Substantif et "que" conjonction de subordination

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angeloï
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Substantif et "que" conjonction de subordination

Message par angeloï »

Il y a nombre d'indications que la crise actuelle n'est pas près de se terminer.

Est-ce correct de faire dépendre un "que" conjonction d'un nom ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Dans cette phrase, nous avons un élément sous-entendu comme montrant ou laissant deviner.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

Ou "qui font" ; enfin, un verbe dont "indications" serait le sujet.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Claude
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Message par Claude »

Dans ce cas, il me semble qu'il n'est pas correct de sous-entendre cet élément ; il doit apparaître dans la phrase, sinon celle-ci est bancale.
schtroumpf grognon
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Message par schtroumpf grognon »

Les cas de conjonctions de subordination qui dépendent d'un nom sont plus fréquents que vous ne le pensez :

La peur qu'il ne vienne pas...

Le fait qu'il pleuve...

Je ne vois pas en quoi elles sont fautives, et ces constructions existent aussi en latin !
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Claude
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Message par Claude »

Oui, mais dans vos exemples il existe obligatoirement un verbe qui doit être placé dans la suite de la phrase : La peur qu'il ne vienne pas me crée quelques soucis, le fait qu'il pleuve me rend triste, où dans ces cas la proposition subordonnée conjonctive se trouve au milieu de la proposition principale.
Qu'en pensez-vous ?
schtroumpf grognon
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Message par schtroumpf grognon »

Je suis hanté par la peur que le loup ne les mange.
Je suis attristé par le fait qu'il pleuve.

Ces phrases ne sont-elles pas du même type que celle du premier message ?
Desiderius

Message par Desiderius »

Voici la preuve que vous avez raison.
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Claude
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Message par Claude »

Mais alors pourquoi la proposition d'angeloï choque-t-elle ? :cry:
horchata

Message par horchata »

Je ne saurais pas plus l'expliquer mais effectivement ça me choque aussi.
C'est peut-être "nombre d'indications" qui gène pour une construction en complément du nom.

Je trouve qu'il serait plus correct de dire :

"Il y a nombre d'indications selon lesquelles la crise n'est pas actuelle n'est pas près de se terminer. "

Mais pour moi dans ce cas c'est plus un complément circonstanciel qu'un complément du nom ....
embatérienne

Message par embatérienne »

horchata a écrit :Je ne saurais pas plus l'expliquer mais effectivement ça me choque aussi.
C'est peut-être "nombre d'indications" qui gène pour une construction en complément du nom.

Je trouve qu'il serait plus correct de dire :

"Il y a nombre d'indications selon lesquelles la crise [n'est pas] actuelle n'est pas près de se terminer. "

Mais pour moi dans ce cas c'est plus un complément circonstanciel qu'un complément du nom ....
Je me permets de corriger votre avant-dernière phrase !

La tournure étudiée est donc une complétive conjonctive pure, introduite par "que", et complément du nom "indications".
Pour revoir cette notion, cette page me paraît assez bien faite :
http://cnarjoux.free.fr/complexe_completive.htm

Il ne me paraît pas douteux que "indications", comme "signes", accepte généralement de telles complétives en complément de nom :

Je vois des indications que la reprise est proche.
Je vois des signes que la reprise est proche.
Il y a des indications que la reprise est proche.
Je ne vois pas d'indications que la reprise est (soit) proche.
Je ne vois pas de signes que la reprise est (soit) proche.
Il n'y a pas d'indications que la reprise est (soit) proche.
Voyez-vous des indications que la reprise est (soit) proche?
Voyez-vous des signes que la reprise est (soit) proche ?
Y a-t-il des indications que la reprise est (soit) proche.


Tout cela me semble possible, encore que plus facilement dans les tournures négatives ou interrogatives que dans les tournures positives.

La gêne qui vient de la phrase étudiée initialement me paraît provenir essentiellement du fait que la complétive dépend non pas de "indications" tout court, mais de "nombre d'indications", comme vous l'avez bien observé, Horchata.

Cette tournure assez contrainte change considérablement notre perception des choses en brouillant l'analyse. La phrase me paraît toujours admissible, mais peu agréable.
horchata

Message par horchata »

Merci pour la correction, très grosse faute d'inattention pour le coup. Pour ma part j'avoue que je ne saurais le qualifier précisément je m'en remets à votre jugement.

une petite digression : vous dites "cette tournure assez contrainte" on pourrait pas plutôt dire contraignante??
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Jacques-André-Albert
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Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Non, contrainte, qui manque de naturel ; c'est différent de contraignante, qui contraint, qui oblige à agir contre son gré.
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