Passé antérieur et accord de temps
Passé antérieur et accord de temps
A peine lui eut-elle lu cela, que celui-ci l'a crue !
ou
A peine lui eut-elle lu cela, que celui-ci la crut !
Les deux options me paraissent acceptables.
Mais je ne suis pas du tout sûr de moi sur le temps du verbe à employer dans la seconde proposition (le passé antérieur m'étant imposé dans la proposition principale).
Bien sûr, il me serait toujours possible de reformuler la tournure de ces phrases; mais c'est à dessein que je me la suis imposée.
ou
A peine lui eut-elle lu cela, que celui-ci la crut !
Les deux options me paraissent acceptables.
Mais je ne suis pas du tout sûr de moi sur le temps du verbe à employer dans la seconde proposition (le passé antérieur m'étant imposé dans la proposition principale).
Bien sûr, il me serait toujours possible de reformuler la tournure de ces phrases; mais c'est à dessein que je me la suis imposée.
- Jacques
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Le passé simple, pour moi, est plus académique, car l'action se situe à un moment précis du passé, juste après l'action énoncée par la principale. Le passé composé a l'air d'appartenir à la langue orale familière où il remplace indûment le passé simple.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
En principe, dans la narration, le passé antérieur appelle le passé simple. J’ai consulté Grevisse et il cite un exemple où sont présents les deux temps, mais ce n’est pas, à mon sens, un exemple à suivre (il est de Gide, qui aimait bien, en connaissance de cause, enfreindre la grammaire) : le passé simple exclut le passé composé et vice versa, c’est soit l’un soit l’autre. Ce mélange de passé antérieur (extrêmement littéraire, et employé uniquement dans des écrits de registre soutenu) et de passé composé me choque terriblement, et j’aurais dit, avant de consulter Grevisse, qu’il est carrément fautif.
Je dois nuancer quelque peu ce que j’ai écrit, car je viens de me souvenir que la citation que j’avais mise en exergue à mon recueil de poèmes d’il y a 17 ans est précisément un exemple de passé antérieur associé au passé composé. Comme c’est extrait de La gloire des Rois de Saint-John Perse, qui est un poète à la langue extrêmement précise, je retire mon affirmation : je ne peux plus tenir cette alliance pour fautive (même si je ne l’accepterais pas dans une épreuve sur la concordance des temps à l’école). Ah, j’oubliais, voici les vers :
Et quand l’ardeur eut délaissé les cendres
fraternelles,
nous avons recueilli les os blancs que voilà,
baignant dans le vin pur.
Et quand l’ardeur eut délaissé les cendres
fraternelles,
nous avons recueilli les os blancs que voilà,
baignant dans le vin pur.
Re: Passé antérieur et accord de temps
A la lumière des explications de Marco, les deux formulations paraissent donc acceptables avec cependant une préférence certaine pour la seconde.A peine lui eut-elle lu cela, que celui-ci l'a crue !
ou
A peine lui eut-elle lu cela, que celui-ci la crut !
Un grand merci vos réponses !