Amphibologies
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Je ne crois pas que « rentrer sa plaque d'immatriculation dans la borne » contienne une amphibologie. Je vois dans « plaque d'immatriculation », mis pour « numéro minéralogique de la plaque (d'immatriculation) » une métonymie comparable à celle de « son vélo » dans l'expression « son vélo est dégonflé », « son vélo » valant alors « une chambre à air de son vélo » ou « un boyau de son vélo ». Cela dit, toutes les métonymies ne sont pas heureuses ou utiles !
Les nouveaux horodateurs demandent que l'on tape son numéro minéralogique, numéro ainsi qualifié en France parce qu'il était attribué jadis par le service des Mines. Il m'est arrivé une ou deux fois, me trouvant devant l'appareil, de devoir regagner ma voiture pour mémoriser ledit numéro et refaire le chemin inverse !
Les nouveaux horodateurs demandent que l'on tape son numéro minéralogique, numéro ainsi qualifié en France parce qu'il était attribué jadis par le service des Mines. Il m'est arrivé une ou deux fois, me trouvant devant l'appareil, de devoir regagner ma voiture pour mémoriser ledit numéro et refaire le chemin inverse !
- Jacques-André-Albert
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Vous avez raison, il s'agit d'une métonymie. Celle-ci est maladroite et inutile, puisque le mot immatriculation seul est plus adapté et plus court.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
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![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Un vin jaune si tôt dans la journée ?
À vrai dire, « immatriculation », dans « taper (ou : entrer) son immatriculation », me semble être lui-même métonymique : il désigne d'abord l'action d'inscrire un numéro (sur la matricule). Et le masculin « matricule » me paraît pareillement métonymique, raccourci qu'il est de l'expression « numéro inscrit sur la matricule » ! On n'en sort pas !Jacques-André-Albert a écrit :le mot immatriculation seul est plus adapté et plus court.
Vous avez raison dans le principe. Je dois dire quand même que les nouveaux horodateurs peuvent être très perturbants pour qui n'a pas "bac + 5" et il est possible que "plaque d'immatriculation" parle mieux que simplement "immatriculation". Avec ce seul nom, on pourrait éventuellement penser qu'il faut avoir une immatriculation spéciale près de la Mairie pour pouvoir bénéficier de l'horodateur, alors que "plaque d'immatriculation" sera moins ambigu. Cela dit, il m'est arrivé la même mésaventure qu'à André car je ne connais pas mon numéro par cœur et renâclais à déployer ma vénérable carte de grise de la pochette où elle est pieusement conservée !Jacques-André-Albert a écrit :Vous avez raison, il s'agit d'une métonymie. Celle-ci est maladroite et inutile, puisque le mot immatriculation seul est plus adapté et plus court.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
« Numéro minéralogique » que j'ai employé tout à l'heure, a l'inconvénient de ne pas tenir compte des lettres que comporte l'inscription : un numéro n'est normalement composé que de chiffres. La métonymie d'« immatriculation », dont j'ai également parlé, étant acceptée depuis assez longtemps, je me demande, sans vouloir vous contredire, si « taper (ou : entrer) son immatriculation » ne serait pas préférable : je ne vois pas en quoi cela supposerait « une immatriculation spéciale près de la Mairie ».Leclerc92 a écrit : il est possible que "plaque d'immatriculation" parle mieux que simplement "immatriculation". Avec ce seul nom, on pourrait éventuellement penser qu'il faut avoir une immatriculation spéciale près de la Mairie pour pouvoir bénéficier de l'horodateur, alors que "plaque d'immatriculation" sera moins ambigu.
- Yeva Agetuya
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"Numéro de plaque" serait meilleur car plus courant :
j'ai relevé la plaque
Et on peut rouler "avec une fausse plaque" plutôt qu' "avec une fausse immatriculation".
On dit de même un "numéro de sécu" qui est aussi une immatriculation.
j'ai relevé la plaque
Et on peut rouler "avec une fausse plaque" plutôt qu' "avec une fausse immatriculation".
