Tendance baissière

jarnicoton
Messages : 1230
Inscription : mar. 11 sept. 2012, 9:16

Message par jarnicoton »

Bonne surprise, voici aujourd'hui en 2014 ces mots boursiers remis en honneur, cités dès les premières lignes :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/ar ... nce-151405
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Non, cela reste des archaïsmes qui n'ont plus cours dans le métier, mais l'auteur de l'article a voulu se replacer dans le climat de l'époque évoquée. Quelques précisions sur le vocabulaire :
Il raconte n'importe quoi avec cette phrase : Mais ce temps des batailles rangées entre armées de commis d’agents de change à la corbeille... Les commis d'agents de change n'avaient pas accès à la corbeille, c'était le sanctuaire des patrons, les agents de change, dont l'accès était rigoureusement interdit aux employés et au public. On nous appelait commis d'agent de change, terme officiel où le mot commis ne doit pas être confondu avec celui de commis boucher ou charcutier, et qui s'explique ainsi : l'agent de change, officier ministériel seul habilité à coter les valeurs en Bourse, déléguait solennellement ses pouvoirs aux employés officiant sur le marché ; il était donc le commettant au sens juridique, et l'employé devenait le commis : en Bourse, il engageait la responsabilité de son patron, en prenant des engagements en son nom.
Les agents de change, contrairement aux fautes de vocabulaire régulièrement propagées par les médias, ne pratiquaient pas le change des monnaies, commerce qui leur était interdit (confusion avec les changeurs). On les nommait ainsi parce que les premières transactions de titres se pratiquaient sur le Pont au change, un des ponts les plus célèbres de Paris.
L'anecdote relative à la bataille de Waterloo m'est connue. On prétend que le bien informé personnage avait dépêché à Londres, à bride abattue, un cavalier qui annonça la défaite des Anglais. La Bourse s'effondra, et le malhonnête profiteur fit main basse sur des titres cotés au rabais. Quand la vérité fut annoncée par un émissaire officiel, le marché remonta en flèche et le gaillard revendit en forte hausse les titres qu'il avait ramassés à bon compte. Je ne cautionne pas l'anecdote, mai elle est caractéristique de la sensibilité du marché.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Ces explications très convaincantes ne peuvent qu'être le fruit d'une réelle expérience du milieu concerné.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

André (G., R.) a écrit :Ces explications très convaincantes ne peuvent qu'être le fruit d'une réelle expérience du milieu concerné.
Merci du compliment, mais le contraire serait de l'incompétence professionnelle. Quand on exerce un métier on doit le connaître à fond.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Islwyn
Messages : 1492
Inscription : sam. 16 févr. 2013, 12:09
Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)

Message par Islwyn »

Jacques a écrit :L'anecdote relative à la bataille de Waterloo m'est connue. On prétend que le bien informé personnage avait dépêché à Londres, à bride abattue, un cavalier qui annonça la défaite des Anglais. La Bourse s'effondra, et le malhonnête profiteur fit main basse sur des titres cotés au rabais. Quand la vérité fut annoncée par un émissaire officiel, le marché remonta en flèche et le gaillard revendit en forte hausse les titres qu'il avait ramassés à bon compte. Je ne cautionne pas l'anecdote, mai elle est caractéristique de la sensibilité du marché.
Je me demande si cette anecdote ne viendrait pas de ce qu'on raconte à propos de Nathan Mayer Rothschild, dont Wikipédia nous apprend ceci :

Nathan Mayer Rothschild (1777-1836), fondateur de la banque londonienne, aurait fait fortune en étant informé avant tout le monde, par pigeon voyageur, de la victoire anglaise à Waterloo, lui permettant de spéculer. Cette version est aujourd'hui contestée.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Ro ... res_.C2.BB
Quantum mutatus ab illo
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

C'est le nom cité sur le lien que nous a donné Jarnicoton. Où est la vérité, où est l'affabulation ? Nous ne le saurons jamais.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 12919
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Jacques a écrit :[...]On nous appelait commis d'agent de change, terme officiel où le mot commis ne doit pas être confondu avec celui de commis boucher ou charcutier, et qui s'explique ainsi : l'agent de change, officier ministériel seul habilité à coter les valeurs en Bourse, déléguait solennellement ses pouvoirs aux employés officiant sur le marché ; il était donc le commettant au sens juridique, et l'employé devenait le commis : en Bourse, il engageait la responsabilité de son patron, en prenant des engagements en son nom.
[...]
La définition de COMMIS à laquelle vous faites allusion correspond à la définition initiale académique de ce mot :
Celui qui est chargé par un autre de quelque emploi, de quelque fonction dont il doit lui rendre compte. Il ne se dit guère que de ceux qui sont employés de cette sorte, ou chez les Secretaires d'État, ou dans les Finances, ou dans quelque Greffe. Commis du Trésor Royal. Un Commis des Aides. Un Commis des Gabelles. Le premier Commis d'un Secretaire d'État. Il a plusieurs Commis sous lui. Il est Commis d'un tel, chez un tel. Premier Commis des Finances.
Comme beaucoup d'autres, il s'est dévalorisé s'appliquant aux "garçons de bureau", "garçons bouchers", "garçon de commerce", etc. qui étaient des emplois d'exécutants avec moins de responsabilités que ceux des "commis" correspondants.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

C'est pourquoi j'ai tenu pendant toute ma carrière à bien préciser le sens de ce mot, parce que pour les non-initiés cela paraissait dévalorisant. Merci d'avoir retrouvé la définition d'origine.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Répondre