Je confirme.Jacques-André-Albert a écrit :C'est intéressant ce que vous rapportez ; je crois que dans certains coins de France, un drôle, c'est aussi un gosse, un môme, avec son féminin drôlesse.André (Georges, Raymond) a écrit :Mon dictionnaire Wahrig m’indique que le mot vient du néerlandais « drol » (celui qui a donné notre « drôle »), qui signifie en cette langue « farceur », « bouffon », facétieux, « pitre », mais aussi « marmot », « gosse », « môme », tandis que son sens originel était « quille tournée » (fabriquée au tour).
"La drôle de guerre" - explication grammaticale ?
- Perkele
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« Funny » peut être assez ambigu. Quand on entend dire que telle situation est funny, on pose souvent la question : « funny ha ha or funny odd ? » (funny = qui prête à rire OU bizarre). Tandis que « phoney war » = une guerre qui n'en avait pas l'air ou fausse.Hippocampe a écrit :Oui, mais funny peut vouloir dire bizarre.
Quantum mutatus ab illo
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- Jacques
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Je donne une traduction succincte de l'essentiel du texte reproduit par Brazilian dude :
La « phoney war » se situe tout au début de la seconde guerre mondiale ; elle se caractérise par une absence d’opérations militaires de la part des alliés occidentaux (le Royaume uni et la France). Cette phase initiale suit immédiatement la déclaration de guerre de la France et de la Grande-Bretagne à l’Allemagne (peu de temps après l’invasion allemande de la Pologne)........
Aucune puissance occidentale ne lança de véritable offensive en dépit des conventions qui obligeaient la France et l’Angleterre à prêter assistance à la Pologne...........
Le terme de phoney war est peut-être dû au sénateur américain William Borah qui déclara en septembre 39 : « Il y a quelque chose de factice (phoney) en ce qui concerne cette guerre ».
N.B. : si on veut rendre le sens du mot tel qu’il est employé là, on pourrait tout aussi bien dire « branquignol » ou « louftingue ».
La « phoney war » se situe tout au début de la seconde guerre mondiale ; elle se caractérise par une absence d’opérations militaires de la part des alliés occidentaux (le Royaume uni et la France). Cette phase initiale suit immédiatement la déclaration de guerre de la France et de la Grande-Bretagne à l’Allemagne (peu de temps après l’invasion allemande de la Pologne)........
Aucune puissance occidentale ne lança de véritable offensive en dépit des conventions qui obligeaient la France et l’Angleterre à prêter assistance à la Pologne...........
Le terme de phoney war est peut-être dû au sénateur américain William Borah qui déclara en septembre 39 : « Il y a quelque chose de factice (phoney) en ce qui concerne cette guerre ».
N.B. : si on veut rendre le sens du mot tel qu’il est employé là, on pourrait tout aussi bien dire « branquignol » ou « louftingue ».
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L’allemand « Sitzkrieg », que vous avez cité, Claude, rend bien compte de cette inaction.
Il faut par ailleurs croire qu’il y a dans les langues en général une propension à donner à l’adjectif signifiant « amusant » également le sens de « bizarre » : en tout cas il en va pareillement en allemand avec « komisch ».
Il faut par ailleurs croire qu’il y a dans les langues en général une propension à donner à l’adjectif signifiant « amusant » également le sens de « bizarre » : en tout cas il en va pareillement en allemand avec « komisch ».
- Hippocampe
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Elle est drôle, celle-là.
J'avais entendu l'expression en regardant un documentaire télévisé. Mais vu que mon niveau d'anglais est presque parfaitement moyen, je l'avais mal comprise et je vous ai induit en erreur. Milexcus et merci de m'apprendre ce mot bizarre.
Merci aux bayonnes.
J'avais entendu l'expression en regardant un documentaire télévisé. Mais vu que mon niveau d'anglais est presque parfaitement moyen, je l'avais mal comprise et je vous ai induit en erreur. Milexcus et merci de m'apprendre ce mot bizarre.
Merci aux bayonnes.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
GB-91 et Jacques, vos souvenirs de la "drôle de guerre" et de la guerre tout court sont très émouvants. La responsabilité de ce que vous avez vécu est clairement du côté allemand et malgré les nombreuses années écoulées il est bien normal de ne pas voir l’Allemagne comme n’importe quel autre pays.Jacques a écrit :Sur ce point je suis d'accord avec vous. Je me demande si vous êtes comme moi : quand je dis les Allemands, c'est parce que je fais un effort. Ce n'est pas ce mot qui me vient spontanément à l'esprit.GB-91 a écrit : Cette période nous a confisqué notre jeunesse. Non, pas drôle du tout.
Je n'avais pas de bêtes à nourrir ou de bois à fendre (nous habitions à Paris), mais on m'a confisqué mon père, j'ai eu peur, j'ai eu froid, j'ai eu faim.
Je suis devenu professeur d’allemand en partie à cause de cette période : mon père, né en 1918, a participé comme soldat à la « drôle de guerre » et m’a parfois raconté combien il trouvait bizarre, en effet, au début de 1940, de constater qu’il ne se passait presque rien sur le front. Il m’a parlé des quelques engagements qu’a connus ensuite sa compagnie, sans doute en mai 1940. Je me souviens de sa réponse à la question de savoir s’il avait tué quelqu’un « Je ne crois pas, mais je n’en suis pas tout à fait sûr ». Il avait en tout cas le sentiment que la défaite ne correspondait pas exactement à ce qu’il avait vu, il m’a dit que la situation des soldats est restée bizarre après la cessation des combats, qu’ils erraient, lui et ses camarades, du côté de l’Yonne, si je me souviens bien, et qu’un jour ils ont croisé une colonne allemande dont un officier leur a dit de se rendre dans un village proche. C’est ainsi qu’a commencé sa captivité de cinq ans, essentiellement en Thuringe.
En Allemagne il a travaillé en usine, dans des conditions difficiles, puis, étant donné ses compétences, on l’a affecté dans une petite exploitation agricole, où il a été moins malheureux, l’agriculteur étant au front de l’Est : mon père l’a pour ainsi dire remplacé.
Il a appris l’allemand et a connu le pays de l’intérieur. Cette expérience l’a conduit à penser qu’il faudrait plus tard totalement tourner la page et surmonter les rancœurs. Après guerre il est resté en relations avec la paysanne chez qui il avait travaillé, il parlait assez souvent de la guerre à ses enfants, dont je suis l’aîné, et nous a inculqué quelques bribes de la langue. Il a souhaité que j’apprenne moi-même l’allemand en sixième. La matière m’a plu…
- Jacques
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L'histoire de votre père ressemble singulièrement au film tourné avec Charles Aznavour, avec la seule différence qu'il n'y avait pas de relation sentimentale. Mon père a aussi travaillé en usine, et il fut hébergé successivement dans deux familles allemandes avec qui il avait des relations amicales et dont il avait gardé un bon souvenir.
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