ponctuel qui a eu lieu à un moment déterminé dans le passé) :
J'étudiais quand il entra.
(La sonorité de «quand il entra» ne prête pas à rire et cette formulation ressort du récit littéraire, tandis que la tournure «quand il est entré» relève du procès-verbal)
De même, la concision de la formulation suivante adopte un style littéraire :
Nous marchions près de l'étang, quand s'envolèrent des canards.
... laquelle contraste avec la lourdeur de celle-ci :
Nous marchions près de l'étang, quand se sont envolés des canards
Par ailleurs, pour aborder la littérature et lire les classiques, il importe de connaître l'emploi du passé simple.
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La liberté de se soumettre est une perversion