Personne n'a rien fait
- Yeva Agetuya
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Merci.
(1209) Du latin classique aliquem unum (« un certain »). (980) alcun, pronominal.
https://fr.wiktionary.org/wiki/aucun
Mais alors pourquoi "nul" est-il accompagné de "ne" ?
Car ici la négation est intégrée au mot : ne-ullus
https://fr.wiktionary.org/wiki/nul
https://fr.wiktionary.org/wiki/nullus#la
(1209) Du latin classique aliquem unum (« un certain »). (980) alcun, pronominal.
https://fr.wiktionary.org/wiki/aucun
Mais alors pourquoi "nul" est-il accompagné de "ne" ?
Car ici la négation est intégrée au mot : ne-ullus
https://fr.wiktionary.org/wiki/nul
https://fr.wiktionary.org/wiki/nullus#la
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Il me semble que l'homme politique se serait plus correctement exprimé ainsi : « C'est Hibernatus [...] il revient sans aucun projet, si ce n'est de dire... ». Pour qui est soucieux de sa langue – et conformément à ce qui a été dit ci-dessus –, « aucun projet » ne devient négatif que si on lui adjoint « ne », ou, ici, « sans ».
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Je ne suis pas sûr de vous faire mieux accepter cela si je vous dis qu'un phénomène comparable touche le russe !Yeva Agetuya a écrit :Mais alors pourquoi "nul" est-il accompagné de "ne" ?
Car ici la négation est intégrée au mot : ne-ullus
Я никогда не был в России*. (Transcription phonétique approximative à la française [et non en API]: ia nikagda n(i)é byl v rossii). Cette phrase signifie Je n'ai jamais été en Russie. Sa négation никогда не est double, constituée de ни dans никогда et de не. Vous avez peut-être remarqué que des Russes parlant français peuvent dire par exemple « Je ne peux pas rien acheter » pour annoncer leur impécuniosité.
* Une femme dira Я никогда не былa в России, ia nikagda ne byla v rossii.
- Yeva Agetuya
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... peut-être même : Quelque chose ne vient de ne quelque chose !
À la différence de « rien », « néant » est intrinsèquement négatif : Du néant sort le néant ?
Une nouvelle fois, Raymond DEVOS s'impose !
À la différence de « rien », « néant » est intrinsèquement négatif : Du néant sort le néant ?
Une nouvelle fois, Raymond DEVOS s'impose !
- Yeva Agetuya
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Je l'avais indiqué ci-dessus : le français n'est pas si exceptionnel en la matière, l'équivalent de ce que vous appelez le « "ne" baladeur » existant par exemple en russe et, je crois bien, dans d'autres langues slaves. Les apparentes bizarreries de notre langue font son charme ! Et aucun d'entre nous n'est en mesure d'aller seul contre le cours des choses !
- Richard Aerts
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Même en ayant tombé quelque part déjà sur les origines de la négation française, le hasard a voulu que la question suivante vienne tourmenter mon esprit :Jacques-André-Albert a écrit : - Je ne bois goutte (je ne bois pas une goutte)
- Je ne fais pas (je ne fais pas un seul pas)
- Je ne vois point (je ne vois pas un point)
- Je ne mange mie (je ne mange pas une miette)
- Je ne fais rien (je ne fais aucune chose), etc.
L'usage s'est fixé sur ces formes, qui ont duré plus longtemps que les autres, en particulier dans les patois.
Est-il possible, sur le modèle de « j'y suis allé souvent sans trouver âme qui vive » de créer une phrase comme « en ce moment je ne lis livre » ?
Ce que je voudrais dire c'est que je ne lis pas en ce moment, que je ne suis en train de lire aucun livre. Est-ce que ce serait aujourd'hui perçu comme fautif ou fortuitement comme ayant trait à un parler régional ?
- Jacques-André-Albert
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- Yeva Agetuya
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- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Salut à tous,
J'ai failli ouvrir un sujet sur «rien», mais je me suis aperçu qu'il en existait un déjà. Voici donc ce qui m'amène.
(Avertissement. Vous voudrez bien m'excuser de ne pas utiliser le style de présentation des citations habituel, celui-ci me paraissant peu lisible et peu élégant. En tout cas, il ne me plaît pas.)
==Citation==
«Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien.»