On dit de même un "numéro de sécu" qui est aussi une immatriculation.
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- Yeva Agetuya
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- Yeva Agetuya
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Nous l'avons déjà vu sur FNBL : la structure de l'interrogative indirecte se retrouve parfois dans l'interrogative directe, ce qui conduit à des ambiguïtés.
Il me semble qu'en principe on devrait avoir les correspondances suivantes :
« Qui imite le professeur ? » (« Qui est-ce qui imite le professeur ? ») demande Paul. > Paul demande qui imite le professeur. (Paul demande qui c'est qui imite le professeur.*)
« Qui le professeur imite-t-il ? » (« Qui est-ce que le professeur imite ? ») demande Agathe. > Agathe demande qui le professeur imite. (Agathe demande qui c'est que le professeur imite.*)
* Cette formulation très populaire me paraît grammaticalement irréprochable.
Il me semble qu'en principe on devrait avoir les correspondances suivantes :
« Qui imite le professeur ? » (« Qui est-ce qui imite le professeur ? ») demande Paul. > Paul demande qui imite le professeur. (Paul demande qui c'est qui imite le professeur.*)
« Qui le professeur imite-t-il ? » (« Qui est-ce que le professeur imite ? ») demande Agathe. > Agathe demande qui le professeur imite. (Agathe demande qui c'est que le professeur imite.*)
* Cette formulation très populaire me paraît grammaticalement irréprochable.
- Yeva Agetuya
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- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Nous avons des interrogatifs sur les compléments circonstanciels :
Où vas-tu ? Quand viens-tu ?
Le problème est qu'au lieu d'avoir une interrogation sur le sujet et une autre sur le complément d'objet, nous en avons une sur la personne sujet ou objet :
Qui a fait ça ? Qui vois-tu ?
Et une autre sur la chose sujet ou objet :
Qu'est-ce qui fait ça ? Que vois-tu ?
PS : "Qu'est-ce qui" me semble irréductible pour parler d'une chose.
Où vas-tu ? Quand viens-tu ?
Le problème est qu'au lieu d'avoir une interrogation sur le sujet et une autre sur le complément d'objet, nous en avons une sur la personne sujet ou objet :
Qui a fait ça ? Qui vois-tu ?
Et une autre sur la chose sujet ou objet :
Qu'est-ce qui fait ça ? Que vois-tu ?
PS : "Qu'est-ce qui" me semble irréductible pour parler d'une chose.
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Je crois que le mot interrogatif tend à être placé en tête de question, mais parfois des prépositions l'amènent :Yeva Agetuya a écrit :Nous avons des interrogatifs sur les compléments circonstanciels :
Où vas-tu ? Quand viens-tu ?
Le problème est qu'au lieu d'avoir une interrogation sur le sujet et une autre sur le complément d'objet, nous en avons une sur la personne sujet ou objet :
Qui a fait ça ? Qui vois-tu ?
Et une autre sur la chose sujet ou objet :
Qu'est-ce qui fait ça ? Que vois-tu ?
PS : "Qu'est-ce qui" me semble irréductible pour parler d'une chose.
• « Avec qui pars-tu ? »
• « Pour quel jour est-ce prévu ? »
Le pronom interrogatif « qui » me paraît pouvoir remplir à peu près toutes les fonctions du nom. Au style direct, il est suivi du verbe quand il est sujet, du sujet quand il est C.O.D. :
• Qui (sujet) dort ?
• Qui (sujet) a mangé le gâteau (C.O.D.) ?
• Qui (C.O.D.) ta mère (sujet) a-t-elle vu ?
Il me semble que « qu'est-ce qui » ne s'emploie que comme sujet de style direct et qu'il est alors effectivement irréductible. Il est toutefois réduit en « ce qui » au style indirect :
« Qu'est-ce qui te prend ? » demande Agathe à Julie > Agathe demande à Julie ce qui lui prend.