Culte
Justement, j'admettais déjà l'extension en disant qu'on pouvait rapprocher "rendre un culte" de "rendre quelque chose à son propriétaire".Desiderius a écrit :Juste observation. C'est du moins le sens primitif du verbe. Mais il a un sens étendu que détaille assez bien le TLF :Anne a écrit :Pourquoi "rendre", au fait ? On rend à quelqu'un quelque chose qui lui appartient.b) P. ext.
Je comprends mieux ainsi, merci.Desiderius a écrit :Les deux logiques peuvent se comprendre et vous avez d'ailleurs là le point de vue exprimé plus haut par "codrila" si j'ai bien compris.Anne a écrit :"Je venais de rendre leur culte à mes dieux païens" serait donc plus logique que "je venais de rendre mon culte à mes dieux païens". Le culte leur est dû, il leur revient.
C'est que "culte" peut avoir un double sens actif/passif comme un certain nombre de mots en français. Le cas le plus connu est "la peur de l'ennemi", qui peut désigner la peur que j'ai de l'ennemi, ou celle que l'ennemi a (de moi). De même, le complément de nom associé à culte peut désigner celui qui pratique le culte (le culte des chrétiens) ou celui auquel il s'adresse (le culte des dieux).
Malgré tout, en ayant survolé beaucoup de documents utilisant la formule "rendre mon (ton, son, notre, votre, leur) culte", je vois que l'usage semble très majoritaire pour rapporter le possessif à celui qui pratique plutôt qu'au dieu qu'on vénère.
Il me vient à l'esprit d'autres exemples :
"je rends mon tablier" ;
ou "je rends ma copie", lors d'un examen, ce qui se rapproche de rendre compte ou rendre une sentence.
- TSOS
- Messages : 519
- Inscription : ven. 04 févr. 2011, 13:22
- Localisation : Duché de Bretagne / Nordrhein Westfalen /S'la,sk
Mon avis est le suivant:
Quand on rend son "tablier", on rend le symbole d'une responsabilité qui nous a été confiée ou que l'on a décidé de prendre.
Et lorsque l'on rend sa copie, c'est parce que souvent il faut noter les réponses sur un papier, sur le sujet, fourni, donné au début de l'examen, par exemple. Et ces réponses, ces copies, on les re-donne au professeur, à l'examinateur.
Quand on rend son "tablier", on rend le symbole d'une responsabilité qui nous a été confiée ou que l'on a décidé de prendre.
Et lorsque l'on rend sa copie, c'est parce que souvent il faut noter les réponses sur un papier, sur le sujet, fourni, donné au début de l'examen, par exemple. Et ces réponses, ces copies, on les re-donne au professeur, à l'examinateur.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est logique, mais le verbe rendre a d'autres sens que celui-là : rendre service, rendre visite, rendre compte, se rendre à un rendez-vous, se rendre aux urnes (aller voter), se rendre aux exhortations de... qui n'expriment pas l'idée de quelque chose qu'on restitue ou qu'on retourne à celui qui l'a donné, distribué.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4646
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Au départ peut-être, mais ce n'est souvent plus le cas. Rendre visite est compris comme faire une visite, à sens unique, sans qu'il y ait une quelconque antériorité comme c'est le cas dans dans rendre la pareille, rendre coup pour coup. Rendre compte, c'est établir un rapport ou la relation d'une action, d'une situation, et il n'y a pas de réciproque.
Alain Rey nous dit bien que rendre visite est l'équivalent du transitif direct visiter. Il cite également rendre un jugement, que l'on comprend comme prononcer un jugement, et d'où on peut écarter toute idée de donner en retour.
Alain Rey nous dit bien que rendre visite est l'équivalent du transitif direct visiter. Il cite également rendre un jugement, que l'on comprend comme prononcer un jugement, et d'où on peut écarter toute idée de donner en retour.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4646
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Rendre a été formé à partir du latin reddere : ce mot comprenait toujours l'idée de retour. Phonétiquement, il a été contaminé par prendere (de prehendere), en s'altérant en rendere. Il n'est pas impossible que la contamination ait aussi atteint le sens. On rend un jugement, mais on pourrait dire prendre un jugement, comme on prend une décision.
L'étymologie d'un terme nous donne de précieux renseignements quant au sens premier, mais ne nous aide pas obligatoirement lorsqu'il y a extension, évolution de sens, ce qui se produit au cours du temps, sans que les locuteurs perçoivent toujours la prise de distance.
Ainsi le verbe "rendre" signifie aussi " faire devenir":
-cette explication rend le texte plus compréhensible .
- Vous allez me rendre fou!
Cette acception n'est pas nouvelle, j'en ai trouvé trace dans un dictionnaire français -anglais du 18eme siècle.
Pour exemple, qui prétendrait aujourd'hui que la" compagne" est celle avec qui on partage seulement le pain?![[clin d'oeil] ;)](./images/smilies/icon_wink.gif)
Et que la " commère " est aujourd'hui la "marraine"? Co-mère , dans les temps anciens...
Ainsi le verbe "rendre" signifie aussi " faire devenir":
-cette explication rend le texte plus compréhensible .
- Vous allez me rendre fou!
Cette acception n'est pas nouvelle, j'en ai trouvé trace dans un dictionnaire français -anglais du 18eme siècle.
Pour exemple, qui prétendrait aujourd'hui que la" compagne" est celle avec qui on partage seulement le pain?
![[clin d'oeil] ;)](./images/smilies/icon_wink.gif)
Et que la " commère " est aujourd'hui la "marraine"? Co-mère , dans les temps anciens...
"Rendre un jugement" est directement calqué sur le latin "reddere judicium" et n'est pas influencé par "prendre". Cela dit, l'idée non pas forcément d'une véritable réciprocité mais à tout le moins d'un échange entre au moins deux acteurs, avec ici une réponse faite à une demande, s'y retrouve, comme dans beaucoup de sens de "rendre".Jacques-André-Albert a écrit :Rendre a été formé à partir du latin reddere : ce mot comprenait toujours l'idée de retour. Phonétiquement, il a été contaminé par prendere (de prehendere), en s'altérant en rendere. Il n'est pas impossible que la contamination ait aussi atteint le sens. On rend un jugement, mais on pourrait dire prendre un jugement, comme on prend une décision.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4646
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Vu sous cet angle, c'est plus clair. Ce que j'ai avancé relevait de la simple hypothèse.Desiderius a écrit :"Rendre un jugement" est directement calqué sur le latin "reddere judicium" et n'est pas influencé par "prendre". Cela dit, l'idée non pas forcément d'une véritable réciprocité mais à tout le moins d'un échange entre au moins deux acteurs, avec ici une réponse faite à une demande, s'y retrouve, comme dans beaucoup de sens de "rendre".Jacques-André-Albert a écrit :Rendre a été formé à partir du latin reddere : ce mot comprenait toujours l'idée de retour. Phonétiquement, il a été contaminé par prendere (de prehendere), en s'altérant en rendere. Il n'est pas impossible que la contamination ait aussi atteint le sens. On rend un jugement, mais on pourrait dire prendre un jugement, comme on prend une décision.
- Dame Vérone
- Messages : 566
- Inscription : mer. 24 mars 2010, 17:03
- Localisation : au bord de la Seille