==Fin de citation==
Il y a quelques jours j'ai écrit la phrase ci-dessus, mais une lectrice ayant émis des réserves (je me doutais fort que ça arriverait) sur la bonne grammaticalité de la phrase, j'ai écrit, hier, la lettre suivante au service du dictionnaire de l'Académie française:
==Citation==
[...] J'ai une question délicate à vous poser, elle concerne l'utilisation du mot «rien».
Étant donné qu'on peut écrire, par exemple, «Tu n'as pas sujet de rien appréhender», où «rien» a son sens originel de «une chose», puis-je écrire [...] «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien» au sens de «Ils ne se sont toujours pas aperçus de quelque chose»?
Au demeurant, pour ma part et réflexion faite, «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien» me semble correct.
En vous remerciant [etc.].
==Fin de citation==
Voici la décevante (mais rapide, dès le lendemain) réponse que j'ai reçue d'un membre du service du dictionnaire:
==Citation==
Monsieur,
Cette phrase n’est guère en usage parce qu’elle risque d’être mal comprise.
Cordialement,
[Signature]
==Fin de citation==
Réponse on ne peut plus laconique.
Primo. Il semble implicite (autrement dit, il n'est pas certain) dans cette réponse que «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien» au sens de «Ils ne se sont toujours pas aperçus de quelque chose» est correct, mais pourquoi ne pas le dire, puisque c'est ce que nous demandions, et rien de plus, et pourquoi nous parler d'usage et d'intelligibilité, qui sont hors sujet?
Secundo. «Cette phrase»: de quelle phrase mon interlocuteur parle-t-il précisément? Il y a trois phrases entre guillemets dans ma lettre.
Et quelle phrase ne serait «guère en usage»? J'en devine deux: «Tu n'as pas sujet de rien appréhender» et «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien», mais pourquoi parler de phrase en usage plutôt que de tournure en usage (ou de tournure de phrase en usage), qui est ici l'expression adéquate?
J'ai renvoyé ma question en sollicitant des éclaircissements, mais je doute fort d'avoir une réponse.
En attendant — ou plutôt en n'attendant rien —, qu'en pensent les lecteurs de ce forum: «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien» au sens de «Ils ne se sont toujours pas aperçus de quelque chose» est-il correct?
N. B. Ce n'est pas le sujet, mais au lieu de «Cette phrase n’est guère en usage parce qu’elle risque d’être mal comprise», j'aurais préféré «Cette phrase n’est guère en usage, car elle risque d’être mal comprise».
Merci aux éventuels commentateurs.
J'ai failli ouvrir un sujet sur «rien», mais je me suis aperçu qu'il en existait un déjà. Voici donc ce qui m'amène.
(Avertissement. Vous voudrez bien m'excuser de ne pas utiliser le style de présentation des citations habituel, celui-ci me paraissant peu lisible et peu élégant. En tout cas, il ne me plaît pas.)
==Citation==
«Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien.»
==Fin de citation==
Il y a quelques jours j'ai écrit la phrase ci-dessus, mais une lectrice ayant émis des réserves (je me doutais fort que ça arriverait) sur la bonne grammaticalité de la phrase, j'ai écrit, hier, la lettre suivante au service du dictionnaire de l'Académie française:
==Citation==
[...] J'ai une question délicate à vous poser, elle concerne l'utilisation du mot «rien».
Étant donné qu'on peut écrire, par exemple, «Tu n'as pas sujet de rien appréhender», où «rien» a son sens originel de «une chose», puis-je écrire [...] «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien» au sens de «Ils ne se sont toujours pas aperçus de quelque chose»?
Au demeurant, pour ma part et réflexion faite, «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien» me semble correct.
En vous remerciant [etc.].
==Fin de citation==
Voici la décevante (mais rapide, dès le lendemain) réponse que j'ai reçue d'un membre du service du dictionnaire:
==Citation==
Monsieur,
Cette phrase n’est guère en usage parce qu’elle risque d’être mal comprise.
Cordialement,
[Signature]
==Fin de citation==
Réponse on ne peut plus laconique.
Primo. Il semble implicite (autrement dit, il n'est pas certain) dans cette réponse que «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien» au sens de «Ils ne se sont toujours pas aperçus de quelque chose» est correct, mais pourquoi ne pas le dire, puisque c'est ce que nous demandions, et rien de plus, et pourquoi nous parler d'usage et d'intelligibilité, qui sont hors sujet?
Secundo. «Cette phrase»: de quelle phrase mon interlocuteur parle-t-il précisément? Il y a trois phrases entre guillemets dans ma lettre.
