Culte
- Perkele
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- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Culte
Je bute sur la construction de cette phrase :
- je venais de rendre culte à mes dieux païens ?
- je venais de rendre leur culte à mes dieux païens ?
Mais le culte étant un hommage, ne serait-ce pas mon culte que je leur rends ?
- je venais de rendre culte à mes dieux païens ?
- je venais de rendre leur culte à mes dieux païens ?
Mais le culte étant un hommage, ne serait-ce pas mon culte que je leur rends ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4646
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Chaque culte implique des rites particuliers et le culte rendu à un même dieu pouvait être différent d'une cité à l'autre.
Par le possessif "leur" vous indiquez non seulement qu'il y a pratique religieuse mais qu'il s'agit du culte approprié à chacun de ces dieux. De mon point de vue, la tournure est correcte et même nécessaire puisqu'elle apporte une information non négligeable.
Par le possessif "leur" vous indiquez non seulement qu'il y a pratique religieuse mais qu'il s'agit du culte approprié à chacun de ces dieux. De mon point de vue, la tournure est correcte et même nécessaire puisqu'elle apporte une information non négligeable.
L'Académie accueille traditionnellement en son sein un ecclésiastique. Il faut croire qu'il a été peu assidu aux séances du dictionnaire car "rendre son culte" est une formule très fréquente dans les ouvrages religieux.
En voici un premier et un second exemples.
Mais bien sûr on trouve aussi de bons auteurs pour l'employer, comme Lamartine.
En voici un premier et un second exemples.
Mais bien sûr on trouve aussi de bons auteurs pour l'employer, comme Lamartine.
Et le mot culte a deux acceptions.
Si la première " rendre hommage à Dieu ou à un dieu s'accompagne plus difficilement d'un possessif ( encore que...voir message Desidarius), la deuxième acception le permet presque naturellement .
Ensemble des manifestations extérieures, rituelles propre à une religion.
Donc, chaque religion a son culte, et dans l'hypothèse d'une religion polythéiste , chaque dieu a le sien.
D'ailleurs, culte est un substantif masculin. Qu'a-t-il de spécial sur le plan grammatical pour refuser un déterminant possessif?
Si la première " rendre hommage à Dieu ou à un dieu s'accompagne plus difficilement d'un possessif ( encore que...voir message Desidarius), la deuxième acception le permet presque naturellement .
Ensemble des manifestations extérieures, rituelles propre à une religion.
Donc, chaque religion a son culte, et dans l'hypothèse d'une religion polythéiste , chaque dieu a le sien.
D'ailleurs, culte est un substantif masculin. Qu'a-t-il de spécial sur le plan grammatical pour refuser un déterminant possessif?
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Vous semblez ignorer une chose : les Quarante ne participent pas tous à l'élaboration du dictionnaire. Ce fut probablement vrai au début, mais de nos jours la commission du dictionnaire est composée de trois, peut-être quatre personnes.Desiderius a écrit :L'Académie accueille traditionnellement en son sein un ecclésiastique. Il faut croire qu'il a été peu assidu aux séances du dictionnaire car "rendre son culte" est une formule très fréquente dans les ouvrages religieux.
En voici un premier et un second exemples.
Mais bien sûr on trouve aussi de bons auteurs pour l'employer, comme Lamartine.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Juste observation. C'est du moins le sens primitif du verbe. Mais il a un sens étendu que détaille assez bien le TLF :Anne a écrit :Pourquoi "rendre", au fait ? On rend à quelqu'un quelque chose qui lui appartient.
b) P. ext.
α) [Qqc. désigne un témoignage de respect, de reconnaissance] S'acquitter d'un devoir moral. Rendre hommage, honneur; rendre les derniers hommages (v. hommage), les derniers honneurs (v. honneur), les honneurs militaires, les derniers devoirs (v. devoir2); rendre grâce(s) (v. grâce).
♦ Rendre un culte. Honorer d'un culte. Insensés et criminels sont aussi ceux qui tiennent pour des dieux, des idoles insensibles, façonnées de main d'homme, ou rendent un culte aux animaux (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 1015). Au fig. Leurs rapines, tournées en science et en stratégie financières, leur avaient asservi ce temps, qui rend un culte au veau d'or (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 336).
β) [Qqc. désigne un discours] Faire savoir, prononcer (généralement au nom d'une loi, d'un pouvoir). Rendre une sentence, un témoignage, un verdict. Quelle est donc cette justice qui rend des arrêts comme celui-ci (Proudhon, Propriété, 1840, p. 181). Laplaigne demande à la Convention, qui rendit immédiatement un décret dans ce sens, l'abolition et l'interdiction de toute substitution (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 223).
♦ Rendre (des) compte(s). V. compte. Rendre justice*. Rendre (une, cette) justice* à qqn.
♦ Rendre des oracles. Prononcer des oracles. Dieu chérit de Sion les sacrés tabernacles Plus que les tentes d'Israël; Il y fait sa demeure, il y rend ses oracles (Lamart., Médit., 1820, p. 208). Dans la lutte des générations, enfants et vieillards font souvent cause commune: les uns rendent les oracles, les autres les déchiffrent (Sartre, Mots, 1964, p. 20).
Les deux logiques peuvent se comprendre et vous avez d'ailleurs là le point de vue exprimé plus haut par "codrila" si j'ai bien compris.Anne a écrit :"Je venais de rendre leur culte à mes dieux païens" serait donc plus logique que "je venais de rendre mon culte à mes dieux païens". Le culte leur est dû, il leur revient.
C'est que "culte" peut avoir un double sens actif/passif comme un certain nombre de mots en français. Le cas le plus connu est "la peur de l'ennemi", qui peut désigner la peur que j'ai de l'ennemi, ou celle que l'ennemi a (de moi). De même, le complément de nom associé à culte peut désigner celui qui pratique le culte (le culte des chrétiens) ou celui auquel il s'adresse (le culte des dieux).
Malgré tout, en ayant survolé beaucoup de documents utilisant la formule "rendre mon (ton, son, notre, votre, leur) culte", je vois que l'usage semble très majoritaire pour rapporter le possessif à celui qui pratique plutôt qu'au dieu qu'on vénère.