Et quelle phrase ne serait «guère en usage»? J'en devine deux: «Tu n'as pas sujet de rien appréhender» et «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien», mais pourquoi parler de phrase en usage plutôt que de tournure en usage (ou de tournure de phrase en usage), qui est ici l'expression adéquate?
J'ai renvoyé ma question en sollicitant des éclaircissements, mais je doute fort d'avoir une réponse.
En attendant — ou plutôt en n'attendant rien —, qu'en pensent les lecteurs de ce forum: «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien» au sens de «Ils ne se sont toujours pas aperçus de quelque chose» est-il correct?
N. B. Ce n'est pas le sujet, mais au lieu de «Cette phrase n’est guère en usage parce qu’elle risque d’être mal comprise», j'aurais préféré «Cette phrase n’est guère en usage, car elle risque d’être mal comprise».
Merci aux éventuels commentateurs.
Dernière modification par LMMRM le jeu. 07 juin 2018, 21:36, modifié 1 fois.
- Yeva Agetuya
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- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
En fait, c'est le "pas" qui pose problème.
"Ne rien" est une expression figée au point qu'en langage populaire on finit par supprimer le "ne" en donnant un sens négatif à "rien" : J'en sais rien.
Donc nous avons en français soutenu : Ils ne se sont aperçus de rien.
Mais moi je mettrais "encore" plutôt que "toujours" : Ils ne se sont encore aperçus de rien.
Par contre, d'instinct, pour employer "toujours" : Ils ne s'en sont toujours pas aperçus.
Il y a un coté plus positif dans cette seconde formule que dans la première.
"Ne rien" est une expression figée au point qu'en langage populaire on finit par supprimer le "ne" en donnant un sens négatif à "rien" : J'en sais rien.
Donc nous avons en français soutenu : Ils ne se sont aperçus de rien.
Mais moi je mettrais "encore" plutôt que "toujours" : Ils ne se sont encore aperçus de rien.
Par contre, d'instinct, pour employer "toujours" : Ils ne s'en sont toujours pas aperçus.
Il y a un coté plus positif dans cette seconde formule que dans la première.
— Merci beaucoup pour votre réponse, Yeva Agetuya, mais, pour ma part, je tenais à employer ici le «toujours» et le «rien».
Pour être confortable, pour être correct à coup sûr, j'aurais pu écrire «Ils ne se sont toujours pas aperçus de quoi que ce soit», mais c'est moins fort, et je voulais être fort, j'avais besoin d'être fort.
J'ai le sentiment bien ancré que «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien» est correct, quoiqu'il surprenne; j'ajoute que le choc créé par cette apparence d'incorrection renforce le propos (il oblige le lecteur à s'attarder, il le surprend) si ce propos est grammaticalement correct (ce que je crois sans en être totalement persuadé).
J'attends soit qu'on me dise que j'ai raison (je m'en contenterais sans démonstration), soit qu'on me convainque que j'ai tort.
La réponse un peu ambiguë de l'Académie semble prouver que le sujet n'est pas très facile.
— «Ils ne s'en sont toujours pas aperçus», oui, mais cette formulation ne pouvait être utilisée dans ma phrase sans des remaniements dans la phrase qui précédait, et je le répète, «Ils ne s'en sont toujours pas aperçus» paraît mou à côté de «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien».
Pour être confortable, pour être correct à coup sûr, j'aurais pu écrire «Ils ne se sont toujours pas aperçus de quoi que ce soit», mais c'est moins fort, et je voulais être fort, j'avais besoin d'être fort.
J'ai le sentiment bien ancré que «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien» est correct, quoiqu'il surprenne; j'ajoute que le choc créé par cette apparence d'incorrection renforce le propos (il oblige le lecteur à s'attarder, il le surprend) si ce propos est grammaticalement correct (ce que je crois sans en être totalement persuadé).
J'attends soit qu'on me dise que j'ai raison (je m'en contenterais sans démonstration), soit qu'on me convainque que j'ai tort.
La réponse un peu ambiguë de l'Académie semble prouver que le sujet n'est pas très facile.
— «Ils ne s'en sont toujours pas aperçus», oui, mais cette formulation ne pouvait être utilisée dans ma phrase sans des remaniements dans la phrase qui précédait, et je le répète, «Ils ne s'en sont toujours pas aperçus» paraît mou à côté de «Ils ne se sont toujours pas aperçus de rien».